Accueil Editorial Libéria: Mister George ou Mister president?

Libéria: Mister George ou Mister president?

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George Weah en pole position selon les chiffres provisoires de la présidentielle (Ph. sudouest.fr)

Le suspense est-il encore de mise dans l’attente des résultats de la présidentielle libérienne? En tout cas, le verdict des urnes, s’il n’est pas encore officiel a déjà été donné par des radios qui ont compulsé à leurs niveaux, les comptages issus des procès-verbaux du dépouillement qui, du reste, se poursuit. Ce qui ne fait plus l’ombre du moindre doute, sur ces ondes et à la Une des réseaux sociaux, c’est que l’heureux successeur du prix Nobel de la paix, Ellen Johnson Sirleaf n’est autre que l’ancienne gloire du football africain, George Weah.  Après l’élection sans grand couac, à en croire les observateurs de structures sérieuses et fiables dont l’Union européenne,  le Libéria continue de baigner dans ce climat de convivialité, Joseph Boakai, lui, aurait même déjà pris son téléphone, toujours à en croire les fans de la toile, pour féliciter son adversaire d’hier.

Quoiqu’il arrive, le Libéria aura son président dans les prochains jours et de plus en plus, le portrait-robot prend la forte silhouette du seul ballon d’or africain du football européen. La majorité des Libériens voient en lui celui à même de conduire le triple changement politique, social et surtout économique qu’ils désirent pour un pays dont l’économie exsangue, peine à décoller, malgré les richesses naturelles immenses dont regorge son sous-sol et son sol. George Weah présenté comme le favori de cette présidentielle et qui a bénéficié des soutiens importants de Charles Brumskine et de Prince Johnson, arrivés respectivement en troisième et quatrième position au premier tour, sera-t-il à même de porter les aspirations de tout un peuple marqué au fer par les guerres et des épidémies meurtrières comme Ebola? Sans oublier que la corruption endémique, le sport national le mieux pratiqué a ruiné ce petit pays qui pourtant est la première république du continent. De fait, Mister George, brillant sur les terrains de football, à qui ses détracteurs reprochent un programme de gouvernance peu étoffé et un cursus scolaire plus que faible, doit trouver la potion magique contre ce mal qui gangrène l’économie libérienne et rend hypothétique tout développement véritable.

Le bémol qui pourrait doucher l’enthousiasme et le grand optimisme suscités par ce deuxième tour jugé plus transparent et mieux organisé, c’est l’empressement de l’un et l’autre candidat à revendiquer la victoire. Si le vote s’est déroulé dans la discipline et un calme relatifs, sonnant comme la preuve d’une large propension des Libériens pour la stabilité et la paix, la proclamation des résultats pourrait bien être plus houleuse, à moins que chaque candidat en gentleman, adopte un comportement de bon perdant ou de gagnant au triomphe modeste. C’est selon! De toute façon, c’est sur le terrain de la gouvernance que les Libériens jugeront le nouveau président, qu’il s’appelle George Weah comme l’ont déjà décrété certaines radios libériennes et les réseaux sociaux, ou Joseph Boakai, le vice-président prêt à se plier au verdict des urnes mais aussi à attaquer les résultats devant les juridictions compétentes, si nécessaire. Et là, c’est une autre paire de manches.

Par Wakat Séra