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Elections européennes: la journée du 26 mai vécue sur RFI

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Jordan Bardella, candidat du Rassemblement national (Ph. AFP)

Votes, chiffres et propos de candidats sur RFI

En Italie, la Ligue du ministre de l’Intérieur Matteo Salvini arrive en tête. Les sondages la créditent de 26 à 31% des voix. La seconde place est disputée par deux autres partis : le Mouvement 5 étoiles, membre de la coalition au pouvoir, avec 18,5% à 23% des suffrages, et le Parti démocrate (centre gauche) qui obtiendrait entre 20,5 et 25% des voix.

En Espagne, les socialistes du chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez ont remporté une large victoire ce dimanche en obtenant près de 33% des voix aux élections européennes, selon 85% des bulletins dépouillés. Ils devancent les conservateurs du Parti populaire (environ 20% des voix), tandis que l’extrême droite de Vox a obtenu environ 6%.

En Grèce, où son parti Syriza est arrivé en deuxième position aux élections européennes derrière les conservateurs de la Nouvelle Démocratie, le Premier ministre Alexis Tsipras appelle à des législatives anticipées.

En France

Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, qui a quitté le parti Les Républicains pour rejoindre Emmanuel Macron, a qualifié le résultat de LR de «désastre» et de «disparition». Selon lui, Les Républicains «paient leur absence de chef, de projet, de ligne économique claire», ainsi que «leur refus de trancher en 2017 entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen».

Pour la maire PS de Lille Martine Aubry, ces élections sont «un désaveu cinglant» pour le président Emmanuel Macron. «C’est d’abord la politique qu’il mène depuis deux ans qui a été rejetée par les Français. Chacun perçoit (…) que son mépris pour les classes populaires et l’injustice de sa politique ont accru fortement les inégalités entre les Français et entre les territoires», a-t-elle déclaré dans un communiqué.

Disons la vérité, c’est un échec. Gérard Larcher, président (LR) du Sénat

La gauche française n’est «pas morte» mais doit «chercher à (se) rassembler», a déclaré Raphaël Glucksmann, tête de liste des socialistes et de Place Publique, dont la liste parvient de justesse à envoyer des députés au Parlement européen, avec 6,5% des voix.
«La majorité présidentielle fait la démonstration de sa solidité», a affirmé la tête de la liste Renaissance Nathalie Loiseau. Cela confirme, selon elle, l’implantation durable de La République en marche dans la vie politique française. «Notre liste enverra plus de 20 députés à Strasbourg», a-t-elle annoncé.

Pour le Premier ministre Edouard Philippe, ces résultats confirment que «de nouveaux clivages sont apparus» en France et que les anciens ont disparu. Ils confirment les dynamiques du premier tour de la dernière présidentielle, dominé par La République en marche et le Rassemblement national, alors que les deux partis qui ont gouverné la France durant ces 50 dernières années sont désormais moribonds.

«L’extrême droite» consolide ses positions, a reconnu Edouard Philippe dans un discours prononcé au soir de cette journée électorale qui a vu la liste présidentielle arriver en deuxième position derrière celle du Rassemblement national. C’est un message fort que «nous avons reçu cinq sur cinq», a dit le Premier ministre.

Pour la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen, le président de la République Emmanuel Macron «n’a d’autre choix que de dissoudre l’Assemblée nationale» après l’arrivée de la liste Renaissance en deuxième place aux élections européennes.

Mais le président Emmanuel Macron «n’aime pas se voir imposer les choses», affirme notre journaliste Véronique Rigolet. Pas question, évidemment, de dissoudre l’Assemblée comme le réclame la présidente du RN. Et s’il pourrait procéder à léger remaniement de son gouvernement, il devrait maintenir le Premier ministre Edouard Philippe à son poste. Car si Emmanuel Macron se trouve affaibli sur la scène internationale, il continue à disposer d’une forte majorité à l’Assemblée qui lui permet de mener à bien ses réformes.

La France insoumise (LFI) a recueilli 6,7% des voix, au coude-à-coude avec la liste socialiste menée par Raphaël Glucksmann. Pour Manon Aubry, la tête de liste LFI, ce résultat est notamment dû à l’abstention.

Le peuple a repris avec fierté et dignité le pouvoir. La Rassemblement national n’a jamais porté aussi bien son nom. Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national 

Nous savons que la reconstruction sera lente pour retrouver la confiance des Français. Laurent Wauquier, président du parti Les Républicains 

Arrivé en quatrième position, à 8,3%, le parti Les Républicains fait grise mine. Laurent Wauquiez, son président, attribue cet échec à la stratégie d’Emmanuel Macron qui a réduit ces élections à un duel entre sa liste Renaissance et celle du Rassemblement national. Macron a été «l’artisan de la progression» du Rassemblement national, affirme-t-il.

Dans un communiqué, l’Elysée considère le score de sa liste Renaissance comme «honorable» et se félicite de la hausse de la participation aux élections européennes. Selon le Parlement européen, le taux de participation pour les 27 pays membres, sans le Royaume-Uni, est de 51%. Il s’agit du score le plus élevé en 20 ans.

