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Burkina: «En matière de recrutement, le 1er principe est l’égalité des chances pour tous les candidats» (Samson Traoré, DG AGRE)

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Le directeur général de l'Agence Générale de Recrutement de l'Etat (AGRE), Samson Traoré

Le directeur général de l’Agence Générale de Recrutement de l’Etat (AGRE) du Burkina Faso, Samson Traoré, a indiqué qu’«en matière de recrutement, le premier principe est l’égalité des chances pour tous les candidats», dans un entretien accordé à Wakat Séra où il répond sans langue de bois aux questions en lien avec l’organisation des concours professionnels et directs de la session 2023. M. Traoré a rassuré que dans l’ensemble, les concours se sont «bien déroulés dans la sérénité». Au total, «87 concours (directs) ont été administrés sur table avec un effectif de 1 969 736 candidatures, pour un nombre de postes à pourvoir de 7 218» et «41 concours directs administrés en ligne ont concerné 8 228 candidats», a détaillé entre autres, le DG de l’AGRE.

Wakat Séra: Comment se sont déroulés les concours directs qui viennent de prendre fin ?

Samson Traoré, DG AGRE: Merci bien à vous pour l’honneur que vous nous faites en venant auprès de nos services pour avoir la primeur de l’information. Au nom de monsieur le Ministre d’Etat, Ministre de la Fonction Publique, du Travail et de la Protection Sociale, transmettez tous nos remerciements à votre rédaction pour nous avoir accordé cet entretien. L’administration des épreuves des concours directs s’est déroulée en deux phases. La première phase a concerné les compositions en ligne ou compositions électroniques et la deuxième phase, les compositions sur table. Les compositions électroniques (en ligne) se sont déroulées du 6 au 10 août 2023 à l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature (ENAM). Quant aux compositions sur table, elles se sont déroulées du 12 au 27 août dans les 13 chefs-lieux de région. Dans l’ensemble, toutes ces compositions se sont déroulées dans la sérénité à partir du moment où nous n’avons pas enregistré d’incident majeur.

Pour ce qui concerne les compositions en ligne, 41 concours directs ont été administrés en ligne. Et à ce niveau, il faut préciser qu’il y a deux volets. Un premier volet de la composition pour les personnes vivant avec un handicap et un autre volet de la composition a concerné les personnes ne vivant pas avec un handicap. Les compositions en ligne ont concerné 8 228 candidats. A la date d’aujourd’hui, tous les résultats d’admissibilité aux concours directs administrés en ligne ont été publiés.

En ce qui concerne les compositions sur table, nous pouvons dire aussi qu’elles se sont bien déroulées dans la sérénité du 12 au 27 août dans les 13 chefs-lieux de régions. Au total 87 concours ont été administrés sur table avec un effectif de 1 969 736 candidatures. Le nombre de postes à pourvoir pour les concours directs est de 7 218. Il faut dire que les mêmes candidats peuvent être inscrits à plusieurs concours. Durant cette période des compositions, tous les établissements, notamment à Ouagadougou et comme en région, ont été mobilisés. Plus de 200 établissements ont été mobilisés sur la période.

Le DG de l’AGRE rassure que les concours se sont bien déroulés dans la sérénité

Quels sont les critères qui ont prévalu pour la sélection des établissements ?

Le critère mis en avant est la capacité d’accueil de l’établissement. Des établissements publics comme privés ont été retenus. Et on peut dire que cela a permis le bon déroulement des concours de la session de 2023. C’est le lieu pour moi de remercier au nom de Monsieur le Ministre d’Etat, Ministre de la Fonction Publique, du Travail et de la Protection Sociale, les responsables d’établissements qui ont bien voulu mettre à notre disposition leurs établissements durant toute la période.

Quelles sont les difficultés majeures rencontrées au cours de cette session des concours professionnels ?

Les difficultés majeures rencontrées sont liées à la perturbation du réseau et l’insuffisance des salles de composition en ligne. Ce qui nous a amené à reprogrammer certains concours professionnels. Vous n’êtes pas sans savoir que le problème de la connexion internet est général au Burkina Faso. Ce problème a conduit à la reprogrammation de deux (02) concours professionnels : les concours des secrétaires administratifs et des administrateurs des services financiers du fait de la défaillance de la connexion. Cette reprogrammation avait pour but de garantir l’égalité des chances à tous les candidats. Même si c’est un seul candidat qui n’a pas réussi à se connecter pour participer à un concours administré en ligne, au nom du principe d’équité, nous sommes obligés de reprendre ledit concours.
En ce qui concerne les compositions sur table, les difficultés sont d’ordre infrastructurel. Il s’agit notamment du manque de tables-bancs dans certains établissements ou l’insuffisance de capacité d’accueil de ces établissements.

