Accueil Monde Côte d’Ivoire : des commerçants entre délestages et plaintes de clients

Côte d’Ivoire : des commerçants entre délestages et plaintes de clients

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Compagnie ivoirienne d'Electricité

Des commerçants de la commune de Koumassi, dans la ville d’Abidjan, touchés par les délestages récurrents de ces dernières semaines, dans un reportage réalisé par la Radio France Internationale (RFI), racontent leurs conditions de travail dans la quête de satisfaction de leurs clients qui ne tardent pas à se plaindre.

Zoumana Karamoko, indique RFI, est un réparateur de télévisions. Depuis la matinée à l’heure où il se confiait à RFI dans la journée, il n’y avait pas de courant dans son lieu de travail. S’était-il rendu chez son collègue Boureima Parou, lui aussi réparateur de télé, pour pouvoir se dépanner. « Je viens dépanner ça chez mon collègue. Il n’y a pas de courant depuis ce matin, je ne peux pas travailler », a-t-il déclaré avant de poursuivre « … les clients se plaignent. Je viens dépanner chez lui pour pouvoir livrer les clients ». A en croire Zoumana Karamoko rapportés par RFI, si pendant un mois les délestages vont persister, il pourra perdre la somme d’une valeur de 100.000 Frs CFA. « Si pendant un mois, il n’y a pas de courant, je peux perdre 100.000 francs », a-t-il notifié à l’équipe de RFI.

Il en est de même pour Ali Sanogo, gérant de restaurant, installé à trois rues plus loin de Boureima Parou, le réparateur de télé. Lui aussi, dans ses propos, recueillis par RFI, avance que si les délestages persistent le manque à gagner est de l’ordre de « -30 à -40% sur le chiffre d’affaires quotidien », avait-t-il confié. « Hier et avant-hier, nous avons eu des coupures à plusieurs reprises. Des coupures de 3 à 4 heures de temps et, parfois même, ça dure toute la nuit. C’est ce matin que le courant est revenu. Ça gâte le poulet, ça déglace les boissons. Suite à ça, on perd beaucoup de clientèle », avait-il déclaré.

Depuis 1984, c’est-à-dire près d’une quarantaine d’années de cela, selon RFI, de mémoire de commerçants de Koumassi, Abidjan n’avait pas connu une telle situation de délestage récurrent.

Cependant, il y a quelques temps que la Compagnie ivoirienne d’Electricité (CIE) peine à établir un acheminement continu du courant dans les fils conducteurs du courant pour alimenter les populations. Et la situation devenant la mer à boire pour les populations ivoiriennes, s’est répercutée sur celles burkinabè dont le fief du courant est l’interconnexion Abidjan-Ouaga. Et dès lors l’on a assisté depuis quelques temps à des jérémiades sociales dans les deux pays notamment sur les réseaux sociaux.

Le samedi 1er mai, soit huit jours de cela, les responsables de la Société Nationale d’Electricité du Burkina (SONABEL), lors d’une conférence de presse, ont donné des explications sur les récentes coupures d’électricité que le Burkina vit. Le directeur général de la SONABEL, Baba Ahmed Coulibaly, expliquait que cette situation est due à des difficultés auxquelles font face ses partenaires de la Côte d’Ivoire et du Ghana avec qui le Burkina Faso importe près de 70% de l’électricité.

Oumpounini MANDOBIGA (stagiaire)