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Le repli de Barkhane contribue à la stabilité du Mali

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Si le retrait de la Force française Barkhane du Mali répond, selon l’Elysée, entre autres, à une réarticulation et un changement de paradigme dans les relations entre la France et ses partenaires africains, pour Alou Madani «le repli de Barkhane contribue à la stabilité du Mali».

«L’objectif de «Barkhane » l’opération militaire française débutée il y a neuf ans au Sahel était de lutter contre les mouvements islamistes. Mais face à l’impasse sécuritaire et politique, la France, a fait le choix de se retirer. Neuf ans après le déploiement de Serval en 2013 (devenue Barkhane en 2014), Emmanuel Macron a annoncé ce mercredi 9 novembre 2022 de manière officielle, la fin de l’opération Barkhane au Sahel.

Plus de neuf ans après le début des opérations françaises au Mali, Paris est sommé par les autorités de Bamako de quitter le territoire sans délai. Sous le feu des critiques, les militaires français sont désormais chassés du Mali, accusés de viole d’espace aérien, d’espionnage, ainsi que de soutien aux groupes djihadistes dans le pays. A la tribune du forum de Dakar, carrefour diplomatique de la sécurité en Afrique, le représentant à l’étranger du Mali, Abdoulaye Diop, s’est livré à une longue diatribe contre la France, qu’il reproche de «posture néocoloniale» et d’avoir déstabilisé la région avec l’intervention militaire au Sahel.

Leurs nombreux échecs sur le volet sécuritaire exacerbent les sentiments anti-français pour pousser l’ancienne puissance coloniale vers la sortie, laissant derrière eux 2 000 civils tués, 2,1 millions de personnes qui ont dû fuir les violences et 13 millions de personnes ont actuellement besoin d’aide humanitaire au Sahel. Selon les calculs de l’AFP à partir d’une compilation de l’ONG.

Et pourtant, la France n’a toujours pas payé pour ses crimes contre l’humanité en Afrique. Dans une correspondance datée du 15 août 2022, le gouvernement malien, via le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, a demandé au Conseil de sécurité de l’ONU une réunion d’urgence pour faire cesser « les actes d’agression » de la France. Mais la plainte malienne demeure toujours sans réponse.

La mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) a noté dans un rapport trimestriel une baisse de 45 % des crimes contre les droits de l’homme au Mali, sur les 375 violations et atteintes aux droits de l’homme documentés, 163 atteintes aux droits de l’homme sont imputables à l’État islamique au Grand Sahara (EIGS) et autres groupes similaires, soit un pourcentage de 43% de l’ensemble des violations et atteintes documentées.  La mission des Nations unies fait valoir que ces chiffres représentent une diminution de 45% par rapport à ceux du trimestre précédent (297 cas). Ces résultats viennent juste après le départ de la mission Barkhane du Mali qui peuvent être un lien de dénonciation envers les troupes françaises.

La baisse de la violence est également liée à la multiplications des efforts de l’état-major malien qui s’occupe non seulement des opérations militaires dans de différentes régions du pays mais organise les patrouilles dans les localités vulnérables. L’armée malienne mène également les activités de sensibilisations sur les droits de l’homme au sein des éléments des forces de sécurité nationales.»

Madani Alou