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Présidentielle en Afghanistan: l’insécurité semble favoriser l’abstention

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Le candidat Abdullah Abdullah dépose son bulletin de vote à Kaboul, le 28 septembre 2019

La présidentielle en Afghanistan a été marquée par plusieurs attentats. Promesse tenue pour les talibans, qui ne se présentaient pas au scrutin mais qui ont bien multiplié les attaques tout au long de la journée dans plusieurs villes du pays. Il n’y a pas de bilan encore très précis alors que les premiers bureaux de vote viennent de fermer.

Près de 100 000 policiers et militaires ont été mobilisés toute la journée pour assurer la sécurité du scrutin qui oppose officiellement 16 candidats, dont le président sortant et le chef du l’exécutif sortant. Il y a près de 10 millions d’électeurs inscrits officiellement, mais en raison des menaces terroristesl’abstention devrait être encore très forte pour ce scrutin. Et les opération ont pris du retard, comme dans ce bureau de vote du centre de la capitale, Kaboul.

Tension palpable

Entre les quatre murs de cet édifice, le ton monte entre les policiers et les agents des services de renseignements chargés de la sécurité du bureau de vote. Ils se disputent sur le partage des tâches. Les esprits finissent par se calmer. La tension est palpable. A l’intérieur, tout n’est pas prêt à temps. Le bureau ouvre finalement avec 1h30 de retard.

Ahmad Ali rentre et ressort presque aussitôt, contrarié : « J’habite dans cette rue. L’adresse est notée sur ma carte d’identité. C’est donc dans ce bureau de vote que je suis enregistré. Mais là, ils viennent de me dire que je ne suis pas sur la liste, mon nom n’est même pas dans le système biométrique. Je ne comprends pas ; j’ai déjà voté dans ce bureau de vote, deux fois dans le passé. C’est ici que j’ai voté il y a cinq ans pour la dernière présidentielle. »

Alors qu’il tourne les talons et repart chez lui, une explosion retentit au loin. Une bombe a explosé dans un bâtiment en construction près d’un bureau de vote dans le nord de la ville. Les talibans ont prévenu qu’ils s’attaqueraient au processus électoral.

Zakaria Husseini, quant à lui, est allé voter malgré tout. Il refuse de céder à la peur : « Moi, je n’ai peur de rien, parce que je veux que mon pays aille mieux. Je suis venu pour le futur de l’Afghanistan, pour la reconstruction de mon pays. J’étais obligé de venir voter. »

Un vote au compte-gouttes

Les rues de Kaboul sont néanmoins presque désertes. Les voitures de police patrouillent sans cesse. C’est au compte-gouttes que les électeurs se sont présentés  dans les bureaux de vote.

rfi.fr