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Attaques terroristes: de Bamako à Londres en passant par Paris

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Quelle stratégie pour venir à bout du terrorisme? (Ph. d'illustration- lequotidien.lu)

De Bamako à Londres en passant par Paris! Itinéraire de rêve pour un bon touriste à qui s’offrirait des merveilles comme les vestiges historiques de Gao et Tombouctou au Mali, la splendide Tour Eiffel en France et le mythique Big Ben d’Angleterre. Mais ce trajet évoque plutôt le cauchemar et la peur, compte tenu des attaques terroristes itératives qui touchent ses villes prises pour cibles par les «fous de Dieu». Plus que jamais, les intérêts occidentaux, que ce soit  sur le vieux continent ou en Afrique sont une fois de plus dans l’œil des djihadistes qui écument le monde et sèment la terreur et surtout la mort, soit disant au nom d’une religion dont les fondamentaux sont pourtant le pardon, la tolérance, l’amour et la paix.

Traqués par les forces Barkhane et les armées locales dans un Sahel qu’ils ont érigé en QG, les djihadistes s’en prennent pêle-mêle aux civils et aux militaires. C’est ainsi que la comptabilité macabre de leurs derniers assauts contre le campement de Kangaba fait état de quatre civils de plusieurs nationalités et un militaire malien tués. Presque simultanément, alors qu’avec l’aide des troupes françaises de Barkhane et de la Mission des nations unies au Mali, les terroristes sont poursuivis sans répit, leurs «frères» extrémistes frappaient à Londres dans une mosquée symbole désormais de dialogue inter-religieux après avoir été un foyer de l’Islam radical. Le modus operandi demeure le même consistant, à lancer un véhicule contre la cible et à achever l’odieuse entreprise par des armes de guerre, à poing ou blanches. A Paris aussi, et encore sur les Champs Elysées où il y a peine deux mois un pauvre policier a été attaqué et tué par un djihadiste, c’est un homme, qui a percuté, ce lundi 19 juin, un fourgon de gendarmes. Fort heureusement, il n’a pu mettre son triste dessein à exécution, les bonbonnes de gaz et les armes cachées dans sa voiture ne lui ayant été d’aucune utilité, lui-même étant mort sur le champ, ou les Champs si vous voulez.

Comme à bout de souffle ou reprenant un autre souffle, les djihadistes multiplient les attaques, frappant par surprise et surtout lâcheté. L’asymétrie de leurs attaques n’étant enseignée dans aucune école de guerre, la lutte pour les décapiter n’en devient que plus aléatoire. De plus, bien que fichés parfois comme individus dangereux, ils passent régulièrement, parfois avec une facilité déconcertante, entre les mailles de services policiers pourtant très rigoureux de l’Occident. Bénéficient-ils de complicité à des degrés insoupçonnés ? En tout cas, en Afrique où Emmanuel Macron demande une implication plus forte des Etats, ces terroristes se fondent dans la population, comme «monsieur tout le monde» et opèrent donc avec une facilité déconcertante. La porosité des frontières conjuguée à l’inefficacité des services de renseignements et la faiblesse des armées peu dotées, rendent malheureusement plus aisée les sordides offensives des djihadistes.

A se fier aux récents messages des chancelleries occidentales à l’endroit de leurs ressortissants vivant en Afrique, on peut logiquement se demander à quel pays le tour, après le Mali qui, du reste subi presqu’au quotidien les assauts de «barbus» guidés par une idéologie de plus en plus extrémiste et haineuse.

Par Wakat Séra