Accueil A la une Procès putsch manqué: «Je n’ai jamais été volontaire pour une mission» (accusé)

Procès putsch manqué: «Je n’ai jamais été volontaire pour une mission» (accusé)

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(Image d'illustration)

Le sergent Amidou Pagbelem, poursuivi dans le dossier du putsch manqué de septembre 2015, pour des faits de complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, meurtres, coups et blessures volontaires et dégradation volontaire aggravée de biens d’autrui, a soutenu ce mardi 2 juillet 2019, qu’il n’a fait qu’obéir à ses supérieurs hiérarchiques et qu’il n’a «jamais (été) volontaire pour une mission» depuis qu’il est dans l’armée.

Prenant la parole à l’issue de la plaidoirie de son avocat Me Ignace Tougma, le sergent Amidou Pagbelem qui, avec certains de ses frères d’arme auraient reçu l’ordre de procéder à l’arrêt des émetteurs de certaines radios, a affirmé que depuis qu’il a été recruté dans l’armée, il ne s’est jamais porté volontaire pour une mission, et a ajouté qu’il n’a fait qu’obéir à des ordres de ses supérieurs, en l’occurrence, le capitaine Abdoulaye Dao et l’adjudant-chef major Eloi Badiel.

L’avocat du sergent Pagbelem, Me Ignace Tougma, a plaidé son acquittement ainsi que la relaxe du soldat de 2e classe Arouna Ouédraogo, un autre de ses clients dans le dossier. Pour lui, on ne peut pas considérer ses clients comme étant complices de l’attentat.

Me Orokia Ouattara qui défend, dans cette affaire de putsch manqué, le lieutenant Honoré Gorgho, le sergent Guiré Yahaya et le soldat Sow Lawapan Placide, a également plaidé pour l’acquittement de ses clients. Elle a invité le tribunal à juger ses clients pour ce qu’ils ont fait, lui demandant aussi de tenir compte des enquêtes de moralité de ces accusés qui sont très appréciés par la hiérarchie.

Pour Me Ouattara, il n’y a pratiquement rien contre ses clients. «Il n’y a pas d’élément infractionnel significatif à retenir» contre le sergent Guiré et le soldat Sow, a-t-elle affirmé.

Quant à Me Silvère Kientarboum, il a défendu le soldat de 1re classe Adama Kaboré, Minata Guelwaré et le caporal Timboué Tuandaba. Pour tous ses clients, il a plaidé l’acquittement, car selon lui les infractions ne sont pas constituées. «Au pire des cas vous allez les acquitter au bénéfice du doute», a dit Me Kientarboum en s’adressant au tribunal.

Pour cet avocat, il n’est pas possible de retenir la responsabilité pénale de ces accusés dans ce dossier.

Parlant de Minata Guelwaré, Me Kientarboum a confié qu’ «elle est politiquement active», notant qu’il pense que «c’est à cause de ça qu’elle est citée dans ce dossier». «J’espère qu’elle ne retournera plus en prison», a-t-il poursuivi.

L’audience reprendra demain mercredi 3 juillet 2019 avec la poursuite des plaidoiries des avocats de la défense.

Par Daouda ZONGO