Les membres de la Chambre de commerce européenne pour le Burkina Faso, EUROCHAM-BF, et leurs partenaires, se sont retrouvés, le vendredi 31 janvier 2025, dans un hôtel de luxe à Ouagadougou, pour sacrifier au rituel de la présentation des vœux du nouvel an. Marc Duponcel en était un témoin oculaire privilégié, en tant que représentant de l’ambassadeur de l’Union européenne (UE), Daniel Aristi Gaztelumendi, patron de ladite cérémonie. Une occasion pour le président en mandat de EUROCHAM-Burkina Faso, Hamado Kindo, de présenter les acquis de la structure et de révéler les challenges en vue.
Au cours de cette présentation des voeux, conviviale à souhait, EUROCHAM-Burkina Faso qui a pour objet principal de représenter la communauté des affaires européennes et de faciliter les échanges industriels et commerciaux entre l’Europe et le Burkina, a saisi l’opportunité de cette cérémonie, pour faire connaître davantage la structure, par ses missions et objectifs.
Les vœux d’EUROCHAM-BF à ses membres
«Au nom de tous les membres d’EUROCHAM-BF, nous vous adressons nos vœux, les meilleurs de santé (…) Nous vous souhaitons tout simplement d’être heureux», a dit le président de l’association, Hamado Kindo. C’est après ces échanges de voeux avec Marc Duponcel, le représentant de l’ambassadeur de l’Union Européenne, que l’assistance a eu droit, par le biais d’une restitution bien détaillée du Projet d’Appui à la Compétitivité de l’Afrique de l’Ouest (PACAO), visant à la mobilisation des ressources et qui a bénéficié de l’accompagnement de la délégation de l’Union Européenne. Il s’agit de fonds de plusieurs dizaines de millions FCFA dont l’association a bénéficiés, pour la réalisation de cette activité louable qui a contribué à l’amélioration du climat des affaires au Burkina. «Cela nous a permis de faire un travail visant à nous autonomiser et à également jauger le poids économique d’EUROCHAM-BF», a affirmé M. Kindo.

Le président d’EUROCHAM-BF a rappelé que l’association est à but non lucratif. «EUROCHAM-BF n’est pas reconnu que sur le continent africain. EUROCHAM fait partie d’un réseau international, EBO (Eurocham Business Organization Network), qui couvre quasiment la totalité du monde. Donc, c’est un puissant réseau qui a été constitué», a soutenu Hamado Kindo, ajoutant que son rôle multidirectionnel est de représenter la communauté des affaires, d’améliorer le climat des affaires, de faciliter le développement, de produire de la valeur ajoutée, etc.
M. Kindo n’a pas manqué de préciser que les membres d’EUROCHAM-BF travaillent avec plusieurs ministères, dont ceux du Commerce, de l’Administration territoriale, des Affaires étrangères et des Finances. Pour M. Kindo, le simple fait que l’association a un contact permanent avec ces départements ministériels lui permet de remonter, vers le gouvernement, les problématiques auxquelles sont confrontés les membres d’EUROCHAM-BF. «Donc nous œuvrons à l’amélioration du climat des affaires, établissons des partenariats privilégiés avec différentes institutions. Nous participons également à la rencontre gouvernement-secteur privé», a ajouté le président d’EUROCHAM-BF.

L’UE engagée aux côtés du Burkina
Marc Duponcel, représentant de l’ambassadeur de l’Union européenne, a révélé qu’«en 2023, les transferts de fonds de la diaspora-burkinabè-ont atteint près de 600 millions de dollars US-ce qui représentait 2% du PIB du pays». Ces ressources, a dit M. Duponcel, constituent «un pilier essentiel du soutien aux familles et aux communautés locales, même si leur impact sur le développement reste limité par le manque d’investissement». La diaspora burkinabè est également un acteur économique de premier plan, a rappelé M. Duponcel. «En Côte d’Ivoire, elle est devenue un moteur de l’investissement direct étranger, notamment dans les secteurs stratégiques comme le cacao, le café, l’export et l’infrastructure», a relevé Marc Duponcel qui a souhaité que cette année sonne le retour d’un environnement «propice» aux affaires.
L’Union européenne croit fermement que le renforcement des liens entre la diaspora et le secteur privé burkinabè peut être source d’innovation et de prospérité. «Nous devons encourager la mobilisation de l’Etat et de la diaspora vers des projets structurants, notamment dans l’agro-industrie, les services financiers, les nouvelles technologies», a déclaré M. Duponcel. «C’est dans cette perspective que nous saluons la création du Haut Conseil des Burkinabè de l’Extérieur (HCBE) en 2024, et qui représente une opportunité pour structurer et renforcer l’apport de la diaspora au développement national», a noté Marc Duponcel. Pour lui, l’environnement institutionnel et l’administration nationale doivent «offrir un cadre plus attractif et transparent pour les investisseurs issus de la diaspora», par le biais, entre autres, de «la simplification des procédures, la réduction des coûts des transferts financiers et la mise en place de dispositifs d’accompagnement pour les entrepreneurs de la diaspora».

