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Taiwan: 1 505 victimes de persécutions politiques innocentées

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Le vice-président Chen Chien-jen se prépare à couper les fils barbelés qui symbolisent la suppression des casiers judiciaires de 1 505 victimes de persécutions politiques, le 9 décembre, au parc mémorial Jing-Mei de la Terreur blanche, à New Taipei

1 505 victimes de persécutions politiques ont été innocentées lors d’une cérémonie qui s’est tenue le 9 décembre au parc mémorial Jing-Mei de la Terreur blanche, à New Taipei. Cette initiative s’inscrit dans les efforts du gouvernement visant à faire progresser la justice transitionnelle en réparant les torts judiciaires.

Le vice-président Chen Chien-jen [陳建仁] accompagné de quelques 250 victimes rescapées et membres de familles de victimes ont participé à l’évènement qui était organisé à la veille de la Journée des droits de l’homme. Chen Chien-jen a coupé des fils de fer barbelé enroulés autour d’un rouleau contenant les noms des victimes pour symboliser la suppression de leurs casiers judiciaires. Un chant cérémoniel de l’ethnie atayal a également été interprété en l’honneur des 27 Aborigènes présents sur cette liste.

Selon Chen Chien-jen, en tant que pays de justice, de compassion et d’amour, Taiwan a le devoir de faire face à ce chapitre de son histoire et de se livrer à une réflexion sincère permettant de tirer les leçons de ses erreurs passées.

En plus de corriger ces injustices, le gouvernement est résolu à mettre au jour les vérités historiques, à promouvoir la réconciliation, à restaurer la confiance, à renforcer l’éducation aux droits de l’homme et à mieux enraciner la justice et la diversité au sein de la société, a-t-il déclaré.

Les avancées dans ces domaines aideront à construire un avenir meilleur pour Taiwan, basé sur les principes de la démocratie, de la liberté et de l’Etat de droit, tout en s’assurant que le pays continue à faire briller le flambeau des droits de l’homme en Asie, a ajouté Chen Chien-jen.

Cette série de disculpations est la seconde en date depuis la suppression des casiers judiciaires de 1 270 victimes de persécutions politiques en octobre 2018. Toutes ces condamnations injustes ont eu lieu entre le 15 août 1945, qui marqua la fin de 50 ans de colonisation japonaise, et le 7 novembre 1992, quand fut levée de la loi martiale dans les îles périphériques de Kinmen et Matsu, soit 5 ans après la disparition de celle-ci sur l’île principale de Taiwan.

La cérémonie à Jing-Mei était conjointement organisée par la Commission pour la justice transitionnelle et le Musée national des droits de l’homme. Établie en mai en vertu de la Loi sur la promotion de la justice transitionnelle, la commission a pour tâche de déclassifier les archives politiques, de conduire des enquêtes et de procéder à des restitutions auprès des victimes.

Inauguré en mai et géré par le ministère de la Culture, le Musée national des droits de l’homme est la principale infrastructure nationale pour la collecte et la préservation des documents et de matériaux historiques relatifs aux droits de l’homme pendant la période allant de 1945 à 1992. En plus du site de Jing-Mei, le musée est aussi en charge de la gestion du parc mémorial de la Terreur blanche de l’île verte, dans le district de Taitung, au sud-est de Taiwan.

Source Taiwan Info