Dans le café parisien où Les Verts suivent cette soirée électorale, l’ambiance est très bonne, constate notre journaliste Marine de la Moissonnière. Même si cette bonne humeur est ternie par le résultat du Rassemblement national. Cette troisième place est une véritable surprise, même si pour Yannick Jadot, sa tête de liste, elle montre que la stratégie du parti a payé. Europe Ecologie-Les Verts devance tous les autres partis de gauche et devient un parti incontournable pour les futurs scrutins.

Le peuple a infligé une sanction claire au président de la République Jordan Bardella, tête de liste du Rassemblement national

Au QG du Rassemblement national, la tête de liste Jordan Bardella entame son discours. Mais déjà, on vit cette victoire comme le premier acte de la présidentielle de 2022, rapporte notre journaliste Anne Soetemondt.

En France, le Rassemblement national de Jordan Bardella arrive en tête de ces élections européennes, avec 23,2% des voix, selon des estimations d’Ipsos. Elle devance la liste Renaissance, la formation du président Emmanuel Macron, menée par Nathalie Loiseau, créditée de 21,9% des suffrages. Les Verts de Yannick Jadot sont en troisième position, à 12,8%.

Au QG de La République en marche, les visages sont graves, rapporte notre journaliste Julien Chavanne. La question n’est plus de savoir si la liste LaREM va être en tête, mais à quelle distance elle se trouvera de celle du Rassemblement national menée par Jordan Bardella. Si elle est juste derrière, le parti présidentiel aura sauvé les meubles. Si elle arrive plusieurs points derrière, ce sera une claque.

En France, les bureaux de vote ferment dans une heure dans les grandes villes. Première surprise : la participation, en nette hausse par rapport aux scrutins européens précédents. Faut-il y voir une conséquence de la nationalisation du scrutin qui a vu les chefs de parti se mobiliser durant cette campagne ? Et à qui va-t-elle profiter ? Réponse dans une heure, avec les premières estimations.

Au QG du Rassemblement national, Marine Le Pen est arrivée sourire aux lèvres, indique notre journaliste Anne Soetemondt. Ce scrutin européen est vécu ici comme une élection de mi-mandat à l’américaine, pour dire stop ou encore à la politique d’Emmanuel Macron. Comme à La République en marche, c’est surtout l’écart entre les deux partis qui est attendu.

En France, certains bureaux de vote ont fermé dès 18h. A Cambrai par exemple, le dépouillement a déjà commencé.

En Pologne, ces élections européennes ont été marquées par une très forte participation : 43%, soit presque 20 points de plus par rapport au scrutin de 2014. Le parti au pouvoir, le PiS, recueillerait 42% des suffrages, selon des sondages de sortie des urnes, indique notre correspondant Thomas Giraudeau. Il devance de 3 points la Coalition européenne, qui rassemble cinq mouvements libéraux. Celle-ci se déclare plutôt satisfaite de ce résultat qu’elle juge encourageant avant les législatives de cet automne, rapporte notre correspondant.

En Autriche, après l’Ibizagate, l’extrême-droite FPÖ se montre satisfaite de son résultat en léger recul (17,5%, estimation). « Cela montre que nous avons une base électorale très large, » a réagi à la télé publique ORF le tête de liste Harald Vilimsky, proche de Marine Le Pen.

En Espagne, qui votait ce dimanche pour trois élections – européennes, régionales et municipales – c’est le résultat du parti d’extrême droite Vox qui est particulièrement observé. Selon les premières estimations, le parti confirmerait ses bons résultats aux législatives d’avril en envoyant 4 ou 5 eurodéputés à Strasbourg. Mais ce sont les socialistes qui remporteraient ces élections.

En Hongrie, le parti souverainiste du Premier ministre Viktor Orban est crédité d’une victoire écrasante, avec 56% des suffrages, selon un sondage réalisé auprès des électeurs dans la journée de ce dimanche. Il devancerait ainsi de plus de 45 points l’opposition de centre gauche et d’extrême droite.

Au Royaume-Uni, ces élections européennes ont été occultées par la démission annoncée de la Première ministre Theresa May. Les médias ne parlent plus que de la course au pouvoir des prétendants à sa succession. Mais les sondages plaçaient le Brexit party de Nigel Farage en tête de ce scrutin, rappelle notre envoyée spéciale à Londres Béatrice Leveillé.

En Grèce, ce sont les conservateurs de la Nouvelle démocratie qui arriveraient en tête de ces élections, avec 32 à 36% des voix, selon des sondages réalisés à la sortie des urnes. Le parti Syriza du Premier ministre Alexis Tsipras récolterait contre 25 à 29% des suffrages. Suivent ensuite les socialistes du KINAL avec 7 à 9%, puis le parti néonazi de l’Aube dorée et le Parti communiste au coude-à-coude, entre 5 et 7%.

Mais comme il ne s’agit que de sondages, la plupart des commentateurs appellent à la prudence, indique notre correspondante Charlotte Stiévenard. Le résultat est en tout cas très attendu, car ce scrutin a valeur de test pour le gouvernement alors que des élections législatives doivent avoir lieu en octobre.

Effritement de la CDU, succès des Verts… Pour notre correspondant à Berlin Pascal Thibaut, ces résultats sont historiques en Allemagne.

Rassemblé sur RFI