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Audit de l’Assemblée nationale: un plan pour « liquider » Alassane Bala Sakandé (Avocats)

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Suite à l’audit de l’Assemblée nationale par l’Autorité supérieure de contrôle d’État et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) qui a relevé des irrégularités de plus de 13 milliards de francs CFA sous la présidence de Alassane Bala Sakandé, les avocats de ce dernier ont rencontré la presse, ce jeudi 16 mars 2023, pour donner leur part de vérité sur cette affaire qui incrimine leur client. Selon les conseils de M. Sakandé, cet audit qui est « illégal », n’est qu’un plan ourdi par l’ancien président de Transition, le Lieutenant colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba pour « liquider leur client qui semblait «représenter une menace» pour son pouvoir et dont l’ASCE-LC n’a été que «la main exécutante».

Une semaine après la présentation des résultats de l’audit de l’Assemblée nationale faisant état de plus de 13 milliards de francs CFA d’irrégularités sous la présidence de Alassane Bala Sakandé, ses avocats dénoncent un règlement de compte dont il serait victime de la part de l’ancien président de la Transition burkinabè, le Lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba.

Les conseils de M. Sakandé ont accusé, le jeudi 16 mars 2023, devant la presse, l’ancien président Damiba de vouloir, par cette affaire, «liquider» leur client qui semblait «représenter une menace» pour son pouvoir. Ils ont rappelé que leur client a été arrêté et «séquestré», le 27 mars 2022, «sans aucun reproche», par la Gendarmerie sous ordre du lieutenant-colonel Damiba. L’ancien président de l’Assemblée nationale a été interdit de voyage «sans aucune raison», selon ses conseils qui ont indiqué qu’il a été victime de «harcèlements moraux et physiques».

Alassane Bala Sakandé, président de l’Assemblée nationale du Burkina Ph. Daouda ZONGO @wakatsera.com

«C’est dans cette foulée que la décision d’auditer l’Assemblée nationale a été prise par le président Damiba», a laissé entendre Me Willy Dieudonné. Pour ces avocats, l’Autorité supérieure de contrôle d’État et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) n’a été que «la main exécutante» à travers cet audit qui a pour but de «détruire» l’ancien président de l’Assemblée nationale. Ils ont dénoncé des informations «totalement erronées véhiculées à dessein» par cette institution et des «attaques personnelles» contre leur client.

Me Willy Dieudonné et ses collègues se convainquent que l’audit visait personnellement leur client.  «Sinon pourquoi limiter le contrôle aux exercices 2018 à 2021 qui se trouvent être exclusivement la période de gestion de notre client? Pourquoi dans la même législature, exclure certaines gestions et ne viser que la sienne?», ont-ils questionné. Les avocats ont assuré que Alassane Bala Sakandé ne s’oppose pas à un contrôle de sa gestion, précisant que ce dernier a instauré sous son magistère l’audit interne au sein de l’Assemblée nationale.

«L’audit est totalement illégal»

Mais les avocats de M. Sakandé ont souligné le caractère illégal de l’audit dont l’Assemblée nationale a été l’objet. «Pour notre client, cet audit est totalement illégal et ne doit mériter aucun égard», ont-ils confié. Dans la conduite de l’audit, ils ont relevé des irrégularités. «La conduite de l’audit a été faite au mépris de toutes les règles qui régissent le principe du contrôle», a fait savoir Me Antoinette Ouédraogo pour qui l’ASCE-LC «s’est contentée d’un rapport provisoire».

«En politique, nous savons que les détournements de pouvoir de ce genre pour servir le prince du moment ont toujours existé. C’est assez malsain mais ainsi va le monde de la politique avec ses coups bas et ses intrigues», ont commenté les conseils de l’ex-président de l’Assemblée nationale burkinabè.

L’Assemblée nationale du Burkina Faso

Le jeudi 9 mars 2023, l’Assemblée nationale par l’Autorité supérieure de contrôle d’État et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) a informé, au cours d’une conférence de presse, que l’audit de l’Assemblée nationale a détecté plus de 13 milliards de francs d’irrégularités entre 2018 et 2021, soit la durée de la présidence de Alassane Bala Sakandé. Le Premier ministère et la Présidence du Faso ont également été audités par l’ASCE-LC.

Par Siaka CISSE