Accueil Editorial Togo: la course aux sièges de députés est lancée

Togo: la course aux sièges de députés est lancée

0

C’est ce mardi 18 décembre que les Forces armées doivent, en principe, ouvrir le bal des élections législatives 2018 au Togo. Après, suivront, soit le 20 décembre, les Togolais de toutes les autres stratifications de la société qui se rendront aux urnes, pour désigner les 91 députés de l’Assemblée nationale. Ce 14è et avant-dernier jour de la campagne électorale qui a connu, selon les chiffres officiels, 98 meetings et 17 caravanes sur l’ensemble du territoire national, a mis, comme les autres jours, à contribution, la Force Sécurité Elections (FOSE 2018) qui est chargée d’assurer l’aspect sécuritaire des opérations avant, pendant et après élections. Une fois de plus, les partis politiques, du pouvoir et de l’opposition, et des indépendants engagés dans la lutte pour l’Assemblée, ont montré toute leur détermination à refaire le Togo, non de la rue, mais entre les murs du siège du parlement. Toute chose qui n’empêche pas les autres Togolais qui ne sont pas forcément sur la même longueur d’ondes, de dire leur mécontentement du système en place, comme le prône la démocratie. Un processus démocratique qui doit être protégé par tous les acteurs, pouvoir comme opposition qui, se regardent constamment en chiens de faïence. Au Togo, le déficit de confiance a, du reste, exacerbé cette tension constante entre opposants et gouvernants, impactant quelque peu sur la relance économique.

Pourtant, les signaux ne semblent pas être au rouge. Mieux, des Togolais rencontrés dans les rues de la capitale, tout en reconnaissant que le pays pouvait vivre dans un climat socio-économique meilleur, se réconfortent par le nouveau visage que présente un pays doté de nouvelles infrastructures routières. «Ne dit-on pas que la route du développement passe par le développement de la route», questionne Mawéna, conducteur de tricycle dans la capitale togolaise, transportant des ballots de tissus. Il n’est pas le seul à relever les performances du Togo. «Les résultats obtenus par le Togo dans le cadre du programme appuyé par FEC (Facilité élargie de crédit, NDLR) sont satisfaisants malgré un contexte difficile. L’économie semble commencer à se stabiliser, la croissance devrait s’accélérer et l’inflation demeure en deçà du critère fixé par l’Uemoa (Union économique et monétaire ouest-africaine, NDLR). Par ailleurs, le programme de réformes structurelles avance. Comme il subsiste des risques, même s’ils s’atténuent, il est important que les autorités restent attachées à leur programme d’ajustement macroéconomique et de réforme… Les réformes budgétaires en cours visent à créer l’espace nécessaire pour engager les dépenses sociales et les dépenses d’infrastructures qui sont indispensables. Les autorités s’efforcent d’accroître les recettes de manière permanente, de modifier la composition des dépenses en faveur d’investissements publics propices à la croissance et d’accroître l’efficience des dépenses globales». Ainsi a parlé, chez nos confrères de Ecodafrik, Mitsuhiro Furusawa, directeur général adjoint et président par intérim à l’issue des débats du conseil d’administration sur le Togo.

C’est dire combien, ces élections législatives constituent un enjeu majeur pour le Togo, dont les fils et filles restent convaincues que le socle de cette croissance économique ne peut que se bâtir sur la paix, en commençant par des scrutins transparents et inclusives. C’est en cela que le rôle du gouvernement est encore plus crucial, lui qui a le devoir d’assurer la sécurité de tous les Togolais sans exclusif, même ceux qui désirent manifester leur colère dans la rue, dans les règles fixées par la Constitution.

Par Wakat Séra