Accueil Editorial Attaque terroristes: Aguelhok, camp martyr!

Attaque terroristes: Aguelhok, camp martyr!

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Dix Casques bleus tchadiens ont trouvé la mort dans cette attaque du camp d'Aguelhok (Ph: news.un.org)

Aguelhok vient encore d’être frappée par les djihadistes. L’attaque qui a visé le camp de cette commune située dans la région de Kidal, au Mali et revendiquée par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) est créditée du plus lourd bilan macabre enregistré par la Mission des Nations Unies au Mali (Minusma). 10 morts, tous soldats du contingent tchadien et 25 blessés. C’est la comptabilité de cette énième horreur perpétrée contre la Minusma qui malgré la position statique défavorable qui est la sienne, tient en respect, tant que faire se peut, les djihadistes qui ont fait du nord du Mali leur quartier général. Certes, Aguelhok n’en n’est pas à sa première attaque terroriste. En 2012, déjà, ce camp a vu plus de 150 militaires maliens massacrés dans une offensive meurtrière menée par des terroristes de Aqmi, Ansardine et du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) qui dictaient leur loi dans cette partie du pays. D’autres assauts et autres exactions contre les populations ont visé la localité mais leur ampleur, notamment en ce qui concerne la force onusienne au Mali n’a jamais égalé l’horreur du dimanche 20 janvier dernier. Ce cadeau de nouvel an est d’autant plus amer à avaler par les hommes de la Minusma que ceux-ci étaient loin de s’attendre à cette attaque dite complexe.

Pourquoi le contingent tchadien a-t-il été pris pour cible et pleure autant de soldats, même si la riposte de la Minusma a fait également très mal dans le camp des djihadistes? Il faut dire que le Tchad dans la région sahélo-saharienne est considéré comme étant à l’avant-garde de la lutte anti-terroriste, en témoignent, du reste, la présence de ses soldats sur plusieurs fronts, contre la nébuleuse secte islamiste Boko Haram ou les djihadistes du même accabit qui sévissent dans le sahel africain. De même, c’est le Tchad qui abrite le Quartier Général de la Force Barkhane qui mène régulièrement des raids destructeurs contre les terroristes au Mali, au Niger, ou au Burkina Faso. C’est encore le Tchad qui, en recevant, le même dimanche 20 janvier, en grande pompe, le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a suscité le courroux des djihadistes qui considèrent Israël comme leur «pire ennemi» à cause du conflit palestinien, dans lequel les «barbu» du Sahel affichent un soutien sans ambages à Mahmoud Abbas et les siens. Les Djihadistes voit donc d’un très mauvais œil, la reprise des relations diplomatiques entre Ndjamena et Ramallah, comme annoncé par le premier ministre israélien. Pire, Tel Aviv, par la voix de l’hôte de Idriss Deby Itno, a affirmé sa volonté de s’impliquer dans la lutte contre le terrorisme au Sahel et dans la région du Lac-Tchad. Comme si les raisons de l’attaque ne pouvaient se limiter à celles sus citées, les «fous de dieu» ont peut-être voulu utiliser des symboles comme la date du 20 janvier marquant le 58è anniversaire de création de l’armée malienne et comme nous l’avons souligné plus haut la triste frappe de forces djihadistes coalisées du 25 janvier 2012 contre le camp d’Aguelhok qui a fait 153 soldats maliens tués.

En attendant, le G5 Sahel, qui reste encore une force sans…force, le nerf de la guerre lui faisant cruellement défaut malgré mille et une promesses de partenaires, se met difficilement en place. Poussée par ses membres fondateurs que sont le Mali, le Tchad, la Mauritanie, le Niger et le Burkina Faso et sous la houlette de la France, cette entité devrait, selon ses objectifs, apporter la réplique aux djihadistes et autres grands bandits qui, lentement, mettent le Sahel sous coupe réglée.

Par Wakat Séra