Accueil Economie Bitumage des RN 21 ET 10: «Le goudron est quasiment chez les Samo»...

Bitumage des RN 21 ET 10: «Le goudron est quasiment chez les Samo» (Eric Bougouma)

0

Le ministre burkinabè en charge des Infrastructures, Eric Bougouma, assisté par une forte équipe composée des techniciens de son département, s’est rendu le jeudi 17 mai 2018 sur les chantiers des Routes nationales 21 et 10 notamment les  tronçons Didyr-Toma-Tougan, long de 84 KM et Tougan-Dédougou, long de 91 KM, pour constater l’avancement des travaux. Malgré le « retard important » qui a été constaté sur les deux chantiers, M. Bougouma s’est réjoui du fait qu’enfin « le goudron est quasiment chez les Samo», l’ethnie autochtone des principales localités concernées dans cette partie du Centre-ouest et Nord-ouest du Burkina.

Cette sortie qui s’inscrit dans le cadre des tournées d’inspection des chantiers du ministère des Infrastructures a permis à l’équipe technique et administrative de Eric Bougouma, de constater de visu sur le terrain, le travail abattu par les trois entreprises qui ont en charge le bitumage du linéaire (Didyr-Toma-Tougan et Tougan-Dédougou) qui fait 175 kilomètres et dont les travaux des trajets ont débuté le 15 juin 2017 pour le premier tronçon et le 16 août 2016 pour le deuxième.

Le premier responsable des Infrastructures au Burkina, Eric Bougouma

« Le goudron est quasiment chez les Samo. Globalement sur les deux chantiers dans cette région de la Boucle du Mouhoun dans le Sourou et le Nayala, nous sommes satisfaits de l’état d’avancement des travaux », a déclaré le ministre Bougouma. Sur le premier projet (Didyr-Toma-Tougan), situé sur la RN21, le retard est dû aux difficultés de démarrage du projet qui sont liées « d’une part à des problèmes techniques objectifs, puisqu’il y a un déplacement de l’axe de la route » qu’il fallait impérativement « recaler » car l’axe de la route est fixé en tenant compte des données géographiques, a fait savoir M. Bougouma, poursuivant que « le deuxième facteur de retard sur ce premier projet concerne un déficit d’eau pour effectuer convenablement les travaux ».

Mais pour le ministre des Infrastructures, malgré le fait que ces deux facteurs mis ensemble ont occasionné le retard, « aujourd’hui on peut dire que des deux côtés, il y a un avancement significatif parce que sur le premier lot entre Didyr et Toma, la Compagnie Sahélienne des Entreprises (CSE) est à l’œuvre et on constate un avancement significatif sur les travaux de terrassements ». Sur le deuxième lot (Toma et Tougan) du tronçon de la RN21, la société Oumarou Kanazoé (OK) qui exécute le projet, « a pris des dispositions pour doubler son équipe afin d’accélérer les travaux et cela permettra, dans l’ensemble d’accélérer les travaux et de rattraper le retard, ou en tout cas, le réduire considérablement », a affirmé, l’air confiant, Eric Bougouma.

Le ministre des Infrastructures Eric Bougouma et son équipe technique visant le tronçon Didyr-Toma-Tougan en chantier

Pour ce qui est du tronçon Tougan-Dédougou, long de 91 kilomètres, situé sur la RN10, exécuté par la Société des Routes et des Bâtiments (SOROUBAT) « il y a là aussi un retard significatif mais nous avons aussi des motifs de satisfaction », selon le premier responsable des Infrastructures burkinabè qui a noté sur ce trajet deux faits majeurs « très encourageant » que sont « la fin des travaux du pont du Fleuve Mouhoun et le revêtement de la chaussée de plus de dix kilomètres en partant de Dédougou vers Tougan ».

Face à la demande des entreprises de prolonger le délai, le ministre a rétorqué que « si on doit s’en tenir à la volonté des entrepreneurs, on va prolonger inutilement et de façon déraisonnable la prolongation des délais ». « Les délais contractuels doivent être respectés faute de quoi les sanctions qui conviennent vont être appliquées tenant compte bien entendu des facteurs objectifs qui peuvent être à la base des retards », a-t-il laissé entendre.

Belkadi Sid Ahmad Abdelaziz, chef de la mission de contrôle CIRA-SA-TED

Le chef de la mission de contrôle CIRA-SA-TED du tronçon Didyr-Toma-Tougan, Belkadi Sid Ahmad Abdelaziz, a rassuré que les entreprises CSE et OK vont essayer de réaménager leur planning de sorte « à rattraper au maximum le retard à partir de la première pluie et de ne pas aller au-delà de mars 2019 ».

Pour le tronçon Didyr-Toma-Tougan, les travaux à réaliser comprennent essentiellement « l’installation générale du chantier ; le débroussaillage et le nettoyage de l’emprise de la route ; les déplacements et réservations de réseaux divers (électricité, eau, téléphone, etc) ; les terrassements ; les constructions d’ouvrages d’assainissement et de drainage (dalots, caniveaux, fossés, ouvrages de protection, etc) ; la mise en œuvre des couches de la chaussée en graveleux latéritique naturel ; le revêtement de la chaussée (7 m de large) en enduit superficiel bicouche et des accotements (1,50 m de large) en enduit superficiel monocouche ; la mise en place de la signalisation et des dispositifs de sécurité routière et la mise en œuvre des mesures compensatrices environnementales et sociales ».

Eric Bougouma buvant l’eau d’un forage solaire créer par l’entreprise CSE au profit d’une école primaire

Pour le deuxième tronçon Tougan-Dédougou, les travaux à réaliser sont essentiellement « la réalisation des travaux préparatoires préalables aux travaux de terrassement ; le déplacement éventuel des réseaux dans les traversées urbaines (électricité, eau, téléphone, éclairage, etc) ; les terrassements (élargissements par redans de la plateforme) ; la fourniture et la mise en œuvre des matériaux des couches de fondation et de base ; la fourniture et la mise en œuvre d’enduit superficiel bicouche ou tricouche sur la chaussée ; la construction d’un pont en béton armé de 75 cm sur le fleuve Mouhoun ; la création, le remplacement et le rallongement des ouvrages de traversées hydrauliques ; la construction de deux postes de péages à la sortie de Dédougou et à l’entrée de Tougan et la construction de poste de pesage à la sortie de Douroula ».

Le tronçon Didyr-Toma-Tougan a été cofinancé par la Banque ouest africaine de développement (BOAD) à hauteur de 8 786 455 169 FCFA de 89,43% et de l’Etat burkinabè à hauteur de 10,57% pour un délai d’exécution de 17 mois. Le deuxième tronçon Tougan-Dédougou a été cofinancé par la BID et l’Etat burkinabè à hauteur de 24 586 120 293 FCFA pour un délai d’exécution de 26 mois.

Par ailleurs le ministre Bougouma a annoncé pour bientôt le démarrage du Bitumage Ouahigouya-Tougan car des fonds arabes ont permis de « boucler entièrement » le financement et une mission d’évaluation vient de prendre fin.

Par Bernard BOUGOUM