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Port sec de Bobo-Dioulasso: des acteurs du petit commerce dénoncent des manoeuvres

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Le présidium avec au milieu le coordonnateur, lors de la conférence de presse du Groupement des acteurs de petits commerces (GAPEC)

Le Groupement des acteurs du petit commerce du Burkina Faso (GAPEC) a tenu ce 17 novembre 2017 à Ouagadougou une conférence de presse pour dénoncer des manœuvres visant à «attribuer» le marché de la construction du port sec de Bobo-Dioulasso, la deuxième ville située à 356 KM à l’Ouest du pays, évalué à au moins 70 milliards de francs CFA, au groupe français Bolloré.

«80% du marché de la construction du port de Bobo-Dioulasso est réservé au groupe Bolloré» or le GAPEC souhaite que le marché soit donné à une société anonyme afin de permettre à un bon nombre d’opérateurs économiques «d’être des actionnaires», a expliqué son coordonnateur Soumaïla Zongo qui veut que la construction du port sec de Bobo soit «inclusive pour que tout le monde puisse gagner quelque chose».

Dans cette affaire, le GAPEC accuse principalement le ministre du Commerce, Winceslas Stéphane Sanou et le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI-BF) Mahamadi Sawadogo dit Khadafi.

Le ministre Stéphane Sanou «ne joue pas franchement son rôle à relever les défis qui s’imposent à lui. (Il) tourne dans ses affaires personnelles que de résoudre les problèmes du secteur du commerce», a déclaré M. Zongo, disant prendre pour preuve «l’attribution du marché de la construction du port sec de Bobo au groupe Bolloré dans des conditions les plus troubles et pourtant les opérateurs économiques nationaux ont la capacité de construire ce port».

Le coordonnateur du GAPEC qui a rappelé que les acteurs de petits commerces ont subi durant l’insurrection populaire de fin octobre 2014 et la résistance au coup de force de septembre 2015, un lourd tribut, a aussi dénoncé avec virulence la gestion actuelle du nouveau bureau consulaire.

Le groupement qui revendique de réunir une cinquantaine d’associations de commerçants dénonce essentiellement pour ce qui est de la CCI-BF, «une gestion opaque et clanique, des commissions qui n’existent que de nom et un manque de communication entre les élus consulaires et les acteurs du petit commerce du Burkina Faso».

S’appuyant sur ces éléments de protestation, le GAPEC exige en plus un «audit de la CCI-BF; la démission du président des élus consulaires du centre; la prise en compte de tous les acteurs dans les différentes activités; la fin du monopole et le respect des textes sur le commerce; la mise en place d’un cadre permanent de concertation entre les acteurs du secteur informel et l’Etat et l’organisation sans délai des états généraux des acteurs du secteur informel».

A noter que l’association Burkimbi, regroupement des acteurs de commerces, dirigée par El hadj Moumouni Kaboré, a apporté son soutien aux revendications du GAPEC qu’elle juge «légitimes» en prenant part à la conférence de presse.

Par Mathias BAZIE