Le rapport 2023 de l’Autorité supérieure de contrôle d’État et de lutte contre la corruption (ASCE-LC), présenté aux hommes et femmes de médias, ce vendredi 4 juillet 2025 au siège de la structure à Ouagadougou, révèle « 44,4 milliards de francs CFA d’irrégularités (qui ont été) constatées au niveau des missions planifiées », au titre des audits et contrôles.
Les responsables de l’Autorité supérieure de contrôle d’État et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) ont rendu public, ce vendredi 4 juillet 2025, le Rapport Annuel Général d’Activités (RAGA) de l’institution au titre de l’année 2023.
Selon le document subdivisé en trois tomes, l’Etat a subi une perte évaluée « plus de 30 milliards FCFA dont 25,3 milliards FCFA issus des enquêtes et investigations pénales ». Il ressort également que « 44,4 milliards FCFA d’irrégularités » ont été constatées au niveau des missions planifiées et « 82,6 milliards FCFA d’irrégularités financières détectées dans les audits commandés ». Le total des préjudices est estimé à « plus de 150 milliards FCFA d’enjeux financiers, traduisant à la fois l’ampleur des défis et l’importance des mécanismes de contrôle ».

Le Contrôleur Général d’État, Lassané Compaoré, entouré de ses proches collaborateurs, a indiqué que le RAGA 2023 est présenté en trois tomes complémentaires : « Tome 1 : Les moyens mis à la disposition de l’ASCE-LC au cours de l’année 2023 ; Tome 2 : Les activités de prévention, de contrôle et de coordination et Tome 3 : Les activités de suivi des recommandations et des actions en justice ».
« L’année 2023 fut à la fois exigeante et porteuse de progrès. Elle a permis à l’ASCE-LC de « consolider ses acquis structurels et renforcer son ancrage institutionnel ; mettre en œuvre des initiatives innovantes en matière de contrôle administratif, de prévention et de sensibilisation ; produire des résultats concrets et, mesurables, au bénéfice des citoyens, des usagers du service public, et de la gouvernance nationale », a déclaré M. Compaoré qui souligne qu’en 2023, l’ASCE-LC a mené diverses activités de sensibilisation pour prévenir la corruption et sensibiliser les citoyens sur les méfaits de la corruption et des infractions assimilées.
Il a signifié qu’au chapitre de la déclaration d’intérêts et de patrimoine, par exemple, la plateforme en ligne, a facilité l’inscription de « 4 004 sur 7 056 assujettis et 2 959 déclarations effectuées ». En matière d’audits et de contrôles, des faiblesses, des irrégularités et des dysfonctionnements ont été décelés et le préjudice subi par l’Etat, évalué. Dans la rubrique de la participation citoyenne, des plaintes et dénonciations ont été enregistrées. Le préjudice causé à l’Etat par les infractions pénales a été également évalués.

Ainsi, des dossiers d’enquêtes pénales bouclées ont été transmis aux juridictions. « Les décisions judiciaires ont abouti à des peines de prison et des condamnations pécuniaires importantes, bien que des appels aient parfois entraîné une atténuation des sanctions », a rassuré le Contrôleur Général de l’Etat.
Il faut noter que les profils des personnes mises en cause varient, allant d’anciens membres du gouvernement et des agents publics de l’Etat, des hauts cadres dont des ex-députés, ex-ambassadeurs, ex-directeurs de cabinet et des magistrats.
Par Bernard BOUGOUM