Accueil A la une Appel à incendier le palais du Moogho Naaba: les journalistes Lookmann Sawadogo...

Appel à incendier le palais du Moogho Naaba: les journalistes Lookmann Sawadogo et Alain Alain relaxés

0

Le verdict du procès des prévenus dont Marcel Tankoano et 9 autres, dans l’affaire dite appel à incendier le palais du Moogho Naaba Baongho, a été prononcé ce vendredi 7 juillet 2023 par le Tribunal de Grande Instance (TGI) de Ouaga 1. Le juge a prononcé des sanctions allant de 48 mois de prison avec des amendes variant de 1 à 5 millions FCFA, le tout ferme, pour six prévenus (Marcel Tankoano, Abdoul Karim Baguian, Pascal Zaïda, Désiré Guinko, Boukaré Tapsoba et Karim Koné). Le prévenu Souleymane Belèm a été condamné à six mois de prison mais avec sursis. Les deux journalistes dans ce dossier que sont Lookmann Sawadogo et Alain Traoré dit « Alain Alain », et Boukary Conombo, reconnus non coupables, ont obtenu la relaxe.

Cela fait un mois jour pour jour que s’était ouvert le procès de Marcel Tankoano et neuf autres personnes, soit le 7 juin dernier. Le verdict de ce jugement qui était très attendu par les populations burkinabè a été prononcé ce vendredi 7 juillet 2023, au Tribunal de Grande Instance (TGI) de Ouaga 1. Les membres du Front uni pour le Faso (FUF), Marcel Tankoano, Désiré Guinko, Pascal Zaïda, Boukaré Tapsoba, Karim Koné, Boukary Conombo, ainsi que les journalistes Lookmann Sawadogo et Alain Traoré dit « Alain Alain » et Abdoula Karim Baguian connu sous l’appellation de « Lota », avaient été inculpés par rapport à des diffusions des audios appelant à la fois à aller brûler le palais royal du Moogho Naaba Baongho et à la protéger en même temps.  

Après la phase de l’instruction, des interrogatoires à la barre, des observations et réquisitions, suivies de celle de la plaidoirie et des derniers mots des prévenus à la barre, le tribunal s’est prononcé sur cette affaire qui visait selon la justice burkinabè à troubler l’ordre public et par-delà créer une crise en vue de renverser la Transition du capitaine Ibrahim Traoré. Sur la base de la requalification des faits, on note trois charges retenues contre sept membres inculpés du FUF que sont « l’incitation à attroupement » ; « la mise en danger de la vie d’autrui » et « la complicité pour non dénonciation de délit ».

Le présumé cerveau de l’affaire, Marcel Tankoano, a été condamné à « 48 mois de prison et une amende de 5 millions FCFA, le tout ferme », soit quatre ans de prions ferme. Pascal Zaïda et Abdoula Karim Baguian dit « Lota » écope d’une d’emprisonnement de « 30 mois et deux millions FCFA d’amende, le tout ferme », soit deux ans et demi. Le prévenu Boukaré Tapsoba lui prend « 24 mois (deux ans) de prison et un million FCFA d’amende, le tout également ferme ». Le porte-parole du FUF, Désiré Guinko, a été condamné à « 18 mois (1 an et demi) de prison et un million FCFA d’amende, le tout ferme ». Le juge a condamné Karim Koné pour « 12 mois (un an) de prison et un million FCFA d’amende, le tout ferme ». Souleymane Belèm lui s’en sort avec un sursis pour une peine de six mois de prison.

Marcel Tankoano et ses camarades (Zaïda, Guinko, Tapsoba, Koné et Lota) sont par ailleurs condamnés « solidairement aux dépens ». Les prévenus ont deux jours pour faire appel.

L’avocat des journalistes « satisfait » du verdict

Pour le Conseil des journalistes Lookmann Sawadogo et Alain Alain, le tribunal correctionnel du TGI de Ouaga 1 a rendu une décision « sage » et « courageuse ».

« En ce qui nous concerne, une décision de renvoi des fins de la poursuite a été prononcée au bénéfice de Traoré Alain dit « Alain Alain » et de Lookmann Sawadogo. C’est-à-dire dans des termes assez simples que les poursuites qui ont été engagées par le procureur pour complicité de non dénonciation contre ces deux personnes ont été rejetées par le tribunal. Alors ils sont reconnus non coupables et son libres des faits qui leurs sont reprochés », s’est exprimé Me Mohamadou Paré.

Quant à son appréciation sur la décision du juge rendue dans cette affaire, il a indiqué que pour ce qui concerne ses clients, « une décision courageuse a été rendue ce matin ». « Vous avez suivi avec nous tous les débats qui ont eu lieu, des débats qui ont tantôt penché vers l’infraction d’atteinte à la sureté de l’Etat et les avocats ont plusieurs fois martelé que ce ne sont pas pour ces faits-là qu’ils sont poursuivis devant la juridiction correctionnelle, a signifié Me Paré, poursuivant que « le tribunal a rendu une décision sage mais une décision courageuse parce que vous connaissez l’environnement de ce dossier qui est sensible ».

Cet avocat qui s’est dit « entièrement satisfait » du verdict appelle les Burkinabè à « faire confiance » en leur justice.

Par Bernard BOUGOUM