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Forum national de la réconciliation au Burkina: prendre du temps pour «bien faire» (ministre)

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Rond-point des nations unies à Ouagadougou (Photo d'illustration)

Le Gouvernement burkinabè de Transition ne compte pas se précipiter dans la préparation du Forum national de la réconciliation, mais s’est résolu à ce que ce processus soit «inclusif qu’il soit notre dernière initiative de réconciliation», a signifié le ministre en charge de la Jeunesse, Boubakar Savadogo, ce mardi 24 janvier 2023, face aux députés de l’Assemblée législative de Transition (ALT).

Le ministre en charge de la Jeunesse, Boubakar Savadogo, était présent, ce mardi 24 janvier 2023, à l’Assemblée législative de Transition (ALT) avec sa collègue chargée de la Transition Digitale, Dr Aminata Zerbo/Sabane, pour répondre, au nom du Premier ministre Me Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela, à deux questions orales inscrites à l’ordre du jour. Le ministre Savadogo a apporté des éléments de réponses à la préoccupation du député Wilfried Prosper Bako, relative aux mesures envisagées par le Gouvernement de Transition en rapport avec la question de la cohésion sociale et du vivre ensemble.

Le ministre en charge de la Jeunesse, Boubakar Savadogo

D’emblée, le ministre a rappelé que la question de la réconciliation nationale n’est pas nouvelle au Burkina Faso, et que dans ce processus, plusieurs stratégies nationales ont été élaborées, dont celle de la réconciliation nationale, de la cohésion sociale, celle de prévention de la radicalisation et de la lutte contre l’extrémisme violent. Ces différents points devraient faire l’objet de débats au cours du Forum national de la réconciliation.

Mais pour le ministre en charge de la Jeunesse, «des difficultés objectives» ont entravé depuis 2021, la tenue de ce Forum national. Il a toutefois assuré que le processus «est en cours» au niveau du Gouvernement de Transition dont l’ambition est de «procéder, dès 2023, à l’indemnisation des victimes pour réduire les frustrations (…)».

«Nous sommes convaincus du bien-fondé du Forum national»

«Nous sommes convaincus du bien-fondé du Forum national de la réconciliation et nous souhaitons travailler pour que le processus suive son itinéraire, qu’il soit inclusif et qu’il soit notre dernière initiative de réconciliation», a déclaré le ministre Boubakar Savadogo. «Aller vite sans résultats, nous ne ferons pas ces mêmes erreurs», a-t-il tempéré.

Ainsi, M. Savadogo a noté que le Gouvernement prépare le Forum national de la réconciliation selon les conclusions et les résultats des différentes assises qui ont eu lieu précédemment. «Donc nous sommes en train d’œuvrer pour satisfaire ces accords afin que ces personnes viennent au Forum national de la réconciliation de bonne foi, qu’elles ne disent pas que nous avons participé à des concertations, conclu des accords, rien n’a été honoré et on nous réinvite à un Forum», a confié le ministre, poursuivant que c’est dans cette dynamique qu’(ils) travaillent «tranquillement» à prendre en compte les préoccupations qui étaient justes et acceptées par les uns et les autres «afin qu’au Forum national on arrive avec un consensus pour pouvoir travailler sereinement et prier Dieu pour ne pas qu’il y ait un autre Forum de réconciliation».

Les six besoins de réconciliation au Burkina, selon le ministre Savadogo

Des députés à l’Assemblée législative de Transition (ALT)

Faisant le diagnostic de la question de la réconciliation au Burkina Faso, le ministre en charge de la Jeunesse, Boubakar Savadogo, a identifié six besoins de réconciliation qu’il faut au Pays des Hommes intègres pour avancer. Ce sont, selon lui, la réconciliation sociopolitique, la réconciliation sociocommunautaire, la réconciliation sécuritaire (celle avec les Burkinabè enrôlés dans  les groupes terroristes, celle des communautés visées par les terroristes), la réconciliation économique et financière (ce besoin né des crimes économiques et financiers), la réconciliation administrative (ce besoin né des frustrations individuelles et collectives liées aux décisions administratives), la réconciliation civique. Selon Boubakar Savadogo, ce dernier besoin est né de la gouvernance et de la défiance vis-à-vis de l’Etat. «Cet État perçu comme inefficace, injuste, une justice jugée lente et favorisant les riches au détriment des pauvres», a analysé M. Savadogo.

Par Siaka CISSE