Accueil Société Côte d’Ivoire: une grève des agents de santé paralyse plusieurs hôpitaux

Côte d’Ivoire: une grève des agents de santé paralyse plusieurs hôpitaux

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Le CHU de Cocody tourne au ralenti depuis la grève déclenchée lundi

Plusieurs hôpitaux de la capitale ivoirienne, Abidjan, et de l’intérieur du pays, tournent au ralenti à cause d’un mouvement de grève annoncé depuis la semaine dernière.

La Coordination des centrales du secteur de la santé de Côte d’Ivoire (Coordisante) a mis à exécution, ce lundi 5 novembre 2018, sa menace de grève de cinq jours. Cette plateforme a installé un piquet de grève au nouveau Centre hospitalier universitaire (CHU) de Cocody-Angré d’où elle a animé une conférence de presse.

Selon le porte-parole de ce mouvement de grève, les  négociations avec la tutelle ont accouché d’une souris.  «Depuis vendredi (NDLR : 2 novembre 2018), on a discuté de 18 heures à 1 heure du matin, samedi, et hier encore dimanche, on a discuté et personne ne nous propose quelque chose de concret », a dit Boko Koua, porte-parole de la Coordisante, lors d’un piquet de grève au CHU de Angré.

Les frondeurs se disent ouverts à toute proposition concrète de la part du gouvernement pour lever le mot d’ordre de grève. « A tout moment, si nous avons des propositions concrètes de prise en compte de ces doléances, alors nous allons convoquer une Assemblée générale» pour la suppression du mot d’ordre de grève entamé ce jour, a fait savoir M. Boko.

Ces syndicats réclament l’intégration de 860 ex-déflatés comme fonctionnaires au secteur santé, la prime d’incitation au secteur santé, les indemnités de logement, la revalorisation indiciaire (100 points et 150 points de l’indice) et l’indemnité de responsabilité. « Jusque-là nous n’avons obtenu aucun résultat, aucune proposition concrète de résolution de nos revendications », regrette le syndicaliste.

Cet arrêt de travail est largement suivi à l’intérieur du pays, notamment à Bouaké (Centre). Du quartier Ahougnansou à Broukro en passant par Sokoura, Koko, Dar-es-Salam et Belleville, les formations sanitaires n’ont ouvert qu’à minima, causant comme il fallait s’y attendre, inquiétude et désarroi dans les rangs de nombreux usagers qui ne savent plus à quel saint se vouer.  Par chance pour ces derniers, au CHU, le service minimum réglementaire est bien appliqué. « Nous avons fait le tour de toutes les maternités de Bouaké en vain.

C’est seulement au CHU que ma femme a pu bénéficier d’un traitement. Regardez comment souffrent les malades », se plaint Grah Kevin. Pour s’assurer que tout se passe bien, le professeur Diané Bamourou, directeur général du CHU de Bouaké est au four et au moulin. Il effectue des ballets incessants ce lundi pour s’assurer du service minimum dans cet hôpital. L’appel du pied du ministre de la Santé depuis Korhogo, Aka Aouélé, n’a pas été entendu par les syndicats qui ont maintenu le mot d’ordre de grève avec service minimum. Il faut espérer un accord entre le gouvernement et les syndicats afin de soulager la détresse des malades.

Mahamadou DOUMBIA (Correspondant de Wakat Séra en CôtE d’Ivoire)