Accueil Politique Nouveau code électoral: «le MPP prépare une fraude électronique», selon l’UPC

Nouveau code électoral: «le MPP prépare une fraude électronique», selon l’UPC

0

L’Union pour le Progrès et le Changement (UPC) a dénoncé ce samedi 11 août 2018 «une fraude électronique» que préparerait le parti au pouvoir, le Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) en faisant adopter le nouveau code électoral qui retient comme documents de votation la Carte nationale d’identité burkinabè (CNIB) et le passeport.

Avec ce nouveau code, «le MPP peut donner deux, trois, cinq et même dix CNIB à la même personne, avec des noms différents, pour qu’elle vote plusieurs fois dans des bureaux de votes différents», a indiqué l’un des porte-paroles du parti leader de l’opposition politique burkinabè, Moussa Zerbo.

Pour M. Zerbo, l’Office national d’identification (ONI) qui est géré par le ministère de la Sécurité intérieure est par conséquent sous le contrôle du gouvernement et le MPP.

«… nous ne remettons nullement en cause la crédibilité des vaillants policiers et gendarmes qui travaillent avec intégrité à l’ONI. Ce que nous dénonçons et avec juste raison, c’est la main politicienne qui est derrière l’ONI et qui peut tout faire dans le noir total», a confié le député Moussa Zerbo.

Depuis l’adoption du nouveau code électoral, des voix s’élèvent, notamment dans l’opposition, pour  exiger du gouvernement sa relecture. Selon l’UPC, leur opposition à ce code se pose sur quelques raisons, comme la suppression de l’enrôlement physique dans les villages et les secteurs au profit d’envoi de messages et d’appels téléphoniques à partir d’une liste annuelle de personnes en âge de voter, que l’ONI fournira.

Pour le parti leader de l’opposition burkinabè, cette façon de faire inquiète car «tous les Burkinabè n’ont pas forcement de téléphones portables, le taux d’analphabétisme étant estimé à plus de 70% (…), l’envoi de SMS est à la fois inopportun et suspect». Egalement «les gens changent de numéro de téléphone le plus souvent et le réseau téléphonique n’est pas de qualité dans plusieurs localités du Burkina».

Avec ce code, c’est «le MPP qui décidera de son pourcentage aux élections et de ce qui reviendra aux autres», a soutenu M. Zerbo, notant que le parti du président Roch Kaboré a «multiplié des pièges pour empêcher les électeurs de voter».

L’UPC qui souhaite la relecture du code, affirme à travers son deuxième vice-président chargé des affaires politiques, Adama Sosso, que c’est seulement «à travers la lutte que le gouvernement reviendra en arrière». «Si le gouvernement veut la paix, veut que les Burkinabè de l’extérieur votent qu’il revienne sur le code électoral», a-t-il dit, voulant «protester vigoureusement pour que le gouvernement comprenne».

Par Daouda ZONGO