Accueil Communiqué de presse Burkina: le patronat demande de «garantir le libre exercice des activités économiques»

Burkina: le patronat demande de «garantir le libre exercice des activités économiques»

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Apollinaire Compaoré, président du CNPB, au centre

Le président du Conseil national du patronat burkinabè (CNPB), Apollinaire Timpiga Compaoré, dans cette déclaration, demande aux autorités, de « garantir le libre exercice des activités économiques et commerciales des entreprises », mises à rude épreuve notamment par la fronde sociale depuis 2015. Le CNPB rappelle dans son texte que cela est « un droit fondamental consacré par l’article 16 » de la Constitution du Burkina Faso.

Déclaration

« Depuis 2015, le Patronat du Burkina Faso est fortement éprouvé par la situation socio-économique et sécuritaire de notre pays. Les attaques terroristes récurrentes contre les symboles de l’Etat et contre les populations, ont fortement impacté le climat général des affaires par la dégradation continue de l’attractivité économique du pays et compromis les activités des entreprises.

A cette situation déjà préoccupante, s’est ajoutée depuis lors et sans discontinuer, l’ébullition du front social marqué par des grèves, des sit-in, des mouvements d’humeurs et autres suspensions ou reports d’activités qui empêchent le libre exercice des activités des entreprises et induisent des conséquences économiques désastreuses.

Pour ne rien arranger sur ce tableau déjà sombre pour les entreprises, s’est invitée la pandémie du coronavirus qui a entraîné des conséquences encore plus importantes sur les activités économiques et sur la situation sociale. A l’évidence, nous assistons à une réduction du taux de croissance qui devrait passer de 6,3% à 2% au cours de cette année 2020 avec une perte de plus de 4 points pour l’instant. La baisse des recettes publiques estimée à 306 milliards de FCFA, le ralentissement général, voire l’arrêt des activités économiques tous secteurs confondus avec pour conséquence, des pertes importantes de recettes au moment où les charges fixes restent maintenues. Les fermetures d’entreprises, des chômages techniques, augurent des perspectives sombres pour l’avenir de notre pays avec des disparitions programmées de certaines petites exploitations consécutives à la destruction importante de leurs actifs.

Face à cette situation pandémique difficile contre laquelle l’on devrait fédérer toutes les énergies et pour laquelle le Chef de l’Etat a appelé à l’union et à la solidarité nationale, le Patronat assiste médusé et inquiet à une nouvelle montée de fièvre sur le front social avec de nouvelles grèves, de nouveaux blocages dans le fonctionnement régulier des institutions de l’État, pourtant indispensables au développement de l’activité économique et des investissements du secteur privé. C’est un épisode supplémentaire qui aggravera la situation déjà difficile des entreprises et partant, fera craindre une récession économique.

Le Patronat voudrait, par le présent message, inviter vivement le Gouvernement à prendre toutes les mesures susceptibles de garantir le libre exercice des activités économiques et commerciales des entreprises qui constitue aussi, faut-il le rappeler, un droit fondamental consacré par l’article 16 de notre Constitution. Il souhaite que la gouvernance se manifeste davantage en prenant toutes les actions susceptibles de favoriser le développement économique et social de la nation au détriment des intérêts particuliers et corporatistes.

Le Patronat voudrait, par ailleurs, face à la récurrence d’actes contraires à toute recherche de la satisfaction de l’intérêt général, en appeler à la responsabilité de tous, institutions, partenaires sociaux, regroupements corporatistes, afin que prévale, en tout temps et en tout lieu, un espace de dialogue propice au développement de la Nation et à l’amélioration des conditions matérielles d’existence de tous.

En tout état de cause, il appartient aux autorités élues de prendre toutes leurs responsabilités face au péril grave qui menace la Nation si rien n’est fait pour mettre une fin définitive aux dérives régulièrement constatées. »

Ouagadougou le 28 avril 2020

Le président du CNPB

Apollinaire Compaoré