Cette réponse est la transition qui annonce la question suivante puisque des candidats des concours professionnels avaient relevé des désagréments dans ce sens. Qu’en est-il exactement ?

Comme je l’ai évoqué, un peu plus haut, pour les concours professionnels, la difficulté majeure que nous avons rencontrée est l’instabilité, de la connexion internet. Nous étions dans l’obligation de changer de sites de composition pour permettre aux candidats à ces concours professionnels d’être dans de meilleures conditions et de permettre l’égalité des chances. Je vous rappelle qu’en matière de recrutement, le premier principe est l’égalité des chances pour tous les candidats.

A quel niveau on en est avec les résultats de ces concours professionnels ?

Pour les concours professionnels, à la date d’aujourd’hui, les résultats d’admission de tous les concours professionnels composés en ligne ont été publiés. Tous les résultats d’admissibilité des concours professionnels déconcentré du MENAPLN et du Ministère de la Santé ont été publiés. Nous sommes en train de traiter les résultats d’admission de ces concours qui ont été administrés au niveau déconcentré. Ces résultats d’admission ne sauraient tarder.

Samson Traoré, DG de l’AGRE répondant aux questions de Wakat Séra sur les concours session de 2023

Qu’est-ce qu’il faut faire pour remédier aux difficultés rencontrées ?

La solution, c’est le renforcement de l’infrastructure réseau du Burkina, notamment la poursuite du renforcement de la fibre optique dans toutes les localités du pays. Parce que le problème de connexion n’est pas lié seulement au ministère en charge de la Fonction publique. Il est lié à un ensemble qui impacte tous les services, qu’ils soient du privé ou du public. Aussi, comme solution, nous pouvons évoquer le renforcement du parc informatique de l’Agence Générale de Recrutement de l’Etat (AGRE), la construction d’un centre de ressources informatiques avec des salles équipées au profit de l’AGRE, l’augmentation du budget alloué à l’organisation des concours.

En plus, le ministère de la Fonction Publique s’est engagé dans un processus de digitalisation des différentes étapes des concours (E-concours) telles que, l’implémentation d’une plateforme d’expression des besoins en recrutement, l’inscription en ligne, la composition en ligne des concours, la correction électronique des copies, le développement d’une plateforme de gestion des listes d’attente. Ce processus permettra de raccourcir les délais de traitement des résultats et de permettre aux candidats admis aux différents concours d’effectuer leur rentrée à bonne date.

Qu’est-ce qui explique souvent l’évolution des coûts de l’organisation des concours ? Les coûts sont-ils liés au nombre de candidats ?

Les coûts sont liés à l’évolution des effectifs des candidatures et aussi à l’évolution du dispositif à mettre en place. Plus l’effectif des candidats est élevé, plus le budget alloué à l’organisation des concours sera élevé. Un autre facteur explicatif de l’augmentation du coût de l’organisation des concours est la crise sécuritaire que connait notre pays. En effet, l’organisation des concours dans les régions à fort défi sécuritaire mobilise beaucoup de ressources humaines, financières et logistiques (les charges liées au convoyage du matériel dans lesdites régions). L’augmentation des coûts est fortement liée à la situation sécuritaire où vous êtes obligés de déployer le double de vos moyens pour pouvoir atteindre les objectifs de départ.

Nous plaidons vraiment pour une hausse du budget en matière d’organisation des concours afin de nous permettre de satisfaire notre public cible.

Quelles sont les différentes perspectives pour l’organisation des concours ?

Comme je l’ai signifié dans les lignes précédentes, les perspectives ici, c’est de poursuivre le processus de dématérialisation des recrutements des agents publics à travers le E-concours. Il est vrai que la modernisation des concours entamée a permis de capitaliser plusieurs acquis tels que l’inscription en ligne des candidatures de tous les concours directs et professionnels, la composition en ligne de certains concours et la correction électronique. Malgré les résultats engrangés, plusieurs défis demeurent.

En effet, l’inscription des candidats en ligne reste à parfaire en termes de fluidité de la plateforme lors de sa prise d’assaut par les candidats, l’élargissement de la composition en ligne aux concours à grands effectifs, la gestion des items, l’amélioration de la plateforme de correction électronique, la protection des données personnelles des candidats. Donc, il nous faut plus de moyens financiers pour améliorer et mettre à jour toutes les fonctionnalités du E-concours. Cette modernisation des processus du E-concours passe aussi par le renforcement des capacités des personnels Métier et des personnels « IT » (Informaticiens). Il y a aussi le renforcement du parc informatique, logistique et infrastructurel de l’Agence Générale de Recrutement de l’Etat.

Par Bernard BOUGOUM et Daouda ZONGO