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Burkina/Présidentielle: KDO dénonce les ratés qui ont eu une «incidence négative» sur le processus

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L’ex-Premier ministre, Kadré Désiré Ouédraogo dit KDO, candidat du mouvement « Agir ensemble pour le Burkina Faso » à l’élection présidentielle du 22 novembre 2020, a dénoncé, ce vendredi 27 novembre 2020, face à la presse au siège de son parti à Ouagadougou, les manquements constatés lors du double scrutin. Les dysfonctionnements et autres insuffisances dans l’organisation du scrutin « ont pu avoir une incidence négative sur le caractère inclusif, la transparence et la crédibilité du processus électoral », a estimé KDO qui a obtenu, selon les résultats provisoires, 3,36%.

Pour sa première face à face avec les journalistes, après les élections, l’ex-Président de la Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), a préféré faire une simple déclaration pour exprimer ses sentiments sur l’organisation de l’élection couplée dont il a relevé les insuffisances.

Dans une salle ou visiblement les militants de M. Ouédraogo étaient satisfaits des résultats que le mouvement « Agir ensemble pour le Burkina Faso » a obtenu au titre de la présidentielle tout comme des législatives, le candidat KDO a formulé des remerciements à l’endroit de son équipe de campagne, des forces de défense et de sécurité et des électeurs qui on eu à voter pour lui.

Par Bernard BOUGOUM

Déclaration du candidat Kadré Désiré Ouédraogo

Mes chers compatriotes,

Ma candidature à l’élection présidentielle de novembre 2020, avait pour objectif d’offrir à notre pays une autre alternative politique, un nouvel espoir face à la situation difficile qu’il traverse en ce moment.

Mon ambition était de donner le meilleur de mes capacités pour lui faire retrouver, avec votre aide, le chemin de la paix, de la sécurité dans nos villes et dans nos campagnes, la restauration d’une société de fraternité et de solidarité, une gouvernance nouvelle, seule à même d’assurer un développement accéléré de notre économie, dont les fruits bénéficieraient à tous, et singulièrement aux plus vulnérables de nos concitoyens.

La vision que je vous ai proposée reposait sur des transformations profondes que nous devions imprimer à notre société, dans un sursaut collectif.

Mais force est de constater que le choix de nos dirigeants issus de ces élections de novembre 2020 s’est basé sur d’autres critères que ceux qu’on était en droit d’attendre dans une démocratie digne de ce nom.

Par ailleurs, des dysfonctionnements et autres insuffisances dans l’organisation du scrutin ont pu avoir une incidence négative sur le caractère inclusif, la transparence et la crédibilité du processus électoral.

A cet égard, je m’associe au constat fait hier par les candidats signataires de l’Accord Politique de l’Opposition (A.P.O/2020) dans leur déclaration.

Je voudrais réitérer ici mon profond attachement à la paix t à la concorde sociale dans notre pays et ma disponibilité à y contribuer par tous les moyens. C’est dans ce sens que je prends acte des résultats provisoires publiés par la CENI.

Cependant, il est de notre devoir de dénoncer les manquements, intentionnels ou non, qui sont de nature à jeter la suspicion sur la sincérité des résultats. Je citerai entre autres :

-l’achat des consciences des électeurs par certains acteurs politiques ;

-l’usage abusif des moyens de l’Etat à des fins électoralistes ;

-les cas avérés ou de suspicion de fraude ;

-la modification du nombre et de la cartographie des bureaux de vote à la dernière minute et sans concertations préalable ;

-la proclamation des résultats par la CENI sans compilation manuelle au niveau des Centres Communaux de Compilation des résultats ;

-l’absence ou l’arrivée tardive de matériels électoraux dans plusieurs bureaux de vote ;

-le transport non sécurisé des urnes vers les centres de compilation ;

-l’ouverture tardive de certains bureaux de vote en campagne et même dans la ville de Ouagadougou ;

-la non remise de Procès-Verbaux aux délégués et le refus d’établissement de Procès-Verbaux ;

-etc.

Tous ces facteurs ne concourent pas à une concurrence loyale et cela ne favorise pas une expression du choix réel du peuple.

Cher compatriotes,

Mon engagement prend appui sur le constat que nous faisons tous, de l’état déplorable dans lequel se trouvent notre pays. C’est cette réalité inacceptable que nous devons changer ensemble, et ce changement nécessite des sacrifices énormes. C’est pourquoi je salue et adhère à la position globale des candidats de l’opposition conformément à notre accord politique, ceci dans un esprit de recherche de paix et de cohésion sociale, afin d’éviter les germes d’une crise post-électorale dont notre pays n’a pas besoin. J’invite l’ensemble des acteurs politiques à redoubler d’efforts dans la recherche et la consolidation d’une démocratie véritable.

Je remercie et félicite les forces de défense et de sécurité pour la sécurisation du processus électoral, ainsi que les organes de presse pour la couverture médiatique de la campagne et du scrutin.

Je veux remercier les électeurs pour leur maturité qui a permis une élection apaisée, nos représentants dans les bureaux de vote et le personnel de la CENI.

Mes remerciements vont aussi aux autorités coutumières et religieuses de toutes les provinces qui nous ont accueillis pendant la phase de pré-campagne et de la campagne présidentielle et législative.

Je remercie la direction et l’ensemble des militants et sympathisants du Mouvement Agir Ensemble et des autres partis politiques qui ont soutenu ma candidature, ainsi que la direction nationale de campagne.

Je remercie particulièrement les électeurs qui ont porté leur choix sur moi.

Je m’excuse, auprès d’eux pour les résultats auxquels nous sommes parvenus et qui sont en deçà de nos attentes. Je les invite à rester sereins car je sais et ils savent qu’ensemble, nous valons mieux que le score qui est ressorti des résultats provisoires.

J’assume l’entière responsabilité des insuffisances de la campagne qui n’a pas su ou pu exprimer suffisamment et convaincre plus de Burkinabè à adhérer à notre vision.

Je demande pardon à tous ceux que mes propos ou mes actes ont pu offenser au cours de cette campagne.

Je souhaite bonne chance à ceux que le peuple burkinabè aura choisi à l’issue des résultats définitifs pour conduire sa destinée.

Quant à moi, je continuerai le combat pour le bonheur de notre peuple, la prospérité de notre pays et le renforcement de sa démocratie. Mon engagement pour la paix et le développement du Burkina Faso reste ferme et intacte.

Dieu bénisse le Burkina Faso !