Accueil Société Maca: «Quand Rambo est venu, des détenus ont perdu l’appétit» («Le Touareg»)

Maca: «Quand Rambo est venu, des détenus ont perdu l’appétit» («Le Touareg»)

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Le sergent-chef Roger Koussoubé (DR)

Au cours de sa deuxième journée de jugement le mercredi 11 juillet 2018, le sergent-chef Roger Koussoubé dit le «Touareg» connu pour ses déclarations troublantes, a affirmé que «quand Rambo (l’adjudant-chef Moussa Nébié) a été envoyé à la Maison d’arrêt et de correction des armées (Maca), certains détenus ont perdu l’appétit». Les interventions de cet accusé à la barre, ont même suscité une observation du parquet sur la divulgation d’informations jugées sensibles en matière sécuritaire, et c’est dans la foulée que le «Touareg» a demandé au tribunal militaire de les «protéger» lui et sa famille.

Le retour de Rambo et du Touareg gênant pour certains détenus?

«Quand Rambo a été arrêté et envoyé à la Maca, certains détenus ont perdu l’appétit. Quand moi je suis venu, d’autres accusés ne sortaient plus de la prison», a dit le sergent-chef Roger Koussoubé selon qui des présumés putschistes ont raconté beaucoup de choses fausses sur eux en vue de se disculper. Toujours selon le Touareg, d’autres détenus «se sont mêmes énervés» du fait qu’ils (lui et Rambo) aient fui avant de revenir. A en croire le Touareg, ces détenus ne pensaient pas que lui et Rambo allaient être arrêtés, et donc, selon ses propos, ils les ont chargés lors des auditions d’instructions.

L’on se souvient que Rambo et le Touareg, qui étaient des persona non grata au Burkina après le coup de force, avaient fui pour se réfugier à Abidjan avant d’être ramenés après qu’un mandat d’arrêt international a été lancé contre eux.

Toujours à la barre, le Touareg a parlé d’un groupe de mercenaires dans un quartier de Bobo-Dioulasso (la capitale économique du BUrkina Faso) qui faisait «rentrer des armes à Ouagadougou pour cacher chez des gens qui les logeaient ». Bien que n’ayant pas révélé les identités de ces mercenaires et de leurs complices dont il parle et dit avoir «peur», il a demandé au tribunal militaire la «protection» pour lui et sa famille au regard de ses déclarations qui incriminent des sous-officiers et même des civils dans le cadre du dossier du putsch manqué de septembre 2015 qui n’a pas encore connu son épilogue.

Même s’il a affirmé faire «confiance» au tribunal militaire qui le juge à qui il a promis tout dire dans le sens de la manifestation de la vérité, l’ex-garde présidentiel dit craindre pour sa vie. D’ailleurs à la question de savoir pourquoi il n’a pas dit tout cela lors de l’instruction, il a laissé entendre qu’il «attendait le bon moment». Le parquet qui dit prendre ses «révélations avec réserve» lui a promis qu’il sera protégé et a même fait observer qu’en temps opportun, pour des soucis de sécurité nationale «puisqu’on ne connait pas qui est dans la salle d’audience» en ces périodes d’attaques terroristes, il pourrait se réserver le droit de demander au tribunal de tenir l’interrogatoire de M. Koussoubé en huis clos.

L’implication du Touareg à la radio Savane Fm

L’on se souvient qu’au moment du putsch, un appel du président du Conseil national de transition (CNT) tournait en boucle sur une fréquence 108.8 qui s’avérait être la radio Savane FM. Cette radio surnommée «radio de la résistance» au moment du putsch, a connu le démantèlement de ses appareils, notamment de son unité centrale qui aurait été emportée par des éléments du RSP dont le sergent-chef Roger Koussoubé.

«C’est ma curiosité qui m’a envoyé à Savane FM quand j’ai entendu dire dans le Talkie-walkie que la fréquence a été identifiée vers le palais de la culture Jean-Pierre Guingané», a raconté le Touareg, qui dit formellement qu’il n’est pas allé là-bas sous l’ordre de qui que ce soit.

Pour lui, il voulait «savoir comment une radio qui n’a pas de droit d’émettre sur les ondes utilise une fréquence pour émettre» et passer entre les mailles du contrôle de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP).

Suite aux accusations selon lesquelles il aurait saccagé le matériel de Savane FM, il a rétorqué par un «négatif» en précisant qu’il est «arrivé sur les lieux aux environs de 19H quand il y avait une équipe de la transmission qui (y) était déjà positionnée». Cette équipe aidée par deux agents de l’Arcep ont «détecté une clé USB branchée sur l’unité centrale» qui distillait le son.

Sur insistance du parquet qui s’est dit convaincu que le sergent-chef Roger Koussoubé s’est rendu à Savane Fm en «renfort», il est resté sur ma même position, à savoir vouloir satisfaire sa curiosité.

Ce que le Touareg sait entre autres de la rencontre entre Macky Sall et les éléments du RSP

Lors de la rencontre avec le président sénégalais Macky Sall venu à Ouagadougpu pour des pourparlers et les éléments du RSP au moment des faits, à en croire Roger Koussoubé, plusieurs décisions ont été arrêtées pour ramener la situation à la normale suite au coup d’Etat manqué. Comme décision majeure au cours de cette rencontre, la «dissolution» du RSP qui devait avoir lieu le jour où les autorités ont été arrêtées, serait la prérogative du futur président du Faso qui devait être élu à la fin de la Transition. Le président Michel Kafando devait être libéré et «rester» président pendant toute la Transition avec le général Gilbert Diendéré comme son «vice-président». Quant à l’ancien chef du gouvernement, Yacouba Isaac Zida, proposition avait été faite de lui trouver un pays d’asile, en plus du départ de tous les militaires du gouvernement. Il y avait également comme proposition sur la table, l’amnistie qui devait être accordée au Conseil national de la Démocratie (CND) qui est accusé d’avoir perpétré le putsch.

Par Bernard BOUGOUM