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Madina Tall: « La démocratie africaine où le face à face de la discorde ? »

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Ceci est un article de Madina Tall, analyste politique et géostratégique, Chercheuse sur les questions de terrorisme dans la zone sahélo saharienne. Elle est également présidente du Mouvement « Nouvel Afrique – Nouvelle Génération ». Mme Tall dans cette tribune s’interroge sur le rapport de force entre la démocratie politique et la démocratie sociale en Afrique.

« La démocratie africaine où le face à face de la discorde ? »

À brutalité politique, réaction sociale ?

C’est bien la question qu’on est amené à se poser quand les hors-jeux démocratiques et les faux – pas politiques deviennent les deux premières règles des 10 commandements de la gouvernance dans nos pays.

En effet, les revendications socio-économiques s’expriment souvent par des manifestations et des soulèvements quand l’État semble démissionner, être absent du rôle qui est le sien, de répondre aux besoins des citoyens : travail, pain, eau, éducation, santé etc.

Grands théoriciens devant les foules avec un chapelet de promesses avant leur élection, les locataires de nos palais ont souvent la mémoire courte quand il s’agit d’être redevables envers le peuple.

Pourtant, ce peuple est celui qui légitime, qui sert ou dessert selon que la conduite des politiques publiques impacte positivement ou négativement les citoyens qui crient face aux dérives et insuffisances d’actions de l’État.

Autrement dit, à brutalité des dérives, réactions sociales équivalentes quand ces dernières ne servent plus que les intérêts personnels en lieu et place de l’intérêt général.

D’aucuns diraient que : “ Ce n’est pas la rue qui gouverne mais le peuple“, pour reprendre les propos de Jean – Pierre Raffarin.

Mais, n’est-ce pas avec compromission que le peuple délègue son pouvoir afin de gouverner ?

De ce fait, les gouvernants ont une dette vis – à – vis du peuple. Celle de tenir les promesses et concourir dans la vision d’une politique globale pour le bien – être des citoyens.

Dans un système pourrit de l’intérieur, le rapport de force avec les citoyens est perçu comme une défiance, une méfiance ou une influence alors qu’il traduit en réalité “ un trois trop “ : trop de dérives, trop d’injustices, trop de frustrations, pour au final peu de changement.

Dans bien des contextes tendus où la démocratie vire à l’autocratie, qu’en est – il des oppositions ? De la société civile ? De la jeunesse ?

Les premiers obéissent à la politique du ventre, la deuxième est sous perfusion tandis que la jeunesse vacille entre la Méditerranée et le clientélisme.

Pour ce qui reste des plus audacieux, la tête des quelques opposants, activistes ou militants dignes est mise à prix. La pensée unique est privilégiée et les contradicteurs sont avertis de leur place au cachot.

À brutalité politique, réaction sociale ?

Certains peuples répondent par le mutisme, d’autres, par la réaction sociale alors que le culte de la personnalité reste le porte – étendard de certains régimes politiques.

En fin de compte, les réactions sociales ne sont que le baromètre de la satisfaction politique du peuple qu’il faut analyser avec mesure et justesse afin d’éviter une rupture brutale du bail présidentiel.

Tall Madina

≠Colombe Noire 

Analyste politique et géostratégique, diplômée en Études Stratégiques, Sécurité et Politique de Défense. Chercheuse sur les questions de terrorisme dans la zone sahélo saharienne, éditorialiste et écrivaine. Présidente du Mouvement Nouvel Afrique – Nouvelle Génération

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