Accueil Editorial PDCI contre PDCI RHDP: faites vos jeux, plus rien ne va!

PDCI contre PDCI RHDP: faites vos jeux, plus rien ne va!

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Photo d'illustration (DR)

C’est gâté! C’est un concept très en vogue sur les bords de la Lagune Ebrié pour qualifier des discordes qui ont atteint le point de non retour. Généralement utilisé dans les palabres de cour commune, ce sont des termes qui, dans le langage de rue mettent une conclusion péremptoire à des problèmes de foyer qui n’en finissent pas. Le couple aujourd’hui en bisbilles et où toute possibilité de dialogue a fui par la fenêtre lorsque les élections législatives d’octobre prochain et la présidentielle de 2020 sont rentrées par la porte. L’idylle entre le Rassemblement des républicains (RDR) de Alassane Ouattara et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) de Henri Konan Bédié, est donc finie, laissant la place à une haine sans précédent entre leaders et militants de ces deux formations politiques. Anciennement réuni par les liens forts du Rassemblement des houphouetistes pour la démocratie et la paix (RHDP), RDR et PDCI sont entrés en séparation de corps et en sont même arrivés au divorce à cause du même RHDP. L’un trouvant  précoce et inopportun son baptême en parti unifié, et l’autre jugeant l’heure afin arrivée de consacrer cette union. L’objectif final pour l’un des conjoints, en l’occurrence le RDR, étant de garder le pouvoir d’Etat, alors que sous la couette, au moment de la lune de miel, il l’avait promis au PDCI.

Les témoins de ce mariage qui n’ont jamais cru en la sincérité des deux tourtereaux se frottent les mains car l’avenir leur a donné raison. Ils savaient pertinemment qu’en politique où rien n’est définitivement acquis, cet accord qui a permis par deux fois au RDR de tenir le gouvernail du bateau Côte d’Ivoire, allait exploser. Et ce qui devait arriver arriva, comme on le dit trivialement. Sauf que des enfants nés de cette union et qui occupent aujourd’hui de grands strapontins de vice-président, de président du sénat, de ministre ou de directeurs de grandes sociétés, refusent de rejoindre leur famille d’origine. La table étant mieux garnie pour eux dans la nouvelle lignée. Seulement, le PDCI, leur premier parti ne l’entend pas cde cette oreille et crie logiquement à la trahison, et tout aussi logiquement, leur interdit d’utiliser les biens de la faille d’origine, notamment le logo du parti pour battre campagne et aller aux élections. Et c’est la bagarre! Les ex-alliés ne ménagent plus aucun effort pour se taper dessus. Excédé, le PDCI a donc demandé au juge de régler ce problème de divorcés et d’enfants voulant s’émanciper d’un père d’origine pour vivre avec un père d’alliance, partant avec âmes et logo. Mais visiblement, le juge de la famille, qui semble avoir pris fait et cause pour l’un des époux, le RDR pour ne pas le citer, a déjà annoncé les couleurs, sur des questions comme la révocation d’élus, l’annulation des décisions du Bureau politique, etc., au détriment du PDCI.

Qu’en sera-t-il du dernier épisode de logo que le PDCI interdit aux candidats qui ne sont plus avec ce qu’on peut considérer comme parti-mère, rassemblé autour de Henri Konan Bédié? Il ne fallait pas être dans les secrets des preud’hommes pour deviner que le poulet, quelle que soit sa forme majestueuse n’a jamais raison devant le fétiche. Sans surprise et jouant à merveille les Ponce Pilate, le juge administratif qui connaissait de l’affaire s’est déclaré incompétent, laissant l’affaire entre les mains des partis! Comme s’ils pouvaient le juger, les partis auraient amené le litige sur sa table! En tout cas, c’est une histoire de grands partis qui agrémentera jusqu’aux élections, et même après, la vie politique ivoirienne. Et comme une porte qui se ferme en ouvre un autre, c’est sans doute d’autres unions qui naîtront de ce divorce, dans une Côte d’Ivoire politique où les alliances se font et se défont au gré des intérêts du moment. En attendant, d’autres amoureux transis attendent les bras grandement ouverts pour se mettre en couple pour les prochaines échéances électorales.

Par Wakat Séra