Accueil A la une Le Burkinabè «Grand Grand» est devenu «officier» des Echansons de France

Le Burkinabè «Grand Grand» est devenu «officier» des Echansons de France

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A droite, Claude Dupin, Grand connétable du CEF avec certains des impétrants

Dix-huit ans après avoir été fait «compagnon» sur les bords de la Seine, Ernest Ki, le patron de «La Grande Cave» à Ouagadougou est devenu officier du Conseil des échansons de France. C’était le vendredi 2 mai 2025 à Abidjan en Côte d’Ivoire. Cet homme d’une grande humilité qui sait faire appel à son cœur, dès que l’opportunité se présente, n’en n’est pas moins un homme d’affaires au nez creux. «Grand Grand», comme l’appelle certains de ses amis, est toujours n quête du meilleur vin pour ses clients de «La Grande Cave», celle qui jouxte le cimetière municipal de Saint-Léon, et celle toute nouvelle de Ouaga 2000 qui ne désemplit pas, et fait, depuis quelques mois, le bonheur des amateurs du bon nectar.

Pour la petite histoire, l’échanson désignait, autrefois, la personne chargée de servir à boire à un roi, un prince ou à des personnalités d’un certain rang. C’est sur ce fond historique que naîtra, en 1954, le Conseil des échansons de France (CEF), qui regroupe des professionnels des métiers du vin:  viticulteurs, négociants, représentants, œnologues, sommeliers, cavistes, vinificateurs, etc. C’est   cette confrérie bacchique, dont la vocation est la défense et la promotion des appellations gastronomiques et viticoles d’origine française, qu’Ernest Ki a intégré en 2007. Le 28 janvier de cette année-là, il était en effet intronisé comme représentant avec rang d’ambassadeur du CEF (1). C’était au Musée du vin dans le très chic XVIè arrondissement de Paris, au 5 Square Charles Dickens, rue…des Eaux. Le Musée du vin dans la rue des Eaux! Un comble! Voici donc un petit samo, buveur de gnontoro (2), qui faisait pour ainsi dire son entrée dans la cour des grands de Bacchus.

Ernest Ki, le patron de  » la grande cave » est désormais officier du Conseil des échansons de France

Dix-huit ans après cet adoubement vespéral sur les bords de la Seine, vendredi 2 mai 2025, un autre cadre: un chic hôtel d’Abidjan, la capitale économique ivoirienne, où les disciples de Bacchus sont réunis pour la montée en grade de quatre des leurs. Parmi eux, Ernest Ki, toujours cornaqué par Claude Dupin. Celui qui est le Grand connétable du CEF, et qui l’avait déjà parrainé en 2007, ne tarit pas d’éloges sur son filleul. Pour Claude Duvin, pardon Dupin, Ernest Ki c’est comme l’étoile du berger, «un échanson reconnu» , et dont la cave «qui constitue une référence sûre dans la vente des vins de qualité, mais aussi dans celle des boissons non alcoolisées…conseille utilement ses clients et sa gamme de produits est particulièrement représentative du vignoble français».  Et le mentor du promu d’ajouter, avec conviction: «J’avoue que j’ai eu beaucoup de  plaisir à l’aider dans la mise en place de certains vins jusqu’alors inconnus des consommateurs burkinabè».

C’est donc pour le remercier de son «attachement aux valeurs des échansons» que monsieur Dupin s’est dit heureux en cette soirée du 2 mai d’élever son «cher Ernest» au grade d’officier du Conseil des échansons de France. Emu, celui qui affirme qu’«un succulent dolo doit toujours s’accompagner d’un bon vin» s’est dit très heureux de l’honneur qui lui est fait une fois de plus, même s’il se dit conscient que cette distinction l’oblige, lui et son enseigne, à conserver les standards de qualité et de sérieux qui sont ainsi reconnus par la confrérie.  L’officier Ki sait donc ce qu’il lui reste à faire pour mériter ses nouveaux galons.

Ce nouveau grade, Ernest Ki, qui a toujours privilégié la satisfaction de ses clients de «La Grande Cave» et de l’alimentation «La Shopette», en a donc fait un tremplin pour aller toujours plus loin dans son œuvre de servir, en «échanson reconnu», non plus les princes, mais sa clientèle toujours plus exigeante. Il n’a jamais oublié, dit-il, cette recommandation d’un de ses clients: «Continue de nous offrir ton vin de qualité et tu seras heureux de nous rendre heureux.» A consommer avec modération!

L’Observateur paalga, avec Wakat Séra

  • Cf «Un samo au musée du vin» dans L’Observateur paalga n° 6823 du 9 au 11 février 2007
  • Bière de mil en pays san, une ethnie du Burkina dans la Boucle du Mouhoun