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Liberté d’expression et de presse: «Nous voulons des gens qui vont communiquer» (capitaine Ibrahim Traoré)

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Le président burkinabè de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré, s’est prononcé, dans un entretien diffusé, le jeudi 7 septembre 2023, par la télévision nationale, sur la liberté d’expression et de presse au Burkina Faso. «Nous voulons des gens qui vont communiquer, qui vont encourager nos Forces, qui vont encourager le peuple qui est très résilient, à tenir bon pour qu’on y arrive», a affirmé le chef de l’Etat avant de mettre en garde: «Tous ceux qui seront dans le sens contraire, on ne va pas accepter».

C’est un chef de l’Etat serein et au ton ferme qui est apparu dans un entretien diffusé, le jeudi 7 septembre 2023, sur la télévision nationale, mais réalisé le 31 août dernier, selon une précision faite par écrit dans la vidéo. Le président burkinabè de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré, a fait le tour de plusieurs thématiques dans cette entrevue, dont celle de la liberté d’expression et de presse au Burkina Faso.

Le capitaine Traoré qui a vivement dénoncé l’attitude de l’Occident sur cette question vis-à-vis des Etats africains dont le Burkina Faso, a tenu à faire une précision: «Nous sommes en guerre et en guerre il y a une communication à faire», a d’abord dit le chef de l’Etat burkinabè. «Donc nous voulons des gens qui vont communiquer, qui vont encourager nos Forces, qui vont encourager le peuple qui est très résilient, à tenir bon pour qu’on y arrive. Tous ceux qui seront dans le sens contraire, on ne va pas accepter», a clairement dit le président du Faso.

En clair, pour le capitaine Ibrahim Traoré, «les radios qui font des propagandes, qui cherchent à donner plus d’aura à l’ennemi, à amplifier le conflit», elles seront «fermées». «Ce n’est pas seulement les radios occidentales, même les radios locales qui s’alignent dans le sens de l’impérialisme, on va les fermer, il n’y aura pas de sentiment», a-t-il ajouté avec fermeté, levant tout équivoque.

Le chef de l’Etat burkinabè a indiqué que la «propagande» que ces médias divulguent «tend chaque fois à donner une autre vision du conflit, à amplifier ce conflit, à lui donner une autre idée». En un mot, «ils veulent changer la mentalité de nos peuples», a accusé le chef de l’Etat, affirmant que «lorsque les journalistes de ces médias prennent la parole, c’est partisan».

Les organisations de défense de la liberté d’expression et de presse au Burkina Faso ont plusieurs fois interpellé les autorités de la Transition sur la nécessité de protéger la presse et ses acteurs, réitérant que la liberté de la presse n’est pas dissociable de la lutte contre le terrorisme.

Du reste, des médias, au niveau national qu’international, ont été suspendus au Burkina Faso par les nouvelles autorités. Il s’agit de Radio France Internationale (RFI) suspendue depuis décembre 2022 «jusqu’à nouvel ordre». Quelques mois après, le 27 mars 2023, la diffusion de la télévision française France 24 a été également suspendue. Et le 9 août dernier, c’est la radio locale et privée Oméga qui a subi le même sort.

Par Siaka Siaka CISSE