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Niger: la chasse ouverte aux voleurs du peuple!

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Mahamadou Zada, le ministre nigérien accusé de détournement de fonds publics et incarcéré (Ph. d'archives)

Le ministre en charge de la Communication derrière les barreaux pour détournements de deniers publics à hauteur de 3 milliards de francs CFA! Un membre du gouvernement, de surcroit en fonction, mis à l’ombre après s’être adonné au sport favori des dirigeants sous les tropiques! Le fait est aussi rare qu’une goutte de pluie en saison sèche au Niger. Et pourtant, c’est bien au Niger que Mahamadou Zada a pris ses quartiers à la prison de Kollo où il a déjà passé sa première nuit, suite à son audition, ce mardi, par un juge d’instruction du pôle économique et financier, pour des faits qui lui sont reprochés, alors qu’il était patron de la Société du patrimoine des mines du Niger (Sopamin), donc avant son entrée au sein de l’exécutif.

Un gouvernement qui ne lui aura d’ailleurs pas servi de bouclier dans l’impunité, comme cela se fait la plupart du temps en Afrique. Sous d’autres cieux et sans doute dans le Niger d’antan, le ministre qui, à l’instar de tout autre justiciable demeure présumé innocent, n’aurait jamais été inquiété, parce que faisant partie de la catégorie de ces personnes qui portent avec beaucoup d’arrogance la casquette d’intouchables. Mais le Niger d’aujourd’hui ne s’accommode visiblement plus de ces impunis.

Plus rien ne sera comme avant au Niger! Plus qu’un slogan, c’est un mode de gouvernement, un comportement citoyen nouveau et tout simplement, une gouvernance vertueuse instaurée par le pouvoir actuel pour protéger le Niger et les Nigériens des fossoyeurs de l’économie nationale et autres prédateurs des bonnes mœurs et de la morale. En prenant les rênes de ce pays et dans un discours fondateur et de vérité, un certain 2 avril 2021, Mohamed Bazoum avait planté le décor. Florilège: «(…)Il est temps que nous nous ressaisissions et que nous fassions preuve de rigueur. C’est pourquoi je voudrais dire clairement ici que quiconque a une responsabilité dans l’administration publique répondra désormais tout seul et entièrement de ses actes. Son parti politique, sa « base », sa famille, sa communauté ne lui seront d’aucun secours au cas où son comportement devrait commander une mesure coercitive à son encontre.» Comme plusieurs autres avant lui, qui n’ont bénéficié d’aucune circonstance atténuante après avoir commis des malversations, péché suprême contre le peuple nigérien pris entre le marteau de la vie chère et l’enclume du terrorisme, Mahamadou Zada, si la justice le reconnaît coupable est bien dans la mouise.

Mohamed Bazoum, qui ne fait pas dans la dentelle lorsqu’il s’agit pour lui de défendre les intérêts de son pays et surtout de populations qui lui ont largement accordé leur confiance, n’a certainement pas fini d’ébranler les anciens codes qui ont fait du Niger, et plus généralement de l’Afrique, le terrain de prospérité de la mal gouvernance, de la corruption, du détournement de l’argent public et de l’impunité. Il l’a dit: «Le deuxième grand problème de notre gouvernance réside dans la prévalence de pratiques de concussion et de corruption au sein de l’administration. La corruption prend diverses formes: pots-de-vin, surfacturations, dépenses inopportunes, commandes fictives, commandes partiellement livrées, etc. De telles pratiques ont cours malgré tous les dispositifs administratifs et juridiques mis en place pour les prévenir et les punir. C’est pourquoi la meilleure façon de lutter contre la corruption est de sévir contre ceux qui s’en rendent coupables. Mon credo sera de miser principalement sur la pédagogie de l’exemple en ne tolérant d’aucune façon le principe de l’impunité. Ainsi, Je serai implacable contre les délinquants parce que j’ai conscience du tort que porte la corruption au développement du pays.(…) Je me suis battu depuis mon jeune âge pour la promotion de la démocratie, parce que j’en ai toujours espéré deux choses totalement inséparables: la liberté et la justice.»

En tout cas, ils sont prévenus, les voleurs de la république qui confondent les caisses de l’Etat avec la tirelire familiale mettant ainsi en péril les fondamentaux de la gouvernance, mais surtout les efforts d’honnêtes citoyens qui triment au quotidien pour assurer gîte, couvert et éducation à leurs enfants.

Par Wakat Séra