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Trafic d’espèces protégées : 5 présumés trafiquants déférés à la prison civile de Lomé

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Cinq présumés trafiquants arrêtés en flagrant délit de détention, de circulation et de la commercialisation illégale de trois grosses défenses d’éléphants le 13 octobre 2020 à Attiégou, un quartier périphérique de Lomé, ont été déférés à la prison civile de Lomé, le 16 octobre 2020. L’arrestation a été possible grâce aux agents de l’Office Central de Répression du Trafic Illicite des Drogues et du Blanchiment (OCRTIDB) et du Ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières (MERF) en collaboration avec EAGLE-Togo.

Ces présumés trafiquants qui ont été interpellés au moment où ils s’apprêtaient à écouler les grosses défenses d’éléphants, une espèce intégralement protégée par les lois nationales et la convention CITES, sont impliqués dans un réseau criminel international très organisé. Ils faisaient passer en contrebande, les défenses d’éléphants à travers les frontières de la sous-région, notamment du Bénin d’où proviennent les défenses d’éléphants.

Une fois arrêtés, les nommés BOUYO Essozimna, DAGLO Kossi (grand féticheur), GAGNON Kodjo, ASSIH Manèyassouwé et ZODOGADJI Grégoire sont d’abord mis en garde à vue  à l’OCRTIDB, avant d’être déférés à la prison civile de Lomé après avoir reconnu les faits à eux reprochés devant le procureur. Ils encourent une peine de prison allant d’un à cinq ans et d’une amende d’un (01) million à cinquante (50) millions de Francs CFA.

Les présumé trafiquants dont quatre sont de nationalité togolaise et ZODOGADJI de nationalité béninoise, ont été pris par les éléments de l’OCRTIDB en pleine négociation de vente de trois défenses d’éléphants qu’ils ont minutieusement emballées dans un pagne avant de les dissimuler dans deux sacs à céréales. Après la saisie des défenses d’éléphants, une perquisition au domicile du sieur DAGLO où étaient cachées les défenses, n’ont permis d’avoir aucun autre objet ou pointe d’ivoire. Dans leurs premières déclarations, les présumés trafiquants ont reconnu les faits qui leurs ont été reprochés.

Pourtant, le nouveau code pénal dans son volet environnement renforce la protection de la faune et la flore. L’article 761 de ce code dispose : « La destruction et la commercialisation, directe ou indirecte, sans droit d’espèces animales ou végétales protégées en vertu des dispositions législatives et réglementaires en vigueur et des conventions internationales auxquelles la République du Togo est partie est punie d’une peine d’un à cinq ans d’emprisonnement et d’une amende d’un million à cinquante millions sans préjudice de toute autre disposition du présent code ».

Et, l’article  796 de ce même code exprime : « Quiconque fait circuler, vend, importe, exporte ou fait transiter le animaux sauvages, vivants, des trophées sans autorisation est puni d’une peine d’emprisonnement d’un à six mois et d’une amende de cent mille à cinq cent mille francs CFA ou de l’une de ces deux peines »

Cette arrestation concernant le trafic de l’ivoire réalisée par l’OCRTIDB fait suite à l’opération d’arrestation du 27 juillet dernier à Kara où 4 trafiquants avaient été appréhendés en possession de 6 défenses d’éléphants. Le constat est clair, le trafic de l’ivoire ne faiblit pas. Pourtant le commerce international de l’ivoire est déclaré illégal depuis 1989, mais les populations d’éléphants d’Afrique continuent de décroître. Chaque année, 20 000 à 30 000 éléphants sont tués pour leurs ivoires, selon le Fonds Mondial pour la Nature (WWF) ; équivalent entre 50 à 80 par jour.

EAGLE-Togo