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RD Congo: Moïse Katumbi sera bientôt un extraterrestre!

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A qui Moïse Katumbi fait-il autant peur?

Avant la fin de la campagne électorale pour la présidentielle du 20 décembre, Moïse Katumbi aura été affublé de toutes les nationalités de la planète.

Et cela pourrait ne pas être plus mal pour la République Démocratique du Congo, ce pays continent qui prétendra alors à un président citoyen du monde. Un dirigeant qui sera donc ouvert à tous et en mesure d’unir tous les Congolais bien divisés aujourd’hui par le fait de ces politiciens en mal de publicité. La dernière trouvaille du camp du président-candidat est de faire de son challenger le plus craint par lui, un Zambien! Si le ridicule pouvait tuer, il aurait fait un carnage en RD Congo où, les politiciens, à l’instar de leurs collègues d’ailleurs, du même acabit qu’eux, sont en mesure d’agiter, juste pour déstabiliser un adversaire, tous les alibis, des plus farfelus aux plus dangereux car pouvant mettre en péril la cohésion sociale et la paix nationale.

Felix Tshisekedi et son vice-Premier ministre Jean-Pierre Bemba savent-ils qu’ils sèment et entretiennent ainsi la graine de la xénophobie qui n’a jamais fait du bien à un pays, surtout pas à une RDC où la plus petite des étincelles provoque le feu le plus incandescent? Jean-Pierre Bemba ignore maintenant tout du destin commun d’opposant qui le liait à Moïse Katumbi, lorsqu’avec d’autres, ils créaient, le 11 novembre 2018, pour aller à l’abordage des élections générales du 30 décembre 2018, la coalition Lamuka qui, avant de voler en éclats, a mué en plate-forme de l’opposition le 27 avril 2019. Les intérêts du moment ne sont plus ceux de maintenant!

Or, le débat a été tranché par la Cour constitutionnelle qui a bel et bien confirmé la nationalité congolaise de Moïse Katumbi. Sauf que le propriétaire du prestigieux club de football du TP Mazembé qui fait la fierté de la RD Congo sur les pelouses du continent, donne des nuits blanches à son adversaire qui pourtant affirme à qui veut l’entendre ne rien craindre de l’opposition. La donne a sans doute changé au niveau du camp présidentiel avec les ralliements autour de l’ancien gouverneur du Katanga. Ces opposants qui peinent à se mettre sous pavillon commun pour espérer peser d’un poids conséquent dans un scrutin au tour unique, ne pouvaient, effectivement pas faire peur à l’ancien opposant et fils d’opposant historique.

Mais, autant que le président sortant, en compétition pour garder son fauteuil présidentiel, le patron du parti Ensemble pour la République mobilise réellement sur le terrain. De plus, il dispose des moyens pour avaler, par la route et par les airs, les longues distances de ce territoire de plus de 2 345 000 km2. Mieux il ratisse large, des candidats n’hésitant pas à se désister pour rallier sa cause. Certes, les deux autres gros calibres que sont Martin Fayulu et le Docteur Denis Mukwege sont encore loin de rejoindre la barque Katumbi, chacun d’eux demeurant convaincu, ce qui est complètement impensable et irréaliste, qu’il peut tenir la dragée haute au président sortant!

Pourtant, l’on pensait ce langage suranné! Comme l’«ivoirité» qui a laissé des séquelles indélébiles en Côte d’Ivoire, ces mots n’ont porté que les germes de la haine et de la division, faisant de certains, des étrangers dans leurs propres pays. Dire que la nationalité d’origine kényane de Barack Obama, ni celle hongroise de Nicolas Sarkozy, ne les ont empêchés de diriger respectivement les Etats-Unis et la France. En Afrique, c’est impensable surtout que cette source de chaos social est sanctuarisée dans la plupart des constitutions! Paradoxalement les mêmes Africains sont les premiers à dénoncer la ségrégation raciale quand ils la subissent de l’autre côté de l’océan!

En attendant de devenir ET, l’extraterrestre, Moïse Katumbi continue, tout comme les 21 autres candidats, sa route vers le 20 décembre, sans doute espérant ramener dans son giron, ne serait-ce qu’une grosse pointure comme Martin Fayulu ou Denis Mukwege. Mais si la politique n’avait pas ses raisons que la raison ignore, on peut affirmer, sans risque de se tromper, que l’opposition se neutralisera, bloc Katumbi contre Fayulu ou Mukwege ou contre un bloc des deux.

Par Wakat Séra