Accueil Monde Côte d’Ivoire/Logements sociaux: la promesse non tenue de Ouattara

Côte d’Ivoire/Logements sociaux: la promesse non tenue de Ouattara

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 Le ministre Bruno Koné

Le ministre de la Construction, du logement et de l’urbanisme, Bruno Nabagné Koné, a reconnu ce vendredi 29 juillet 2018, que le gouvernement n’a pas tenu sa promesse d’offrir des logements sociaux aux populations.

Le programme des logements sociaux a pris du plomb dans l’aile, a reconnu  le ministre de la Construction, du logement et de l’urbanisme (MCLU), Bruno Koné, au cours de son baptême du feu sur le site de Songon, situé à une vingtaine de kilomètres d’Abidjan.  Le gouvernement avait promis 60 000 logements sociaux sur la période 2012-2016 et placé la barre à 150 000 maisons à la fin de 2020. «Nous sommes très loin de ce compte à ce jour. Nous sommes venus toucher du doigt la réalité de l’avancement de ce projet et nous nous rendons compte que nous sommes relativement loin des promesses qui ont été faites», a constaté l’ancien porte-parole du gouvernement.

Pour les plus sceptiques, ce projet était trop ambitieux au regard des énormes fonds à mobiliser pour le réaliser en si peu de temps, dans le but d’augmenter le parc immobilier. Mea culpa du ministre Koné: «Nous nous engageons à ce que ce qui a été promis, soit réalisé. Nous n’avons pas le droit de trahir les promesses du chef de l’Etat. Nous n’avons pas le droit de faire mentir la parole présidentielle. Je voudrais présenter mes excuses pour le retard de ce projet qui est imputable au gouvernement».

L’autre couac du projet présidentiel se situe au niveau du coût élevé des maisons que ne peuvent s’offrir les moins nantis. Le ministre en charge de la Construction, conscient de ce fait, a pris l’engagement de lever les obstacles qui bloquent l’accès des économiquement faibles à ces logements. «Il faut que nous fassions des logements accessibles à la classe sociale la plus basse.  En Côte d’Ivoire, le Smig est à 60 000 francs CFA et le salaire moyen n’excède pas 300 000 francs CFA. Il faut pouvoir mettre à la disposition de cette population des logements qui lui soient accessibles. C’est une réelle équation que d’arriver à faire des logements moins chers. Nous ne pouvons pas accepter que ces logements soient pris par des personnes nanties qui peuvent s’offrir des maisons de luxe», a affirmé le ministre de la Construction. A ses yeux, le problème du foncier et le retard accusé par l’Etat pour réaliser les VRD (Voiries et réseaux divers) sont à l’origine de ce blocage.  «Ce que nous notons, il y a d’abord la question du foncier et la deuxième question est celle des efforts à faire par le gouvernement pour que ces logements soient vraiment sociaux et économiques», a-t-il diagnostiqué. Malgré les 60 milliards de francs CFA décaissés par l’Etat pour les VRD primaires, de nombreux acquéreurs attendent d’être en possession de leurs clés.

En rappel, en décembre dernier, le premier ministre Amadou Gon Coulibaly avait procédé à la remise des clés de 4 000 logements et promis la livraison de 10 000 autres cette année.

Par Nomel Essis (Correspondant de Wakat Séra à Abidjan)