Tout comme il faut sauver la terre, il faut sauver les océans! Une nécessité d’autant plus urgente que les périls qui menacent ces immenses étendues d’eau aux contours indéfinis sont multiples et multiformes. La fonte des glaces qui provoquent la montée des eaux, qui, à son tour, entraîne des inondations dévastatrices; les ravages de l’homme en matière de pêche qui conduira nécessairement, si rien n’est fait, à l’extermination de la population marine, car même les alevins ne sont pas épargnés par les filets assassins aux mailles trop fines; les conflits de souveraineté sur des zones océaniques réputées poissonneuses; le péril du sachet plastique qui rend les plages impraticables; la piraterie en haute mer et sur les côtes; les pollutions de toutes sortes; etc. Ce sont autant de raisons, et de questions, qui rendent, non seulement urgente, mais d’une priorité de premier ordre, la Conférence des Nations Unies sur l’Océan, coorganisée par la France et le Costa Rica et qu’abrite, depuis ce lundi 9 juin, Nice.
Ce n’est certainement pas un hasard si cette rencontre se tient sur la Côte d’Azur, et draine une soixantaine de ceux qui nous gouvernent. Loin d’être en séjour touristique, les chefs d’Etat devront prendre les décisions adéquates pour sauver l’Océan. A des milliers de kilomètres de cet océan de réflexions qui s’est mise en place pour trouver un plan efficace contre les menaces sur l’Océan, les Africains, notamment les pays littoraux, doivent bien se sentir impliqués par cette conférence qui se penche sur l’avenir des océans, qui sont de véritables sources de richesses pour nombre d’entre eux. Le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo, l’Afrique du Sud, le Sénégal, le Cameroun, le Nigeria, Madagascar, pour ne citer que ces pays, ne sont pas à l’abri des maux qui menacent l’Océan. Même les pays enclavés, sans ouverture sur l’océan, dont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, éprouvent, davantage, des inquiétudes, car devant leur approvisionnement ou exportation de leurs produits, aux bateaux accostant dans les ports de leurs voisins ouverts sur la mer. De plus, reconnue comme le continent qui souffre le plus des effets du changement climatique, sans être parmi les plus grands pollueurs de l’environnement, l’Afrique doit contribuer autant à faire le diagnostic et trouver les remèdes à appliquer aux problèmes de l’Océan, afin de maintenir l’équilibre environnemental.
Certes les défis économiques imposent, encore, l’exploitation à outrance du pétrole aux pays africains possesseurs de l’or noir. Mais, toutes les mesures de protection de l’environnement pour sauver la Terre et l’Océan doivent s’appliquer à tous. L’objectif urgent est de trouver les solutions idoines pour vivre mieux aujourd’hui face aux conséquences de la destruction de la couche d’ozone provoquée par la course effrénée à l’industrialisation. Mais le but ultime, mais tout aussi prioritaire, est de laisser aux générations futures, une «maison commune» saine et propice à la vie.
La Conférence des Nations Unies sur l’Océan 2025 (Unoc-3), ne doit donc pas être une réunion de plus, mais un sommet plus d’où sortiront des résolutions de qualité. Et, ça c’est une autre paire de manches, il faudra davantage veiller sur l’application de ces mesures si elles arrivent à faire consensus. Car le plus difficile n’est pas de parvenir à des solutions couchées sur le papier, le défi étant de les mettre en œuvre. Et d’en assurer le respect par tous!
Par Wakat Séra