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Burkina: une coalition de syndicats se démarque de la manifestation du 16 septembre

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Une coalition burkinabè d’une vingtaine de syndicats se réclamant « libres et indépendants » a animé une conférence de presse ce jeudi 12 septembre 2019 à Ouagadougou, pour appeler ses membres à « se démarquer » de la manifestation du 16 septembre 2019, portée par l’Unité d’action syndicale (UAS) et des Organisations de la société civile (OSC). Ces syndicats dont l’Organisation nationale des syndicats libres (ONSL) et la Confédération syndicale burkinabè (CSB) dénoncent des « manœuvres » orchestrées par des OSC, notamment, l’Organisation démocratique des masses (ODJ) qui « a des intérêts inavoués ».

Après avoir égrené un certain nombre d’attitudes blâmables de l’ODJ qui « a un agenda caché », le porte-parole de la Coalition des syndicats libres et indépendants, Guy Olivier Ouédraogo, a d’entrée de jeu signifié que cette conférence a pour objectif d’éclairer ses militants et l’opinion publique sur leur « non-participation à la manifestation du 16 septembre organisée par un soi-disant Unité d’Action Syndicale (UAS) ».

La coalition demande à ses militants et sympathisants et « à tous les travailleurs de se démarquer de toutes les actions prévues le 16 septembre, qui ne sont nullement pour la défense de nos intérêts matériels et moraux mais pour des intérêts inavoués et inavouables », a dit M. Ouédraogo, invitant les Burkinabè à faire sien l’adage des aïeux qui dit : « Quand la pluie vous bat, ne vous battez pas », établissant ainsi un rapport avec la situation difficile du pays éprouvé par des attaques armées, une fronde sociale sans précédent et une morosité économique inquiétante.

Pour ce regroupement de syndicats, la plate-forme revendicative présentée par l’UAS qui entrevoit une marche suivie de meeting à Ouagadougou et dans les autres villes du Burkina, est « truffée de points étrangers à la lutte des travailleurs en lieu et place de celle de l’UAS qui est pendante auprès du gouvernement et cela, au grand dam du sacro-saint principe qui veut que cette assemblée soit consultative ».

« Pour ce qui est des revendications justes des travailleurs pour l’équité et l’égalité de traitement, nous prenons l’engagement à travers le dialogue social et les pressions nécessaires que nous exercerons sur le gouvernement, afin d’obtenir une réponse claire sur l’Impôt Unique de Traitement sur le Salaire (IUTS), mais surtout que les recommandations de la conférence sur les rémunérations soient mises en œuvre », a-t-il poursuivi, ajoutant que lui et ses camarades sont « des républicains ».

Sur la question de savoir si effectivement l’UAS a été ou pas dans les délais pour le dépôt de son préavis de grève à la présidence, la coalition a répondu que les syndicats n’ont pas « respecté les 15 jours francs » comme recommandé par la loi. « Qu’on fasse des comparaisons avec le passé pour un passage en force, les contextes ne sont pas les mêmes », ont réagi les conférenciers.

Par Bernard BOUGOUM