Accueil Editorial Côte d’Ivoire: Gbagbo provoque l’hystérie, Bédié et Soro, main dans la main

Côte d’Ivoire: Gbagbo provoque l’hystérie, Bédié et Soro, main dans la main

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Une complicité entre Henri Konan Bédié (à gauche) et Guillaume Soro pourrait bien inquiéter au RDR de Alassane Ouattara (DR)

L’ambiance politique en Côte d’Ivoire connaît une certaine surchauffe ou plutôt une surchauffe certaine. La tension monte progressivement autour des grands partis et embarquent les militants dans des rixes orales, parfois physiques. Les trois grandes formations qui dominent les débats n’entendent se faire aucun cadeau, surtout avec le désamour consommé entre le Parti démocratique de la Côte d’Ivoire (PDCI-RDA) et son désormais ex-allié au sein du Rassemblement des houphouëtistes  pour la démocratie et la paix (RHDP). Alliance dont le but a surtout été de réunir les deux grands partis de la Côte d’Ivoire pour conquérir le pouvoir et le consolider entre les mains de Alassane Ouattara dans un premier temps. L’histoire, vrai ou faux, révèle qu’un pacte secret, signé entre les deux vieux sauriens du marigot politique ivoirien se sont accordés sur le principe selon lequel le pouvoir devait revenir au PDCI après le règne du Rassemblement des démocrates (RDR) de Alassane Ouattara. Mais beaucoup d’eau ayant coulé sous les ponts et l’appétit  venant en mangeant, le RDR aurait simplement changé de langage, décidé à garder le pouvoir après 2020, du reste grâce au RHDP qui s’est mué entretemps en parti politique, avec d’autres partis et des cadres du PDCI qui ont pris fait et cause pour le nouveau parti qui a favorisé leur ascension politique.

Comme un pot-au-feu, la marmite politique ivoirienne bout, sur fonds d’inquiétudes des Ivoiriens qui se posent bien des questions sur le sort de leur pays, encore marqué des séquelles indélébiles des rébellion et guerre post-électorale, aussi sanglantes que mortelles. Mais comme l’a dit quelqu’un, cela relève de la prouesse que de faire une analyse correcte et inattaquable de la politique ivoirienne, en tenant compte des nouvelles donnes qui se révèlent chaque jour: la guerre Henri Konan Bédié-Alassane Ouattara qui fait rage, la nouvelle carte des municipalités que dessine les dernières municipales avec le positionnement en perspective des nouveaux maires indépendants, l’énigme Guillaume Soro, l’actuel président de l’Assemblée nationale qui ne s’est pas encore clairement défini dans le rififi PDCI-RHDP, l’équation Laurent Gbagbo et à qui Henri Konan Bédié continue de faire les yeux doux, en réclamant, lui et Guillaume Soro, la libération du leader du leader historique du Front populaire ivoirien, des geôles de la Cour pénale internationale où il est détenu depuis le 30 novembre 2011. Du reste, le président de l’Assemblée nationale et le leader du PDCI se sont rencontrés ce jour, 17 décembre dans une ambiance qui a pris des airs de campagne électorale, en présence de nombreux partisans. Dans ce mélange qui d’ingrédients qui, réunis pourrait bien provoquer une déflagration dont les conséquences pourraient ramener la Côte d’Ivoire dans ces incertitudes d’après guerre. Certes, tout ceci reste postulats d’analyse parce que la situation politique actuelle en Côte d’Ivoire est aussi boueuse que la mare aux crocodiles de Feu Houphouët Boigny à Yamoussoukro. Et donc pas facile à décrypter.

A cela, il faut ajouter désormais l’indescriptible joie provoquée dans les rues, d’Abidjan, Bouaké, et surtout Gagnoa, le fief natal du Christ de Mama, à l’annonce, qui s’est révélée fausse de sa libération provisoire. Preuve s’il en est encore de l’immense popularité dont jouit encore Laurent Gbagbo, malgré ses sept années d’incarcération à Scheveningen et les mille et une tentatives de mettre son parti sous éteignoir, les jeunes ivoiriens, et pas seulement ceux de son ethnie des Bété, le célèbre prisonnier de La Haye est encore bien présent dans le jeu politique. Et ce ne sont pas les nombreuses vidéos, certes des imitations, et des photos-montages qui circulent en boucle sur les réseaux sociaux et tournent en dérision le président ivoirien, Alassane Ouattara qui diront le contraires. En tous cas, s’il faut les espérer dépassionnées et surtout pacifiques, les joutes politiques sur les bords de la Lagune Ebrié sont prometteuses.

Par Wakat Séra