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Diffusion de « fausses » informations sur l’attaque de Solhan: le CSC rappelle des médias à l’ordre

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Les animateurs de la conférence de presse, avec le président du CSC, Mathias Tankoano (milieu)

Le Conseil supérieur de la communication (CSC)  a relevé «de nombreux» manquements dans le traitement de l’information relative à l’attaque terroriste perpétrée à Solhan. Pour ce faire, l’institution dirigée par Mathias Tankoano a organisé le mercredi 9 juin 2021, une entrevue avec des journalistes pour échanger sur leurs responsabilités en périodes de crises. Dans ces échanges, l’organe régulateur des médias au Burkina a fait le point des organes de presse qui ont fait preuve de manquements dans le traitement de l’information et des décisions qu’il a prises en conséquence.  

D’emblée, le Président du Conseil supérieur de la communication (CSC), Mathias Tankoano a regretté que des médias, au moment où ils doivent contribuer à lutter contre le fléau du terrorisme en apportant leurs encouragements aux FDS et aux populations civiles, se retrouvent à «fouler au pied leur responsabilité sociale avec des publications faites au mépris des règles sacro-saintes de la déontologie professionnelle ». Il a affirmé que l’attaque menée dans la nuit du 4 au 5 juin 2021 dans le village de Solhan est une piqûre de rappel que des efforts restent à faire dans le traitement de l’information liée aux attaques terroristes.

M Tankoano et son institution ont déclaré avoir relevé de «nombreux» manquements dans le traitement de l’actualité liée à l’attaque de Solhan. Il s’agit de fautes qui vont de la non-vérification préalable des sources d’information à la publication de fausses nouvelles. Des manquements tels l’atteinte au droit à l’image et la diffusion d’images choquantes ont également été cités dans la liste des fautes dressée par le Président du CSC.

La RTB radio et RFI convoquées pour audition

L’organe chargé du recadrage des médias au Burkina a réagi suite aux différentes fautes susmentionnées. En effet, au constat des manquements dans le traitement de l’information de l’attaque de Solhan, neuf médias audiovisuels ont été épinglés. Il ne s’agit pas là d’une sanction contre ces médias, mais d’une interpellation. Au rang de ces médias se trouvent la RTB télé et radio, BF1, Burkina Info, LCA, Canal 3, 3TV, radio Pulsar etc. Quant aux organes de presse écrite et en ligne, neuf sont concernés par la même décision du CSC. Il s’agit entre autres de l’Observateur Paalga, Wakat Séra, NetAfrique, Infowakat, etc.

 Il est principalement reproché à ces médias d’avoir relayé de fausses informations. Mathias Tankoano a expliqué aux journalistes qu’une lettre d’observation sera envoyée à ces différents médias pour leur notifier ce que l’institution de régulation leur reproche.

Pour ce qui concerne la direction de la Radio nationale (RTB radio) et de Radio France internationale (RFI), elles ont été convoquées pour audition dans la perspective des décisions qui seront prises les concernant.

Le média qui a subi les sanctions du Conseil supérieur de la communication avec effets immédiats, est le groupe Oméga média. Les programmes de la radio et de la télévision du groupe ont été suspendus pour une durée de cinq jours à compter du mercredi 9 juin à 00 heure au dimanche 13 juin 2021 à 23 heures 59 minutes. Le motif de cette sanction est le fait pour ce groupe d’être le point de départ des fausses nouvelles liées à l’attaque du village de Solhan dans la région du Sahel qui ont été relayées par plusieurs organes de presse.

Le président Mathias Tankoano a signifié aux hommes de médias que c’est en cette période sensible de la vie du pays que leur responsabilité sociale est plus grande. «Les médias et les journalistes doivent plus qu’en temps ordinaire, contribuer à la recherche de solutions pour une sortie de crise, à l’édification d’un Burkina de paix, d’unité et de cohésion, en diffusant et publiant des informations saines et justes», a exhorté M. Tankoano. Il a invité les Hommes de médias à plus de vigilance, de professionnalisme et de responsabilité dans l’exercice de leur métier.

Siaka CISSE (Stagiaire)