Accueil Opinion La menace russe: la réalité et les fantasmes des occidentaux?

La menace russe: la réalité et les fantasmes des occidentaux?

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L'ambassadeur russe en Centrafrique Alexander Bikantov à la droite du président centrafricain Faustin Archange Touadéra

Alors que les pays européens ont opprimé le reste du monde, comment se fait-il qu’aujourd’hui ils cherchent à dénigrer la Russie en la qualifiant de «puissance néocoloniale»? La réponse est dans l’article de l’Ambassadeur de Russie en République centrafricaine, Alexander Bikantov.

«Ce qui nous a poussé à écrire cet article, c’est une campagne de mensonges des Occidentaux insinuant que la Russie est un «empire colonialiste» obsédé par l’expansion territoriale.

Les Africains savent exactement ce qu’un empire colonial veut dire. Quand on dit «colonialiste», on pense immédiatement à la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, le Portugal, l’Espagne. Ces pays ont exploité l’Asie et l’Afrique en leur refusant toute chance de développement. Ajoutez à cela ce commerce d’esclaves, et vous aurez le tableau complet. Leur trait commun et leur idéologie de base étaient la discrimination  et le suprémacisme blanc qui justifiait «moralement» la perpétration du génocide et l’exploitation brutale des peuples et des richesses de l’Afrique.

Exactement la même chose s’est produite en Asie, en Amérique latine et ailleurs. Les Européens sont arrivés sur des terres lointaines et la première chose qu’ils ont tentée de faire a été la discrimination des populations indigènes. Si, pour certaines raisons, ils ne pouvaient pas le faire, ils asservissaient le peuple et corrompaient la classe dirigeante pour en faire des serviteurs dociles (compradors) des nouveaux dirigeants pour l’exploitation de leur propre peuple.

Nous devons nous souvenir du fait que la richesse et la prospérité de ce que nous appelons « l’Occident » est avant tout dû à l’exploitation impitoyable des peuples du Tiers Monde. Après la chute du système colonial mondial (grâce à la position constructive de notre pays), les mêmes vieux empires coloniaux occidentaux ont fait en sorte qu’aucune possibilité de libre développement ne soit laissée à leurs anciennes colonies en construisant un système néocolonial de domination par des moyens politiques, financiers, économiques et parfois militaires. L’objectif principal de ces politiques était d’empêcher un échange et une redistribution équitables de la richesse mondiale. Ce système existe toujours.

Et aujourd’hui, ces pays cherchent à qualifier la Russie de « colonialiste » et d' »impérialiste », sans même se rendre compte à quel point cela contredit la vérité.

Clarifions d’abord certains faits. Ni l’Empire russe, ni l’Union soviétique ou la Fédération de Russie n’ont jamais colonisé d’autres pays. Tout le concept de construction de l’État russe transcendant l’histoire millénaire de notre pays est basé sur une philosophie unique de co-développement de différentes races, ethnies et cultures. Bien entendu, la Russie est un grand pays multiethnique, multiculturel et multireligieux, et au cours de son histoire, tous les peuples, ethnies ou groupes religieux ont prospéré. Leurs cultures et leurs langues ont été et sont toujours soutenues et développées. Sous les tsars, la noblesse tatare, polonaise et finlandaise a été intégrée à l’aristocratie russe, en Union soviétique, chaque nation avait accès au pouvoir politique.

Dans l’histoire de la Russie, les ressources se déplaçaient du centre vers la périphérie sous-développée du pays pour élever leurs normes car, je le répète, la philosophie sous-jacente était de créer un espace de prospérité et de dignité communes.

Juste un petit exemple. Si vous comptez les dirigeants de l’Union soviétique, vous trouverez deux Russes (Lénine, Gorbatchev), un Géorgien (Staline) et trois (!) Ukrainiens (Brejnev, Khrouchtchev, Tchernenko). Un empire colonialiste! Pouvez-vous imaginer un président français d’origine africaine?

Chers amis Centrafricains, vous connaissez bien l’oppression et l’exploitation coloniales, ne vous laissez pas berner par la désinformation et la mésinformation européenne ou américaine sur «l’impérialisme russe».