En tout cas, l’Union européenne reste «engagée» aux côtés du Burkina Faso pour promouvoir des initiatives visant à optimiser, davantage, la contribution de la diaspora à l’essor économique du pays.
Des témoignages de la «puissance» d’EUROCHAM-BF
Certains des membres présents, ont mis à profit cette cérémonie, pour témoigner sur l’apport de l’association dans l’évolution de leurs sociétés ou entreprises, à des moments précis. Pour avoir des partenaires crédibles, il n’y a rien de tel que le réseau d’EUROCHAM, a dit Hamado Kindo qui est, par ailleurs, le responsable du groupe FASODIA AGROTRANS. Un groupe qui se compose de deux entités, l’une oeuvrant dans l’agroalimentaire et l’autre dans les technologies de l’information. «Le réseau m’a permis, très rapidement, d’avoir accès à tout ce qui touche à la transformation de l’agroalimentaire. J’ai eu, ainsi, à portée de main, tous les pays qui ont acquis une avance technologique appréciable dans la transformation. J’ai même eu la surprise de savoir qu’en Afrique du Sud, on a un membre d’EUROCHAM-BF qui travaille dans le secteur de la production de matériel pour les unités de séchage. Donc, vous voyez qu’avec les connexions d’EUROCHAM, tout devient facile».
Ce responsable d’un cabinet d’expertise comptable, lui, a révélé qu’EUROCHAM-BF permet des rencontres avec des personnes et des structures qui m’apportent, toujours, un plus. Pour lui, «le fait d’aider d’autres personnes à rentrer en contact avec d’autres partenaires est très important».

Selon le président Kindo, des adhérents qui, avant même d’être membres d’EUROCHAM-BF, en ont bénéficié de l’expertise.
L’accompagnement de l’UE à EUROCHAM-BF
Membre d’EUROCHAM-BF, l’UE est aussi un partenaire de premier plan de l’association. Ainsi la mise en place d’EUROCHAM au Burkina Faso, a été encouragée par l’Union Européenne. Dans tous les pays de coopération de l’Union Européenne, il y a des Chambres de commerce européennes, mais au Burkina, il n’y en avait pas. «Nous nous sommes inspirés d’exemples de pays comme la Côte d’Ivoire, pour encourager les entreprises européennes au Burkina à créer la structure», a révélé Abdoulaye Ouédraogo, chargé de programme Secteur privé et Commerce à l’UE. «L’Union Européenne a donné une enveloppe de 150 000 euros, soit environ 95 millions FCFA, à EUROCHAM-BF pour l’accompagner dans sa constitution, dans son organisation, et à prendre son envol», a ajouté M. Ouédraogo.

Pour le chargé de programme Secteur privé et Commerce à l’UE, EUROCHAM-BF, c’est comme du pain béni pour les entreprises privées. «Partout dans le monde entier, elles peuvent profiter en tant que membre d’EUROCHAM-BF de l’expertise ou des opportunités qu’offre ce réseau, pour promouvoir leur business». C’est pourquoi celui-ci a lancé un appel pour que toutes les entreprises européennes au Burkina ou des entreprises qui travaillent en majorité avec l’Union européenne, adhèrent à l’association.
Au cours de cette sympathique soirée de présentation de vœux, Abdoulaye Ouédraogo, a animé un panel portant sur la thématique de la diaspora et sur l’accompagnement de l’UE à EUROCHAM-BF. Il a invité les hommes d’affaires à s’intéresser aux secteurs porteurs qui ont été accompagnés récemment par l’UE, à savoir, ceux de l’huile des graines de coton, de l’énergie et de l’apiculture, le miel et ses dérivés, notamment la cire.
Par Bernard BOUGOUM