C’est de la même façon qu’ils ont développé une passion sans limite pour le football joué de l’autre côté de la mer, et dont ils maitrisent le calendrier des championnats et les performances des joueurs sur le bout des doigts, que les Africains se mettent en effervescence, dès qu’un nouveau président prend les rênes de la France ou des Etats-Unis. Comme c’est le cas ce lundi avec l’investiture de Donald Trump, 78 ans, le champion des Républicains, qui signe, officiellement son «come back», en tant que 47e président des Etats-Unis, après en avoir été le 45e. Un retour qui, il faut le reconnaître aura, d’une manière ou d’une autre, un impact certain sur la configuration politico-économique, et surtout militaire, mondiale! Guerres en Ukraine et dans la bande de Gaza obligent, sans oublier la forte poussée hégémonique de la Chine!
Si les Africains, pour qui, Barack Obama, leur frère de couleur, d’origine kényane, alors qu’il en était le 44e président, n’a pas pu ouvrir grandement, pour eux, les portes des vastes et «vertes prairies» américaines, ce pays de rêve, où tout est à la taille XXL, ce ne sera, certainement pas, le prédécesseur et successeur de Joe Biden qui le fera. Les programmes d’études pour la jeunesse, les étudiants, les leaders politiques et de la société civile, les bourses Fullbright, des facilitations commerciales et économiques comme la loi sur l’African Growth and Opportunity Act, l’AGOA, adoptée en 2000 par le Congrès et signée par le président Bill Clinton, la coopération militaire, etc., pourraient bien survivre.
Question: la plupart, pour ne pas dire tous ces instruments, profitent-ils, réellement, à l’Afrique ou davantage aux Etats-Unis? Dans la balance économique et commerciale mondiale, que propose l’Afrique, éternel réservoir de matières premières mais immense déversoir des produits finis de l’Occident? Que peuvent exporter vers les Etats-Unis, les Africains pour tirer un grand, ou même un minimum de profit, de l’AGOA? En matière de coopération militaire, quelle est la plus-value pour les Africains, pendant que les Américains, eux, se servent bien de leurs bases militaires, pour demeurer le, ou l’un des plus puissants de ce monde? Du reste, des pays comme le Sénégal, le Niger, le Burkina Faso, le Mali, le Tchad, et la Côte d’Ivoire disent ne plus vouloir de présences militaires étrangères chez eux, et les Etats-Unis ne sont pas épargnés!
Il est temps que les Africains s’émancipent totalement de l’aide étrangère, et s’appuient sur leurs propres ressources et ressorts, pour occuper une position de choix sur l’échiquier des nations qui comptent dans ce monde et s’imposer dans le cercle des décideurs, tant politiques qu’économiques. Les dirigeants africains, à ce titre, doivent offrir le mieux-être social à leurs populations pour leur éviter la tragédie de l’immigration clandestine. Tendre la sébile n’a jamais développé un pays. Et, comme le dit l’adage, dormir sur la natte du voisin, c’est dormir par terre! Donc les Africains doivent chercher à dormir, enfin, sur leur propre natte. Et, si Donald Trump les a qualifiés de «pays de merde», cela ne doit plus soulever des réactions purement émotionnelles, parfois puériles, mais fouetter l’orgueil des pays africains, afin qu’ils répondent non pas par le discours, mais en actes propices au développement.
En tout cas, Donald Trump, c’est le président des Américains, élus par les Américains et qui travaillera pour défendre les intérêts des Américains! Et ça, les Africains doivent en prendre conscience! Même si, c’est un secret de polichinelle, le cœur de nombreux Africains, celui des Mexicains et des Panaméens, encore moins celui des Chinois, sont loin de battre pour Donald Trump qui a promis une lutte sans état d’âme contre l’immigration sauvage. Le slogan est clair pour celui qui reprend possession de la Maison blanche: «L’Amérique d’abord»!
Par Wakat Séra