Accueil Editorial Martin Luther King et Winnie Mandela: voix et voies des Noirs!

Martin Luther King et Winnie Mandela: voix et voies des Noirs!

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Pour l'égalité des droits dans le monde, Martin Luther King et Winnie Mandela ont mené le combat noble (Ph. liberation.fr)

Comme un clin d’œil dont lui seul a le secret, c’est à deux jours du cinquantenaire de la disparition brutale de Martin Luther King, tombé sous des balles assassines un triste 4 avril de l’année 1968 à Memphis aux Etat Unis, qu’une autre farouche combattante des droits des Noirs, Winnie Mandela, a été terrassée, à Johannesburg, un funeste 2 avril de 2018 par une impitoyable maladie qui ne lui a laissé aucun répit. Jusqu’à la tombe, Martin Luther King et Nomzamo Winifred Zanyiwe Madikizela-Mandela ont mené le juste combat pour la reconnaissance des droits des Noirs, que ce soit sur leur sol d’origine, l’Afrique ou sur leur terre d’exil forcé, les Etats Unis. Deux militants de l’émancipation au destin commun, mais aux tempéraments très différents. Le pasteur américain, Nobel de la paix, dont le célèbre et mythique rêve a servi de tremplin à l’émancipation des noirs et donc à un début de reconnaissance de leurs droits civiques avait pour philosophie sa légendaire non-violence. L’ex épouse de l’immense Nelson Mandela ne poursuivait, elle aussi, que l’objectif noble de rendre aux noirs sud-africains leur dignité trop longtemps bafouée par des blancs qui se sont servi de l’ignoble et hideuse politique de la ségrégation raciale pour assouvir leur dessein…noir. Mais Winnie Mandela, qui n’est pas non plus Nobel de la paix , même si elle a été l’épouse d’un Nobel de la paix, Nelson Mandela, ne s’embarrassait pas, elle, de fioriture dans sa lutte. Elle est même taxée de violente et de radicalisme. Mais ils ont tous deux atteint le même résultat, car sous leur houlette, les Noirs ont réussi à renverser la tendance qui faisaient d’eux des bêtes de somme qui ne servaient qu’à rendre la vie facile aux blancs.

Martin Luther King l’a donc rêvé et Winnie Mandela l’a réalisé. Et tous deux, après avoir été des voix pour dénoncer le racisme et l’apartheid, sont devenus des voies à suivre pour faire des Noirs, des hommes à part entière et non des personnes entières à part. Les méthodes utilisées sans être du même moule ont abouti à la construction d’un monde mieux équilibré sur le plan des droits, même si le chemin est encore long et sinueux pour atteindre l’égalité parfaite entre noirs et blancs à tous points de vue. Les fatalistes et les indécrottables pourfendeurs des droits humains rétorqueront d’ailleurs aux défenseurs acharnés de ces mêmes droits pour tous, que naturellement, les doigts de la main ne sont pas égaux. Et c’est ainsi que, malgré les grands pas qui ont été effectués grâce à tous les combattants de la cause noire, dont Martin Luther King et celle que ses compatriotes appellent affectueusement «Maman Winnie», les noirs sont toujours esclaves d’autres noirs et des valets des blancs. Des Townships de Soweto aux ghettos américains, des quartiers huppés de Cape Town aux grattes ciel de New York, ils sont encore nombreux, ces hommes, femmes et enfants de peau sombre qui sont contraints à la misère et aux tâches les plus humiliantes, juste pour une bouchée de pain.

A diplôme et travail égaux avec leurs collègues blancs, ils sont encore légion, ces médecins noirs de Paris ou de Chicago à se contenter de salaires misérables, tout comme l’univers carcéral de ces pays dits de droits est à majorité noire. Mais les voix de Martin Luther King et de Winnie Mandela continuent de résonner aux quatre coins de la planète, et les voies qu’ils ont tracées en combattants déterminés, seront irréversibles et conduiront vers l’égalité totale et vraie des droits humains dans un monde arc-en-ciel débarrassé de toute haine raciale. «I have a dream»!

Par Wakat Séra