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Burkina: le parti de Me Sankara invite les magistrats «à exercer pleinement leur indépendance»

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Me Bénéwebdé Sankara, président de l'UNIR-MPS, répondant aux questions des journalistes

Il est annoncé le retour de l’ex-président burkinabè Blaise Compaoré dans son pays, ce jeudi 7 juillet 2022, après près de huit ans d’exil. Condamné par contumace à la prison à vie dans le jugement du dossier dit Thomas Sankara et 12 de ses compagnons assassinés le 15 octobre 1987, le parti de Me Bénéwendé Sankara, l’Union pour la Renaissance-Mouvement patriotique sankariste (UNIR-MPS), «invite les magistrats (…) à exercer pleinement leur indépendance si chèrement acquise (…) en procédant purement et simplement à son arrestation à sa décente de l’avion».

DECLARATION DE L’UNION POUR LA RENAISSANCE-MOUVEMENT PATRIOTIQUE SANKARISTE (UNIR-MPS)

Peuple du Burkina Faso,

Démocrates et patriotes,

Amis du Burkina Faso,

Camarades militantes, militants et sympathisants de l’UNIR-MPS,

Le 24 janvier 2022, l’armée burkinabè a une fois encore fait intrusion dans la vie politique de notre nation à un moment où nous croyions avoir tourné définitivement la page des coups d’Etat dans notre pays au regard des acquis démocratiques obtenus par notre peuple dans ses multiples combats.

A titre illustratif après s’être insurgé les 30 et 31 octobre 2014, il résista de façon héroïque contre le coup d’Etat militaire de l’ex Général Gilbert DIENDERE en septembre 2015 et choisit librement et démocratiquement le 30 novembre 2015 son président, Monsieur Roch Marc Christian KABORE. Son choix a en outre été renouvelé par les burkinabè le 22 novembre 2020.

Ce processus démocratique qui faisait la fierté des burkinabè et même de l’Afrique sera malheureusement confronté à des attaques terroristes dès l’entame du mandat de Monsieur Roch Marc Christian KABORE avec une virulence dont la suite aujourd’hui est justifiée par un coup d’Etat militaire le 24 janvier 2022 soutenu par un mouvement politique dénommé Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR) dirigé par le Lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo DAMIBA.

Le 27 janvier 2022 ce dernier déclarait: «Aucun char, aucun avion de chasse, aucune arme ne vaut l’amour pour la Patrie». Le Lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo DAMIBA terminait son discours par «La Patrie ou la mort nous vaincrons !».

Cette déclaration qui semblait rassurer notre peuple et qui sonnait enfin la rupture dans la gouvernance tant toujours souhaitée par notre parti a conduit l’Union pour la Renaissance – Mouvement Patriotique Sankariste (UNIR-MPS), dans un communiqué du 29 janvier 2022 à même «féliciter le Lieutenant- Colonel Paul Henri Sandaogo DAMIBA pour sa fermeté dans un esprit de conciliation toute chose qui pourrait rassembler le peuple burkinabè autour des valeurs d’intégrité, de dignité et de courage pour relever avec désintéressement les défis communs dont prioritairement le défi sécuritaire».

Malheureusement cinq (5) mois après le pouvoir du MPSR, l’UNIR-MPS fait avec le peuple burkinabè le constat amer et désolant d’une dégradation continue et aggravée de la situation aux plans sécuritaire, social, économique et politique, plongeant de plus en plus le Burkina Faso dans un chaos désespéré.

Pour preuve au plan sécuritaire, déjà aux 100 jours du Lieutenant- Colonel Paul Henri Sandaogo DAMIBA au pouvoir, on faisait état de 610 attaques dont 567 personnes tuées; lequel bilan sera suivi de l’attaque horrible de SEYTENGA ainsi que d’autres attaques dans plusieurs localités du Burkina Faso se rivalisant les unes les autres en cruauté et en statistique macabre avec comme conséquence immédiate plus de 2 millions de Personnes déplacées internes (PDI) dont plus de 60% des femmes et enfants affectés par ce drame.

Au plan économique, la vie devient de plus en plus chère et insupportable avec une flambée vertigineuse des prix, notamment, des produits de première nécessité.

Au plan politique le pouvoir du Lieutenant-Colonel Paul Henri Sandaogo DAMIBA se montre plus préoccupé par la restauration d’une administration militaire politiquement adossée sur une gouvernance contre laquelle notre peuple s’était déjà insurgé en 2014 pour exiger une rupture et de nouveaux paradigmes dans la gestion de l’Etat.

Sur le plan social, outre les personnes déplacées internes délaissées à leur triste sort, les tensions communautaires sont plus que jamais vives et l’unité des fils et filles du pays, tant recherchée s’est tristement transformée en une sombre réconciliation à la solde de Monsieur Blaise Compaoré qui n’a jamais su s’assumer devant l’histoire.

C’est pourquoi l’UNIR-MPS rappelle bien à propos depuis le 29 janvier 2022 qu’il faudrait outre la libération immédiate et sans condition de Monsieur Rock Marc Christian KABORE, sauvegarder les acquis de l’insurrection d’Octobre 2014, de renouer avec l’Etat de droit par un retour dans les meilleurs délais à l’ordre constitutionnel normal , de prendre des mesures sociales urgentes notamment en faveur des Personnes déplacés internes, des blessés et victimes de guerre et de travailler à une véritable et sincère réconciliation nationale au lieu de ruser avec le peuple dans l’optique de vouloir restaurer par esprit de vengeance un ordre militaro politique quelconque voué aux gémonies.

L’UNIR-MPS estime qu’au regard de la situation et du contexte sous régional et international, le Burkina Faso a tout intérêt à faire une transition civile inclusive et démocratique. Dans ce cas, tout en responsabilisant davantage l’armée dans son rôle régalien, les Forces de Défense et de Sécurité auront un soutien populaire pour faire face à l’ennemi commun.

Pour l’UNIR-MPS, le pari de l’unité est un préalable indispensable et incontournable pour gagner la guerre loin de tous calculs ou de toutes spéculations machiavéliques à caractère de récupération politicienne qui fragilise d’avantage notre cohésion et notre unité nationale. Tout en adhérant pleinement au processus de la réconciliation, l’UNIR-MPS refuse tout bâillonnement de la démocratie et toute culture de l’impunité.

Invite les magistrats, face à la décision de justice rendue le 06 avril 2022 par la chambre de jugement du tribunal militaire de Ouagadougou et qui condamne Monsieur Blaise Compaoré par contumace à une peine d’emprisonnement à vie sur l’assassinat du Président Thomas SANKARA, à exercer pleinement leur indépendance si chèrement acquise par le peuple burkinabè en procédant purement et simplement à son arrestation à sa décente de l’avion car aucune réconciliation ne saurait enjambée la vérité et la justice.

Aussi l’UNIR-MPS lance un vibrant appel à tous les insurgés et à tout burkinabé épris de paix, de justice sociale et du progrès de notre pays à l’unissons pour la sauvegarde de la patrie et la restauration sincère de notre dignité légendaire. Invite toutes les structures du parti à s’organiser en attente des mots d’ordre.

Comme disait Thomas SANKARA «l’esclave qui ne se bat pas pour se défaire de ses chaines ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort».

Dieu bénisse le Burkina Faso

Naan Lara an Sara !

La Patrie ou la mort, nous vaincrons !

Pas un Pas sans le Peuple !

Avec le Peuple Victoire !

Ouagadougou le 06/7/2022

Le Président

Me Bénéwendé Stanislas SANKARA