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Sommet de Paris: les puissances économiques exhortées à aider à relancer les économies africaines

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Le sommet de Paris organisé pour réfléchir sur comment trouver des solutions pour relancer l’économie des pays africains, a pris fin hier mardi 18 mai 2021. Les questions à l’ordre du jour étaient, entre autres, la relance des économies africaines, la question de la dette des pays africains et la crise sanitaire. Cette grande messe qui avait réuni une quinzaine de chefs d’Etat africains et plusieurs hauts responsables européens, a livré ses conclusions.

Les objectifs visés par ce sommet étaient bien clairs : apporter des réponses de court terme et lancer des dynamiques pour lancer le « New Deal » pour l’Afrique. Dans l’optique de parvenir à relancer effectivement les économies africaines, l’ambition avait été nourrie de récolter 100 milliards de dollars. Et le président français  Emmanuel Macron a promis d’y parvenir. Mais comment ? Jupiter en a une idée ; les droits de tirage spéciaux (DTS).

Les DTS sont en fait une sorte de chèque convertible en dollars, distribué en proportion du poids spécifique des pays et de leur contribution aux ressources du FMI. Le FMI avait proposé en mars à ses membres une allocation de DTS pour aider à la relance des économies. Dans son histoire, le FMI y a recouru à quatre reprises. La dernière fois remonte à 2008, au lendemain de la crise financière.

Une réallocation massive des DTS de la part de tous les pays les plus riches

Le président Macron a expliqué comment parvenir à mobiliser les 100 milliards de dollars pour soutenir les économies africaines. « Nous sommes prêts à réallouer les droits de tirage spéciaux dont la France sera dépositaire, de telle sorte à constituer un tour de table qui s’élève au moins à 100 milliards pour l’Afrique. Cela suppose une réallocation massive de la part de tous les pays les plus riches. La France sera à ce rendez-vous » a affirmé Emmanuel Macron.

Mais pour cela, il faut compter sur l’adhésion des autres pays riches à l’idée du président français. Celui-ci s’est dit confiant et a laissé entendre que leur travail dans les prochaines semaines va être de convaincre les autres de faire le même taux d’efforts que la France à commencer par les États-Unis d’Amérique.

Dans les faits, c’est 33 milliards de dollars provenant des DTS qui avaient été prévus pour l’Afrique dont 24 milliards pour l’Afrique subsaharienne. Tous les participants ont été d’accord sur le fait que cette somme était insuffisante pour l’Afrique. La directrice du FMI Kristalina Georgieva a insisté que c’est le moment d’agir, tout en rassurant que des travaux vont être lancés dans les prochaines semaines : un travail technique qui devra aboutir à un accord politique entre le mois de juin et octobre.

L’annulation ou de la restructuration de la dette

La question de la dette des pays africains a aussi été au menu des échanges au cours du sommet. Les chefs d’Etat africains présents au sommet ont demandé l’annulation ou la restructuration de la dette. « Nous avons également parlé de l’annulation ou de la restructuration de la dette. Cela dépendra, évidemment je comprends bien, de l’attitude des bailleurs. Nous avons réussi à mettre ensemble grâce à cette conférence donc les États-Unis, la Chine et l’Union européenne qui sont tous d’accord à ce sujet de regarder dans quel sens nous pourrons obtenir cela », a indiqué le président congolais, Félix Tshisekedi, président en exercice de l’Union africaine.

Lever les brevets afin de favoriser la production du vaccin sur le continent et la vaccination massive.

Les participants à la conférence ont promis d’aider le continent sur le plan sanitaire. Ils se sont prononcés en faveur de la levée des brevets afin de favoriser la production sur le continent et la vaccination massive. Au cours de ce sommet, doléance a été faite par les dirigeants africains de permettre à ce que les vaccins anti-covid puissent être produits en Afrique. L’enjeu, a expliqué le président en exercice de l’Union africaine Félix Tshisekedi, c’est « de convaincre les populations, en contrant le « travail de sape des réseaux sociaux qui ont diabolisé la vaccination ».

« Je crois que les Africains sont sensibles à ce genre de choses. Si le produit vient d’Afrique, et qu’ils le voient et qu’ils le sachent, je crois que cela aura un impact positif là-dessus. » a-t-il appuyé.

Au sommet, engagement a donc été pris par les dirigeants de renforcer l’initiative Covax qui a permis à plusieurs pays africains de vacciner leur population. Pour ce faire, l’idée c’est d’accélérer le transfert des doses des pays développés afin de passer de 20 à 40% de personnes vaccinées sur le sol africain d’ici la fin de l’année.

Siaka CISSE (stagiaire) Avec RFI