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Sommet sur les économies africaines: «L’enjeu africain est stratégique pour la France et l’UE» Le Maire

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Bruno Le Maire

Le ministre français de l’Economie, Bruno Le Maire, s’est prononcé sur le sommet qui s’est tenu le mardi 18 mai 2021 à Paris sur la relance des économies africaines. Sur les ondes de RFI, le ministre français de l’Economie a expliqué la nécessité qu’il y a de tenir ce sommet et les conclusions attendues de celui-ci. Un extrait de son analyse ici.

C’est un sommet qu’a voulu le Président de la République pour ouvrir une nouvelle page dans l’histoire des relations du continent africain avec les autres continents. La crise a touché tous les pays, tous les continents, mais la singularité de l’Afrique c’est qu’elle n’a pas les moyens financiers aujourd’hui pour protéger et relancer son économie comme l’ont fait tous les autres continents.

Eviter le risque de décrochage, de divergence économique entre le continent africain et les puissances économiques.

Les économies développées ont consacré près de 25% de leurs richesses nationales à relancer leur économie, le plan de relance européen, le plan de relance américain. L’Afrique en a consacré à peine 2%. Donc le risque majeur que nous voulons prévenir avec le président Macron, c’est la grande divergence économique entre le continent africain qui repartirait en arrière avec le retour de la pauvreté, l’accroissement des inégalités, alors que de l’autre côté les autres repartiraient forts.

C’est un problème économique, mais aussi politique et de sécurité. Je voudrais que tous comprennent que l’enjeu africain est un enjeu absolument stratégique pour la France et pour l’Union européenne. Le président de la République s’est fortement engagé sur ce sujet et il a raison. Je pense qu’on ne voit pas assez à quel point du point de vue de notre sécurité, de la lutte contre l’immigration illégale, de la lutte contre le terrorisme, il est important de sauver les économies africaines.

Nous voulons soutenir l’entreprenariat des jeunes et des femmes

Ce n’est pas le pourcentage de dette publique qu’il faut regarder, ce qu’il faut regarder c’est la capacité fiscale des Etats. Si vous avez 60% de dette mais que vous n’avez que 5% de recettes fiscales, et bien vous n’arriverez pas à payer rembourser cette dette.  Nous voulons nous appuyer  sur un point très positif, c’est la vigueur de l’entreprenariat africain, c’est tous ces jeunes, toutes ces femmes qui veulent créer des entreprises. C’est ce qui sauvera l’économie africaine. C’est l’entreprenariat africain, cet esprit d’initiative qui se heurte souvent à des problèmes de financement que nous voulons soutenir.

Il faut que la valeur ajoutée dans les filières économiques, agricoles ou industrielles revienne en Afrique aux Africains

Il faut que les Etats africains aient un accès plus important aux financements privés, notamment les PME. C’est une des clés de la relance économique en Afrique. La deuxième, c’est la gouvernance ; c’est très important que les recettes fiscales puissent entrées.  La troisième c’est la valeur ajoutée de production. Il est important que cette valeur reste en Afrique. Il faut que dans toutes les filières de production la valeur revienne en Afrique aux Africains. Quand on prend l’exemple du Cacao, la Côte d’Ivoire représente 40% de la production du cacao, la matière première cacao, mais ne récolte que 5% des bénéfices qui sont liés au cacao. C’est une injustice considérable. Donc il faut que la valeur ajoutée dans les filières économiques, agricoles ou industrielles revienne en Afrique.