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Le Burkina vise l’approvisionnement d’«au moins 90% de la population rurale» en eau potable

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Les acteurs œuvrant dans le domaine de l’eau et de l’assainissement qui ont renforcé leur capacité en gouvernance d’approvisionnement en eau et assainissement ont indiqué, ce vendredi 20 mai 2022, qu’ils visent désormais la «réalisation du programme d’approvisionnement en eau potable visant à assurer au moins à 90% de la population rurale», à la clôture d’un séminaire ayant duré trois jours à Ouagadougou.

Les acteurs de l’eau et de l’assainissement des communes, des délégataires privés et l’ONEA avec ses directions régionales, ont échangé trois jours sur le bilan et la délégation de service qui est faite en milieu rural. L’ONEA et ses partenaires dont IRC Watch veulent atteindre 90% des populations en 2030.

«Le principe veut qu’en milieu rural, en 2030, au moins 90% des populations soient desservis par des délégataires privés professionnels et compétents dans un environnement institutionnel et règlementaire propice», a déclaré le directeur général de l’Office national de l’Eau et de l’Assainissement, Gilbert Bassolé, pour qui, ce séminaire a permis aux différents acteurs du secteur de «faire le bilan du processus jusqu’à cette date et de prendre de nouveaux engagements pour qu’en 2025 (ils) puissent donc mettre en place les structures nécessaires pour accompagner les communautés rurales dans les gestions de leurs services de l’eau et d’assainissement».

A droite, le directeur général de l’ONEA, Gilbert Bassolé, remettant une attestation de formation à un séminariste

M. Bassolé a proposé, à la lumière de la feuille de route «très prometteuse» que les participants au séminaire de formation sur la gouvernance de l’approvisionnement en eau potable dans les centres affermés ont élaboré, le lancement du partenariat national pour le développement des centres affermés. «Ce partenariat semble être un maillon essentiel qui a manqué jusqu’ici dans notre secteur. Sa mise en place nous permet à tous de disposer d’un cadre de réflexion permanent. Par ce partenariat, l’ONEA apporte ainsi une réponse structurelle dans le respect des rôles et responsabilités de toutes les autres parties prenantes», a-t-il affirmé.

«Je rappelle pour vous rassurez que l’ONEA continuera à soutenir l’ensemble des acteurs du secteur et en particulier les acteurs pacifiques de la gouvernance des centres affermés», a poursuivi le DG de l’ONEA qui s’est aussi «réjouis de l’intérêt déjà manifesté par l’ONG IRC Watch pour (les) accompagner et (leur) apporter son assistance technique pour la structuration et l’animation de ce partenariat».

Pour lui, au sortir de ce séminaire, il y a désormais une feuille de route qui a été définie. «Un des points clés, c’est comment fédérer toutes ces actions à travers le partenariat que nous allons créer pour permettre de soutenir les actions de toutes les communautés», a-t-il commenté, estimant que ce partenariat autour de la gestion des centres affermés sera «le nœud, le cadre le plus adapté pour donc fédérer toutes les actions».  

Le directeur-Programme régional Afrique de IRC, Juste Hermann Nansi

Le directeur-Programme régional Afrique de IRC Watch, Juste Hermann Nansi, n’a pas caché sa joie de voir cette rencontre tenir car «tous ces acteurs n’avaient pas d’espace pour échanger et discuter des problèmes justement de gestions ou de gouvernance de l’eau dans les différentes localités qui étaient couvertes».

«Donc comment pouvez-vous régler les problèmes qui nécessitent la prise de responsabilité des différents acteurs si vous n’avez pas un mécanisme qui vous permet de vous voir périodiquement et d’échanger. Je pense que pour moi, cette réponse comme l’a très bien souligné monsieur le directeur général de l’ONEA est une réponse structurelle à un problème qui est très complexe et du coup permettra au niveau régional de périodiquement mobiliser tous les acteurs afin qu’ils prennent connaissance des problèmes et aussi prennent des engagements pour leur résolution», a apprécié M. Nansi.

Photo de famille de fin de formation

L’ONG IRC/Watch apportera son assistance technique et financière à la mise en œuvre de ce partenariat, a-t-il souligné, expliquant que l’assistance technique de sa structure consistera «à mobiliser et créer les conditions pour le dialogue comme ce qui a été fait dans le cadre de ce séminaire».

«Nous aiderons également à trouver des solutions aux problèmes (organisationnel, institutionnel et règlementaire) posés. Quit à ceux que les acteurs les examinent pour voir dans quelle mesure ces solutions leur conviennent mais également les testent pour vérifier leur efficacité», a-t-il ajouté.

Juste Hermann Nanci a salué déjà la mise en place de la «plateforme digitale de suivi-technique et financier des centres affermés (qui) permet à toutes les parties prenantes de savoir comment les choses marchent», ce qui renforce la crédibilité et les acteurs du domaine de l’eau et de l’assainissement.

Par Bernard BOUGOUM