Accueil Société Insurrection et Putsch du 16 septembre au Burkina: Une organisation exige « la...

Insurrection et Putsch du 16 septembre au Burkina: Une organisation exige « la vérité et la justice »

0
Elie Tarpaga, porte-parole de la CDAIP au micro

La Coordination des comités de défense et d’approfondissement des acquis de l’insurrection populaire  (CDAIP) de la ville de Ouagadougou a exigé lundi 11 septembre 2017, la vérité et la justice pour les victimes de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et du putsch du 16 septembre 2015, lors d’une conférence de presse.

A cinq jours du deuxième anniversaire du coup d’Etat de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP), la CDAIP qui exige que justice soit faite pour situer les responsabilités, dénonce « une faillite du système judiciaire qui peine à faire avancer les dossiers et élucider les nombreux crimes de sang et économiques ».

Pour cette organisation, rien n’est fait pour préserver les acquis des différentes résistances du peuple burkinabè et aller dans le sens de ce pour quoi les populations se sont battu, notant « l’aggravation de la misère caractérisée par la persistance de la vie chère, le chômage massif des jeunes, les difficultés d’accès aux soins de santé, au logement décent, la crise de l’eau et de l’électricité, ainsi que l’inaccessibilité des produits de première nécessité ».

Le CDAIP dénonce par ailleurs, « la corruption généralisée dans la gestion du pays par le pouvoir du MPP (Mouvement du Peuple pour le Progrès) et ses alliés », et pointe du doigt « l’incapacité de l’Etat à assurer son rôle régalien de sécurisation des personnes et des biens sur toute l’étendue du territoire national », exigeant « la liberté des populations à s’organiser de façon autonome pour prendre en charge leur propre sécurité et des mesures concrètes contre l’insécurité liée aux attaques terroristes », selon le porte-parole Elie Tarpaga.

A l’occasion du deuxième anniversaire du putsch, la Coordination des comités de défense et d’approfondissement des acquis de l’insurrection populaire, annonce une conférence publique le dimanche 17 septembre sur le thème : « Impunité des crimes de sang et des crimes économiques et insécurité grandissante liée aux attaques terroristes: Quels liens et quelles actions de luttes… ». Elle sera co-animée par Me Prosper Farama et un responsable des groupes d’auto-défense Koglwéogo.

Egalement il est prévu la tenue des conférences publiques et des concerts éclatés dans les arrondissements de Ouagadougou, sur la défense et l’approfondissement des acquis de l’insurrection et de la résistance populaire.

En octobre 2014 et en septembre 2015, des populations ont manifesté pour empêcher respectivement la révision de l’article 37 de la Constitution qui devrait permettre à l’ex-président Blaise Compaoré de se représenter pour un cinquième mandat et pour contraindre les putschistes à rendre le pouvoir. Ces deux événements ont fait au moins une quarantaine de morts et plusieurs blessés dont certains souffrent toujours de leurs blessures.

Par Daouda ZONGO