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Procès du putsch manqué: un ex-agent de sécurité du capitaine Dadis Camara à la barre

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(Image d'illustration)

Détaché en février 2015 pour la sécurité du capitaine Moussa Dadis Camara, ex-président guinéen (2008-2009), le sergent Issa Yago a été appelé ce vendredi 28 septembre 2018, devant la barre de la chambre de jugement du tribunal militaire burkinabè, pour répondre aux faits d’attentat à la sûreté de l’Etat, meurtre, coups et blessures, à lui reprochés, à la suite des événements du 16 septembre 2015.

Le sergent Issa Yago qui n’était pas de service le 16 septembre 2015, aurait reçu vers 14h, un appel du poste de commandement de son groupement au sein de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP) (le Groupement des unités spéciales), lui demandant de rejoindre la base car le quartier était consigné. Arrivé au camp Naba Koom II vers 15h, ce sous-officier a pris connaissance que les éléments ont été scindés en deux groupes et qu’il était dans le deuxième groupe positionné au Palais présidentiel. Il a confié qu’il a demandé à savoir ce qui se passait mais il n’a pas eu de réponse. «C’est plus tard, quand (ils ont été) désignés pour occuper un poste de garde devant le palais», qu’il aurait demandé à son chef de poste qui lui aurait dit qu’on y détenait le président et des ministres de la transition.

«Comme je n’étais pas pour (l’arrestation des autorités), j’ai demandé à ce qu’on nous relève le 17 septembre matin», a dit le sergent Issa Yago, notant que durant la nuit qu’il a passé devant le palais, il n’a pas cessé de se «poser des questions».

En plus de prendre la garde devant le palais présidentiel la nuit du 16 septembre 2015, le sergent Yago aurait également été désigné le 18 septembre 2015, par l’adjudant-chef major Eloi Badiel, pour assurer la sécurité de l’ex-président béninois Yayi Boni, à l’hôtel Laïco, venu pour la médiation.

Après cette mission, le sergent Issa Yago n’est plus reparti au camp, selon sa narration des faits. Il aurait rejoint son poste chez l’ex-président Dadis Camara, le 20 septembre 2015 et y est resté jusqu’au 29 septembre 2015 avant de partir pour son enregistrement au camp Lamizana.

«Je n’ai pas effectué de patrouille, ni fait de maintien d’ordre. Je n’ai pas non plus tiré sur quelqu’un au moment des faits», a-t-il conclu.

Au cours de l’audience de ce vendredi, un accusé qui a été cité, «par erreur», à comparaitre, a été remercié par le tribunal qui dit qu’il n’y a pas d’infraction, dans l’arrêt de renvoi, le concernant. Il s’agit de Paul Sawadogo, un particulier, père de trois enfants. Il aurait été blanchi par l’ordonnance de renvoi.

Quant à Minata Djelwaré, son audition a été ajournée à la demande de l’un de ses avocats, Me Silvère Kientarboumbou, car son confrère, Me Paul Kéré, avec qui il gère le dossier est absent.

Liste 13 des accusés à passer à la barre

1-Colonel Abdoul Karim Traoré

2-Abdoul Karim Bagagnan

3-Faïçal Nanema

4-Adama Ouédraogo dit Damis

5-Lassina Ouédraogo

L’audience a été suspendue et reprendra le mercredi 3 octobre 2018.

Par Daouda ZONGO