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Ouagadougou: les présumés meurtriers de l’assistant Tiemtoré aux arrêts

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Les braqueurs mis aux arrêts par le SRPJO

Les responsables du Service régional de la police judiciaire de Ouagadougou (SRPJO), ont animé, ce mardi 24 juillet 2018, une conférence de presse au sein de leurs locaux pour porter à la connaissance de l’opinion le démantèlement d’un réseau de malfrats. Spécialisés dans les vols à mains armées dans les domiciles, les auberges et dans les rues de la capitale burkinabè, ces braqueurs sont les présumés meurtriers de l’Assistant de police Stéphane Tiemtoré de l’Unité d’Intervention Polyvalente de la Police nationale (UIP/PN).

L’Assistant, Stéphane Tiemtoré et un autre de ses collègues de l’Unité d’Intervention polyvalente de la Police nationale (UIP-PN), avaient été agressés au quartier Sinyiri de Ouagadougou, par des individus armés se déplaçant sur deux motocyclettes de marque Yamaha 150 et 135. Les forces de l’ordre ont informé les journalistes que les présumés assassins des agents de la police nationale sont désormais entre les mains de la justice.

Le commissaire Honoré Kientéga, chef du SRPJO

Après le drame survenu dans la nuit du 23 au 24 mai 2018, une équipe spéciale composée des éléments de la Brigade de recherche et d’Intervention du service régional de la police judiciaire du commissariat central de police de la ville de Ouagadougou, avait été mise en place. Elle a bouclé son enquête qui a permis de mettre la main sur les auteurs du crime crapuleux. Ils appartenaient à un gang et sont «très bien connu de nos fichiers comme des bandits de grand chemin, sévissant à Ouagadougou et dans d’autres villes» du Burkina Faso, a affirmé le Commissaire de police Honoré Kientéga, principal animateur de la conférence.

Composé de 14 malfrats, le groupe appréhendé par l’équipe dirigée par le SRPJO compte en son sein une dizaine de «repris de justice». Ces délinquants opéraient avec la complicité de certains de leurs proches, mère, grande sœur et épouse notamment, qui les aidaient à camoufler leurs armes après les opérations. L’officier de police a fait savoir que pour pouvoir mettre la main sur ces armes, il a fallu que ses agents usent de toute leur «expérience en matière de perquisition». Certaines armes ont même été cachées sous des «jarres» dans des concessions, a révélé le commissaire de police, Honoré Kientéga.

Pour se procurer les armes, les bandits passaient par Oumar Boro, un autre repris de justice qui se chargeait d’acheter les munitions car «il est détenteur d’un permis de port d’arme», a mentionné le chef du SRPJO. Celui-ci a reconnu, au passage, que la police n’a pas pu mettre la main sur le chef de gang, le sieur Hamado Compaoré, employé de commerce, repris de justice, qui «est en fuite». La police qui dit savoir dans quel pays ce dernier se cache, a rassuré son auditoire du jour que la bonne collaboration qui la lie à Interpol leur permettra de l’arrêter les jours ou mois à venir.

Les pistolets saisis par le SRPJO

Dans leur mode opératoire, «armés de pistolets automatiques, souvent cagoulés, ils (braqueurs) ciblent les domiciles et les auberges où ils font irruption, tiennent en respect les occupants, procèdent aux fouilles et s’emparent de tous numéraires, des armes et souvent des vélomoteurs», a expliqué le commissaire Kientéga, ajoutant qu’ils n’hésitent pas à «faire usage de leurs armes à feu selon le degré de résistance de leurs victimes».

Pour ce qui concerne leur butin, une fois qu’ils ont accompli leur forfait, «les engins volés sont remis à des receleurs dont la spécialité est de procéder à la falsification des numéros de séries et à l’établissement de fausses cartes grises, avant d’être écoulés sur le marché», a poursuivi le commissaire de police. L’homme de tenue a également noté que pour les autres objets volés, notamment «les portables (téléphones cellulaires, NDLR) et autres appareils numériques, d’autres receleurs sont chargés de leur écoulement».

Selon l’enquête, ce groupe a, à son compteur, plusieurs cas de vols à main armée dans la ville de Ouagadougou et ses périphéries. Entre autres braquages dont ils sont les auteurs, la police a cité celui de la nuit du 23 février 2014 au cours duquel Noufou Ouédraogo, commerçant domicilié au secteur 16 de Ouagadougou a été victime à son domicile. «Une somme de un million de francs CFA et 14 kilogrammes d’or évalués à tris cent millions de francs CFA, (en plus) de sept téléphones et son pistolet ont été emportés» au cours de cette agression, a déclaré Honoré Kientéga.

Les motos et télésiviseurs saisis par le SRPJO

A un parent de la victime Stéphane Tiemtoré qui voulait savoir si ces braqueurs en voulaient particulièrement à leur fils, le commissaire Kientéga a répondu par la négative. «C’est sur initiative personnelle telle que recommandée par les statuts du policier que Stéphane Tiemtoré, a agi, ayant trouvé suspect, le comportement des bandits qui se sont retrouvés au terrain de Sinyiri avec des sacs qu’ils fouillaient dans la nuit (du 23 au 24 mai) après un braquage. Alors voulant en savoir davantage il a tenté d’approcher les bandits qui se sont mis à dégainer quand ils ont su que c’était un agent des forces de l’ordre», a signifié l’animateur principal de la conférence de presse à laquelle participaient une centaine de personnes.

La police a saisi au cours de cette opération, «huit pistolets, huit chargeurs, des munitions, un véhicule Toyota tout terrain, huit motos de grande valeur, trois postes téléviseurs et du matériel de sonorisation», entre autres.

Les animateurs de la conférence de presse ont saisi l’opportunité offerte à eux, pour rappeler les numéros verts qui sont le 17 pour la Police nationale, le 16 pour la Gendarmerie nationale et le 1010 pour le Centre national de veille et d’alerte (CNVA).

Par Bernard BOUGOUM