Brice Clotaire Oligui Nguema, investi président de la république gabonaise, ce samedi 3 mai à Libreville, tourne définitivement deux pages de l’histoire politique du Gabon. D’abord, celui qui a, désormais en main les clés du palais du bord de mer, a, non seulement, mis fin à la dynastie des Bongo qui a régné sur le Gabon durant 60 ans. Ensuite, il est, également, celui qui a refermé le plus rapidement possible, une transition que certains voyaient dans la durée. Pour ces derniers, le pays ne pouvait revenir sur les rails de la démocratie qu’après moult tergiversations, un long règne étant toujours difficile à enterrer. Sauf que c’était compter sans la détermination de l’homme du 30 août 2023, qui, en renversant Ali Bongo Ondimba, s’est donné pour mission de remettre le pouvoir aux civils. Même si, au bout du rouleau, le civil ne sera autre que l’ancien général de l’armée gabonaise qu’il était!
Pour les sept prochaines années, Brice Clotaire Oligui s’efforcera de recomposer le visage politique d’un Gabon où, tout est priorité, les attentes sociales étant multiples et multiformes, allant de la justice sociale au relèvement d’une économie affaissée, en passant par les luttes contre le chômage des jeunes, la corruption, et le combat pour une transformation des matières premières du Gabon au…Gabon. En attendant la réalisation de ces chantiers titanesques annoncés par le nouveau président civil, le Gabon peut se féliciter de renouer avec l’Etat de droit et surtout de retrouver sa place dans le concert des nations international. Tout cela grâce à qui? L’archange de Bangui qui a veillé sur la transition gabonaise. En effet, le Professeur Faustin Archange Touadéra, qui a joué un rôle décisif dans la facilitation de la transition du voisin gabonais, devient, ainsi, un acteur sûr de la paix dans la sous-région, voire en Afrique. Le président centrafricain fait ainsi, la preuve qu’il peut, bel et bien, être l’homme d’un Centrafrique en pleine renaissance dans un climat paisible qui ne peut qu’être favorable au développement de son pays et du continent!
Et comme si ce samedi 3 mai devait constituer, sur le continent, une date importante, le Togo, lui, a entamé, ce même jour, une nouvelle marche, sous étendard parlementaire en lieu et place du régime présidentiel trop fort qui était dénoncée par le peuple. La Ve République est, donc, définitivement une réalité, avec la désignation, par le parlement, de Faure Gnassingbé, 59 ans, comme premier président du Conseil, avec tous les pouvoirs de l’exécutif. Mais, bien que son fauteuil ne soit qu’honorifique, c’est l’élection de l’opposant Jean-Lucien Savi de Tové, comme résident de la République qui pourrait faire l’événement, sonnant comme une ouverture politique qui a tout son sens dans un Togo où le déficit de confiance entre l’opposition et le pouvoir est une réalité depuis des décennies. Du reste, une partie de l’opposition, reste vent debout contre cette nouvelle constitution de 2024 qui fait entrer le Togo, de plain-pied, dans le régime parlementaire.
Par Wakat Séra
