Accueil A la une Minusca: ces cas d’abus sexuels de trop!

Minusca: ces cas d’abus sexuels de trop!

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Les Casques bleus une fois de plus accusés d'abus sexuels (Ph d'illustration/lemonde.fr)

Persona non grata! C’est le statut peu glorieux de 450 Casques bleus gabonais, qui, ont été renvoyés de Bangui, par l’Organisation des Nations Unies. Ils sont accusés d’exploitation et d’abus sexuels. Les faits sont graves, s’ils sont confirmés bien entendu, mais loin d’être inédits dans l’histoire des missions onusiennes. Ces soldats gabonais n’ont fait que confirmer la réputation de «chauds lapins», à eux attribués en 2015, ce qui leur a valu d’être soumis à une surveillance particulière, depuis 2017. Ce qui ne les a pas empêchés de tomber encore dans le péché. Comme le dit l’adage, «qui a bu boira»! C’est donc sans hésiter que Libreville a décidé d’ouvrir une enquête sur la sexualité un peu trop débridée de ses soldats sous bannière bleue, en territoire centrafricain. Les autorités gabonaise promettent, contre les auteurs des faits, si ceux-ci sont avérés, qu’ils seront «traduits devant les tribunaux militaires et jugés avec une extrême rigueur». Des investigations sont alors lancées, mais qui pourraient bien connaître le même sort que nombre de ces autres enquêtes menées sur des accusations de crimes et délits sexuels portées contre les Casques bleus sur les bords de l’Oubangui, et qui n’ont jamais abouti. En tout cas, leurs résultats n’ont pas été révélés au public. Même si pour les mêmes fautes, ou d’autres semblables, des contingents ont été remerciés!

Mais pourquoi tant d’abus sexuels et d’exploitation de la part de soldats sensés porter aide et secours à des populations martyrisées par des rebelles et bandits du même acabit? La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca) constitue-t-elle un repaire de prédateurs sexuels qui profitent de la misère de ceux qui sont pourtant sous leur protection? Des soldats qui décuplent leur énergie, non pas sur l’ennemi, cible originale, mais sur des proies féminines plus faciles à séduire grâce au joli béret bleu et la bourse bien plus lourde que celle de leurs homologues militaires locaux. Certes, la courbe des accusations pour abus sexuels impliquant les Casques bleus dans le monde fléchit constamment, passant de 104 en 2016 à 62 en 2017 et tombant à 52 en 2018, selon l’ONU, mais c’est reconnu qu’en Centrafrique, les griefs de ce type contre les soldats de l’organisation mondiale semblent remonter. Une récurrence qui tire sans doute sa cause de l’impunité dont jouissent généralement les fautifs qui retournent tranquillement dans leur pays d’envoi, laissant derrière eux, des victimes, souvent des mineurs, inconsolables qui reconstruisent difficilement leur vie. En effet, selon la réglementation de l’ONU, c’est à chaque pays de sévir contre les coupables d’agressions sexuelles ou de viols. Les interventions et complaisance pesant de tout leur poids dans la balance, aucune sanction n’est prise, ce qui encourage ces dérives qui détruisent bien des vies.

Il urge, pour l’ONU de trouver la formule pour sévir, avec la dernière rigueur, contre ses violeurs en tenue qui bafouent la dignité d’êtres innocents dont ils abusent avec une facilité déconcertante, souvent moyennant finance ou toute autre promesse de quotidien meilleur dans leur situation de détresse. Malheureusement, ce qui ressemble au sport le mieux pratiqué par des personnels de l’ONU aura de beaux jours devant lui. Il sera toujours d’actualité tant que les guerres civiles, crises humanitaires et autres conflits qui se multiplient dans les pays pauvres, par la faute des «puissants» qui s’en nourrissent,  nécessiteront l’implication de l’ONU, par l’envoi de missions de stabilisation. Une des solutions serait, peut-être, de faire accompagner ces missions très prisées par les militaires et autres personnels qui en profitent pour tripler voire quadrupler leur revenu mensuel, par des tribunaux spéciaux rigoureux, en mesure de rendre des jugements pour l’exemple. Chose qui dissuaderait les agresseurs sexuels cachés sous des…casques bleus.

Par Wakat Séra