Accueil Editorial Gabon: les Bongo de la maison d’arrêt à la prison à domicile!

Gabon: les Bongo de la maison d’arrêt à la prison à domicile!

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Ali Bongo Ondimba et son épouse Sylvia, avant la descente aux enfers (Ph. d'archives)

Sortis de prison, mais pas libres! C’est la nouvelle situation de Sylvia et Nourredin Bongo, l’une épouse, et l’autre fils, de l’ancien président Ali Bongo. Ils ont passé 19 mois derrière les barreaux, suite au coup d’Etat du chef de leur sécurité d’alors, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, désormais président de la République, élu et investi. Selon leur avocat, les anciens locataires de la prison centrale de Libreville, ont vécu dans des conditions de détention horribles. Ils devraient donc, en principe, apprécier ce nouveau statut de résidence surveillée. Sauf que les poursuites judiciaires engagées contre eux, pour plusieurs griefs dont le détournement de fonds publics et le blanchiment de capitaux, sont encore suspendues au-dessus de leurs têtes comme une épée de Damoclès. Tout porte à croire que demain n’est pas la veille, pour que les anciens locataires de la maison d’arrêt de Libreville, n’ont pas encore atteint l’autre rive. Surtout que la détention de Nourredin et Sylvia, sans jugement, émeut peu de Gabonais. L’épouse ayant été présentée comme la véritable patronne de la présidence et le fils comme l’héritier du pouvoir désormais perdu. Et surtout décrié en son temps!

Mais, qu’est-ce qui a changé dans l’affaire pour que les célèbres détenus, hier des intouchables de premières loges, soient autorisés à rejoindre la résidence familiale, alors que la justice n’a pas encore entamé, encore moins, jugé et épuisé le dossier? Quel est le deal qui a été passé avec la famille Bongo? Un médiateur aurait-il agi dans l’ombre, d’où cet accord secret qui aurait été passé entre les Bongo et le nouveau pouvoir? Ou alors, est-ce simplement un geste de pure humanité de la part du nouveau chef de l’Etat, qui voudrait bien présenter, maintenant, une image de père de la nation magnanime? Des questions qui, pour l’instant restent sans réponse pour le commun des Gabonais. Du reste, même la sortie de prison des Bongo pour la résidence surveillée, est loin d’être officielle, les autorités n’ayant confirmé, ni démenti l’information. Toute communication officielle sur le dossier, constitue-elle une des clauses du mystérieux accord? Quand est-ce que l’information sera-elle publique, si elle est vraie? Est-ce plutôt un ballon de sonde, pour jauger la réaction des Gabonais, dont nombre d’entre eux, avaient déjà jugé et condamné Nourredin et Sylvia, sans aucun égard pour le sacro-saint principe de présomption d’innocence, avant la décision judiciaire? Tout est encore dans le champ de la spéculation.

En attendant, les Bongo, notamment l’ancien président Ali qui avait fait de la libération de son épouse et de son fils, le combat de sa nouvelle vie de président déchu, doivent bien se contenter de leur nouvelle situation, leur petite famille étant, de nouveau réunie sous le même toit. Jusqu’à quand? Mystère!

Par Wakat Séra