La Loterie nationale burkinabè (LONAB) deviendra un actionnaire direct la Banque agricole du Faso (BADF) suite à une décision du gouvernement, selon un décret adopté le mercredi 4 juin 2025.
Le gouvernement burkinabè a adopté, le mercredi 4 juin 2025, un décret autorisant la Loterie nationale burkinabè (LONAB) à prendre une participation directe dans le capital social de la Banque agricole du Faso (BADF). Cet investissement s’élèvera à 2,6 milliards FCFA (5,2 millions $), selon le compte rendu du Conseil des ministres.
Le nombre d’actions acquises n’a pas été précisé. La prise de participation de la LONAB s’inscrit dans le cadre d’une augmentation de capital de la BADF, dont le capital initial est de 14,2 milliards FCFA.
Il faut rappeler qu’à la création de la BADF, la LONAB détenait déjà une part minoritaire (10,51%) dans le capital de la banque qui a obtenu son agrément auprès de la Commission bancaire de l’UMOA en mars 2018, et a démarré ses opérations en mars 2019. Elle a pour premier actionnaire avec 87,55 % de parts, l’Etat burkinabè. Ces actions sont détenues indirectement via le Fonds burkinabè de développement économique et social, FBDES (63,04 %), la CARFO (14,01 %) et la LONAB. Le secteur privé et associations du monde rural détiennent 7,38 % de parts, tandis que des personnes physiques n’en détiennent que 5,07 %.
Le Conseil des ministres a par ailleurs autorisé la LONAB à investir dans deux autres entreprises publiques. Un montant de 1,4 milliard FCFA, 28 % du capital, sera injecté dans Faso-Pharma, afin de contribuer au démarrage de ses activités. L’investissement dans Texforces-BF, une entreprise textile affiliée aux Forces de défense et de sécurité, s’élèvera à 2 milliards FCFA, correspondant à 20% du capital. Il vise à soutenir la production locale et à générer de nouveaux emplois.
Ces trois investissements illustrent une politique de diversification de la LONAB vers des secteurs jugés essentiels : agriculture, santé et industrie. Ils traduisent aussi une orientation plus active des entreprises publiques dans le financement de projets économiques d’intérêt stratégique.
Par Wakat Séra