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Gouvernance au Burkina: le M21 sort de silence

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Le président du M21, Marcel Tankoano

Les responsables du Mouvement du 21 avril (M21) ont rencontré la presse ce mercredi 13 juin 2018 à Ouagadougou pour se prononcer sur la situation nationale. Cette Organisation de la société civile (OSC) se dit « scandalisée » de la gestion du régime actuel qui a « échoué  sur tous les plans ».

De la sécurité, de la défense, de l’employabilité, de la gouvernance vertueuse, de la justice, en passant par la diplomatie, le Mouvement du 21 avril a peint en noir le tableau de la mise en œuvre du programme du président Roch Marc Christian Kaboré, arrivé au pouvoir après la présidentielle de 2015.

Les politiciens du Burkina toute catégorie confondue à l’heure actuelle sont « plus préoccupés » par les élections de 2020, a affirmé Marcel Tankoano, président du M21. Selon lui, la situation est tellement « difficile » que les « Burkinabè ne savent plus où ils vont aujourd’hui ».

Pour le M21, « il est inadmissible que pour des gens (les dirigeants actuels) en qui les Burkinabè avaient confiance, ne puissent pas mettre en œuvre des politiques qui répondent aux préoccupations des populations ». Marcel Tankoano estime à cet effet que le Burkina a un « véritable problème de gouvernance sociale et de courage politique ».

« Nous avons les larmes aux yeux de voir que ceux qui nous (M21) ont soutenus et conseillés, s’en foutent des populations », s’est dit outré M. Tankoano qui a dénoncé avec véhémence les passe-droits et autres actions de mal-gouvernance.

Revenant sur la rupture des relations diplomatiques entre le Burkina et la Chine Taïwan, le M21 déclare que le moment de ce divorce a été mal choisi. Pour l’Organisation civile, les autorités devaient travailler à « suspendre » les relations et non les « rompre » puisqu’actuellement c’est la Chine Taïwan qui appuie en vivres le Burkina qui fait face à une famine dans plusieurs villes de ses régions.

Sur la conférence nationale de la mise à plat de la rémunération des salaires des fonctionnaires qui a débuté mardi 12 juin 2018, le président du M21 se dit pessimiste quant à un début de proposition de solutions de cette préoccupation. Il a appelé néanmoins à « l’entente et l’apaisement afin que l’Administration publique puisse assumer sa partition dans le développement du pays ».

Par Bernard BOUGOUM